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jeudi 24 février 2011

«POL», compagnon de MAM et ami de Kadhafi - Libération

«POL», compagnon de MAM et ami de Kadhafi - Libération

«POL», compagnon de MAM et ami de Kadhafi

Dès 2004, l’activisme de Patrick Ollier a attiré l’attention du général Rondot, superviseur du renseignement.

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Par KARL LASKE

Patrick Ollier, compagnon de Michèle Alliot-Marie et ministre chargé des relations avec le

Patrick Ollier, compagnon de Michèle Alliot-Marie et ministre chargé des relations avec le Parlement, en janvier. (© AFP Eric Feferberg)

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Un homme, un seul, pourrait livrer les tenants et les aboutissants du voyage de Michèle Alliot-Marie en Tunisie : Patrick Ollier, son compagnon depuis vingt ans. Présent lors du voyage, longtemps considéré comme l’homme de l’ombre d’Alliot-Marie, ministre des Relations avec le Parlement depuis le 14 novembre, Ollier a laissé entendre, sur RTL, que l’homme d’affaires Aziz Miled était probablement plus «l’un de ses amis»que celui de sa compagne.

Rien d’étonnant à cela : le ministre a cultivé des réseaux au Maghreb et au Proche-Orient qui n’ont cessé d’intriguer les milieux du renseignement. Son activisme en faveur d’une réhabilitation du colonel Kadhafi en a été le point d’orgue.

Le premier à s’interroger sur l’activité d’Ollier a été le général Philippe Rondot, l’ancien conseiller au renseignement et aux opérations spéciales (Cros) de plusieurs ministres de la Défense et, pour finir, d’Alliot-Marie elle-même. Saisies lors de l’enquête sur les faux listings de Clearstream, les notes du général laissent percevoir bien des doutes à son égard, dont on ne sait s’il faut les attribuer à Dominique de Villepin ou à Rondot.

«Compromission». Le premier extrait connu des carnets Rondot, celui relatant sa réunion avec Villepin le 9 janvier 2004, signale un soupçon :«Compromission de POL [Patrick Ollier, ndlr] Irak, Libye, Syrie». A l’époque, Villepin en tire argument pour ordonner à Rondot de «ne rien communiquer au ministre de la Défense» sur ses recherches. La réunion du 9 janvier met sur la table les noms clés des réseaux politiques - adversaires de Villepin -, dont certains vont se retrouver sur les listings falsifiés. Celui d’Ollier n’y figurera pas. Mais le compagnon d’Alliot-Marie déposera plainte dans l’affaire Clearstream, avant de se désister au procès.

Le cas de «POL» est revenu plusieurs fois sous la plume de Rondot. En février 2003, Alliot-Marie convoque le général, et l’informe qu’elle a été«avertie» par la Direction de la surveillance du territoire (DST) qu’il«cherchait à obtenir des informations sur Patrick Ollier». «J’ai naturellement démenti un quelconque intérêt sur le sujet, explique Rondot au patron de la DST. Je ne me serais en effet jamais permis d’enquêter sur l’entourage du ministre dont je suis le conseiller.» Il se fend aussi d’une lettre à Alliot-Marie, l’assurant de sa «parfaite loyauté» (ci-contre). «Il n’y a aucune enquête dont je serais à l’origine», écrit-il en signalant qu’il a connaissance «des services» qu’Ollier «a pu rendre à la DST», qui lui ont valu «l’envoi d’une médaille d’honneur». Ce qui n’empêchera pas Rondot d’évoquer sans ciller la «compromission» d’Ollier, un an plus tard avec Villepin.

En avril 2005, Rondot écrit : «Affaire POL. Le dircab n’en a pas parlé à MAM. Attente d’éléments plus précis.» Un ancien de la DGSE, responsable de la sécurité de Thales, serait à l’origine d’une campagne «anti-POL-MAM».Cet épisode est d’ailleurs rendu public. «Que l’on m’attribue des contacts fréquents avec la Libye, c’est exact et je n’ai pas à m’en cacher, commente Patrick Ollier dans France-Soir. Que sur ce principe-là on dise que j’aurais proposé à Thales d’intervenir pour faire avancer un contrat de 250 millions d’euros avec la Libye, je trouve ça inadmissible et scandaleux.» Ollier écrit au patron de Thales, Denis Ranque, «pour lui demander s’il a enquêté»sur lui. «Je veux savoir pourquoi, je veux les résultats de l’enquête», clame Ollier. L’entreprise répondra qu’il n’y a pas eu d’enquête.

Armement. A la tête du groupe des amitiés franco-libyennes de l’Assemblée, qu’il a fondé en 2003, Ollier multiplie les voyages en Libye, les rencontres avec Muammar Kadhafi, et soutient les efforts de la ministre de la Défense en faveur des marchés d’armement, possibles depuis la fin de l’embargo en 2004. Douze Mirage F1 seront rénovés par Dassault, Snecma et Thales, mais les officiels français espèrent surtout vendre des Rafale. Dès 2006, Ollier annonce un prochain accord de coopération franco-libyen en matière de nucléaire civil. En 2007, il assure au JDD que le colonel Kadhafi, «un homme surprenant», a «totalement renoncé» à l’action violente et au terrorisme. «Il n’y a plus rien à lui reprocher aujourd’hui», martèle-t-il. Tout au plus «quelques reliquats de pratiques anciennes comme la torture dans les prisons», qui ne doivent empêcher la France d’accompagner la Libye dans «sa mutation» (lire aussi page 8). L’ami tunisien d’Ollier, Aziz Miled, serait peut-être d’accord là dessus. Il s’est associé en 2008 à la chaîne hôtelière libyenne Laico.

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