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dimanche 20 février 2011

C’est la fin du monde : Internet sature …

C’est la fin du monde : Internet sature …

C’est la fin du monde : Internet sature …
BY JEAN-MICHEL PLANCHE – 17 FÉVRIER 2011
POSTED IN: BLOG, INTERNET, RÉFLEXIONS
Les débats à l’assemblée nationale ce matin, au sujet de « la neutralité de l’Internet » étaient tout à fait instructifs. Chacun était dans son rôle et ne pouvant pas « linker » le site de l’Assemblée nationale, je me permets de télécharger les interventions les plus représentatives et vous l’offrir en consultation depuis mon blog.

Je vais faire vite et bref car je n’ai malheureusement pas trop de temps pour commenter un sujet aussi riche.

1er remarque : … de forme

… mais qui me semble nécessaire, même si elle montre les limites de ma compréhension du jeu politique. Je ne comprends pas l’empressement de C. Paul à vouloir déposer un texte de loi, alors que ce sujet est plus que complexe (et pas vraiment forcement techniquement) et qu’une mission est déjà en cours. N’aurait-il pas mieux valu travailler à plusieurs, réunir les forces, plutôt que de se disperser ? Ceci dit … si je peux me permettre, bien sûr ?

Maintenant, venons-en au fond. Alain Finkielkraut, que j’ai beaucoup vilipendé disait au moins une chose de juste à propos d’Internet : « l’amalgame est une insulte à l’intelligence ». Je m’en souviens d’autant mieux que son argument nous était dédié. (suite à l’affaire Polanski). Aussi aujourd’hui, à voir les mélanges volontaire ou involontaire (je l’espère), je m’interroge et vais apporter ma pierre pour tenter d’éviter d’instaurer des choses inutiles et risquées.

2ème remarque : Amalgame entre réseaux gérés et l’Internet

Un réseau géré est une chose, l’Internet est autre chose.

Ce n’est pas parce que les deux ou les trois d’ailleurs (Internet / Télévision / Voix) sont délivrés sur un même support télécom que les mêmes règles doivent s’appliquent au tout et à tous. Et en particulier, à l’intérieur du flux Internet, que l’on puisse faire n’importe quoi.

Oui, sur « son tuyau » un opérateur (c’est son métier) doit pouvoir faire « passer » de multiples flux, avec différentes qualités, s’il le souhaite et si son client s’en satisfait.
Oui, sur « ses propres flux » : réseau géré, il doit pouvoir faire ce qu’il veut … en accord avec LES réglementations française.
Non, le flux « Internet » n’est pas « son » flux et non … il ne doit pas pouvoir y être fait n’importe quoi … sauf pour des raisons de « best effort », c’est-à-dire de faire de son mieux pour que la ressource publique qu’on donne à l’opérateur à transporter fonctionne le mieux possible.
Mélanger ces notions, (comme le fait le ministre au début de son allocution) est mal poser le problème et donc comment des lors apporter de bonnes réponses ? En particulier, il faut éviter de devoir faire entrer des mécanismes de gestions de qualité de service différenciées dans l’Internet lui même et faire faire par le réseau ce que les applications peuvent parfaitement faire. Que je sache … skype fonctionne, malgré tout les efforts que l’on se donne parfois à le faire mal fonctionner. Ne pas le comprendre et ne rien comprendre aux principes de neutralités et in finé à l’Internet.
On me rétorquera ici … gestion de la saturation, alors venons-y :

3ème remarque : Amalgame entre problématique du mobile et le reste

Oui, le spectre et donc la bande passante possible avec le mobile est « fini » … au même titre que n’importe quels champs radio électriques … et alors ?

La seule technologie qui permet de disposer d’une bande passante théoriquement illimitée est … la fibre. De par la nature de ce qui est transporté et de par les évolutions des technologies. (Pour mémoire, j’ai eu le plaisir d’être dans les actionnaires et membre du conseil d’administration d’une petite startup française : Algety Telecom, qui était juste la R&D optique d’un grand opérateur et qui fût rachetée par Corvis … petite société juste fondée par le fondateur de Ciena …)
Bref, passé ce ¼ d’heure top credibility, je dis juste une chose … la saturation et les cassandres, cela fait 25 ans que nous en gérons dans l’Internet.

Il y a 20 ans, c’était même pire. Une T1 (1,5 Mbps !!) entre la France et les États-Unis coûtait le prix d’un joli pavillon en région parisienne … par mois !!! Des lois nous empêchaient de venir aux US avec des capacités datas supérieures aux capacités voix. Les réseaux « ouverts« , c’est à dire autre chose que des GFU (Groupe Fermé d’Utilisateurs) n’ont été légalisés que très tard en France (1996) … c’est à dire bien après que nous ayons lancé les premiers opérateurs Internet. (Oléane pour ma part)
Au début, on connectait tout le Portugal avec 64 Kbps depuis Renater / Paris. On connectait le Ghana en 9.600 bauds … soit 0,0009 Mbps. (sauf erreur, j’ai les yeux qui se croisent)

Pire que cela … le nombre de routes possibles dans l’Internet ne tenait même plus dans les routeurs … et on a inventé des méthodes, des protocoles (CIDR) et on a fait évoluer le matériel et … personne n’a souffert, sauf les ingénieurs et les responsables d’exploitation, bien sûr.

Aujourd’hui, on me dit que l’Internet mobile fait tout exploser à cause de la vidéo … on peut en rire. On me dit qu’il n’y a plus de place sur les réseaux mobiles … et on n’a jamais autant vendu de clé 3G … C’est un vrai problème, mais devons nous pour autant attendre une loi pour le résoudre ?

Mais soit … faisons comme si … comme si le problème était tellement compliqué qu’il fallait en arriver à des arbitrages ministériels … et pourquoi pas Elyséens ?

Alors plutôt que de réfléchir, on veut quoi ?

Facturer ce trafic au volume comme avant ? c’est une solution.

Vendre plus d’équipement réseau pour justifier des mécanismes complexes dont il n’est pas certain qu’il apportent la meilleure des réponses mais dont on ne connait pas encore les effets structurants sur l’offre ?

Rendre ce trafic moins prioritaire qu’un autre ? et quel autre ? au nom de quoi ? et comment cela sera fait ? et si demain la vidéo n’est plus acheminée avec les mêmes protocoles qu’aujourd’hui ? et si nous avons vraiment besoin de la vidéo ?

Bref … ET SI ?

Et si nous réfléchissions à des plans B, plutôt que de vouloir trouver une réponse POLITIQUE à une question TECHNIQUE, ECONOMIQUE et même PHILOSOPHIQUE ?

- Et si nous multipliions le nombre de points d’interconnexion mobile / Internet, au travers de femtocell pour pouvoir créer de véritables réseaux ADHÉRENTS, plus capillaires ?

- Et si nous « virions » complètement la vidéo des offres de base ? En effet, pourquoi devrais-je payer pour les autres ?

- Et si le DVB-H se faisait un jour une réalité ?

Bref et si nous prenions les choses DANS LE BON SENS et ne reproduisions pas les mêmes erreurs que nous avons vues avec les lois en « i ». (DAVSI, HADOPI, LOPPSI …) Erreur qui sont lourdement couteuse, médiatiquement fort pénalisantes et ensuite bien complexes à réparer ou à tenter de remettre dans le bon sens.

Attention, je ne dis pas que le débat n’est pas utile. Je ne dis pas qu’il n’y a pas des choses à faire (et j’en esquisse certaines) … je dis juste que « l’amalgame est une insulte à l’intelligence » et que le futur ne s’éclaire qu’en connaissant le passé et en sachant au présent au minimum de quoi on parle, sans se laisser emporter par le bruit ambiant.

Un certain Metcalfe avait fait un joli rapport prévoyant la mort de l’Internet il y a quelques année. Il avait même fait le pari de manger ce rapport s’il se trompait. Et pourtant, le monsieur n’était pas n’importe qui … et bien que croyez vous qu’il soit arrivé : il a mangé son rapport.

En tous les cas, sur cette affaire, j’ai trouvé M. Christian Paul bien seul et c’est bien dommage. L’Internet (et le numérique) n’est ni de gauche, ni de droite et il me semble que compte tenu des enjeux, éclairés des récents débats, il serait vraiment opportun de travailler tous ensemble pour parvenir, non pas à un compromis peu acceptable, mais à des infrastructures compétitives pour des services gérés ou non gérés concurrentiels, à un Internet de qualité et à une économie qui nous aide à faire éclore les champions de demain.

Intervention de M. Christian Paul

Suivies par les interventions de :

M. Eric Besson
Mme Laure de la Raudière
M. Lionel Tardy
crédit photo et remerciements à @fiberguy pour l’infographie et son billet dont elle est extraite

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