ALIMENTATION - En conséquence, les cas de résistance à l'action des antibiotiques se développent chez l'homme...
Non contents d’être accusés de la prolifération des algues vertes en Bretagne, les élevages porcins français sont montrés du doigt pour leur rôle dans le développement de l’antibiorésistance. Ce phénomène de résistance à l’effet des antibiotiques, en forte croissance chez l’homme, serait en partie dû à la consommation d’antibiotiques dans la viande. Le rapport annuel de l’Agence nationale du médicament vétérinaire (ANMV), publié en février, chiffre à plus de 1.000 tonnes la quantité d’antibiotiques vendue en France pour les animaux en 2009.
Le record de médicaments ingérés revient aux porcs: 44% des antibiotiques vendus étaient destinés aux élevages porcins. Suivent les volailles (22%), puis les bovins (16%) et les lapins (8%). Même si la consommation d’antibiotiques baisse par rapport à 2008 (-3,9%), elle a augmenté de près de 13% depuis 1999.
Record européen du taux de résistance aux antibiotiques
Selon l’INVS (Institut de veille sanitaire), «50 % des antibiotiques produits dans le monde sont destinés aux animaux, pour les soigner ou favoriser leur croissance et ainsi accroître le rendement en viande». Problème, les antibiotiques contribuent à l’apparition de bactéries résistantes qui peuvent se transmettre à l’homme via l’alimentation. «Elles peuvent être rejetées dans l’environnement avec les excréments animaux, être présentes dans l’eau, contaminer la viande lors de l’abattage et se retrouver dans nos assiettes si la température de cuisson est insuffisante pour les détruire», précise l’INVS.
L’ANMV met aussi en garde contre le développement de l’antibiorésistance, qu’elle qualifie de «problème de santé publique concernant aussi bien la médecine humaine que la médecine vétérinaire». Selon un rapport parlementaire de 2006 sur les malades nosocomiales, «la France détient, en Europe, le record du taux de résistance aux antibiotiques, soit 50 % pour la pénicilline et 28 % pour la méticilline utilisées respectivement contre le pneumocoque et le staphylocoque doré, qui constituent les principales bactéries à l'origine des infections nosocomiales».
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