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mais il faut lire :
Être de plus en plus vigilants face au jeu diplomatique
L’évolution la plus inquiétante, en ce qui concerne cette question, est de mettre les connaissances et les données recueillies en partie par des cyber-militants indépendants et des blogueurs, via leur collaboration avec les centres de recherche et des ONG américains, entre les mains d’une foule de DC orientée sur la politique afin de favoriser les intérêts américains ou la cyber-guerre dans le monde.
Lorsqu’on voit des gens comme mes amis John Kelly et Ivan Sigal, directeur exécutif de Global Voices, prenant part à une conférence à l’Institut de Paix Américain, le 8 janvier 2009, avec le général commandant du CENTCOM David Petraeus, et de nombreux autres responsables US, et partageant leurs connaissances sur la blogosphère et le rôle des médias sociaux dans la région, alors que l’événement est largement axé sur la recherche de «solutions non-militaires » aux défis cruciaux de politique étrangère auxquels fait face l’administration US, nous ne savons même plus comment la connaissance générée par les blogueurs, les auteurs bénévoles et les militants est utilisée et à quelles fins. La présence de mon ami estimé Ethan Zuckerman lors d’une conférence sur les cyberdissidents organisée par l’Institut George W. Bush, même si Ethan a une position politique différente, a également été perçue par beaucoup comme un mauvais calcul.
Et c’est ce qui rend la situation difficile et inconfortable pour nous tous. Bien qu’il soit tout à fait normal et habituel pour un citoyen américain d’assister à un tel événement et même de collaborer avec son gouvernement ou de témoigner à l’audience du Congrès et d’offrir son expertise, il sera beaucoup plus difficile pour les militants non-américains d’accepter de collaborer avec les ONG, les centres de recherche ou des fournisseurs / promoteurs des outils de contournement, qui sont parrainés par le gouvernement américain et qui partagent leurs connaissances et données avec les décideurs des USA, les commandants militaires, les services de renseignement, etc. De fait, chaque étape franchie dans le sens d’une collaboration plus étroite avec le gouvernement US finira par affaiblir les centres de recherche américains et la position des ONG dans le domaine mondial de la liberté de l’Internet.
Je ne remets pas en cause ici le droit des USA ou tout autre régime d’utiliser la liberté d’Internet comme outil de diplomatie ou comme moyen brutal de changement de régime qui serve ses propres intérêts, cela relève du domaine politique par excellence. Mais, dans ce nouveau contexte marqué par les efforts publics et privés pour adopter la liberté de l’internet comme outil de politique étrangère, que ce soit par la recherche, la cartographie, la traduction, le soutien ou le financement, les cyber-militants dans le monde arabe ont peut-être besoin d’être plus prudents et sceptiques sur la façon de faire face à cet espace et à repenser aux partenaires avec lesquels ils peuvent travailler et collaborer au mieux.
Alors maintenant, quand nous voulons collaborer avec un centre de recherche ou une ONG pour répondre à une enquête, ou collaborer à un projet de crowdsourcing, ou aider à traduire un texte ou un outil, ou donner un éclairage contextuel de certains sujets, ou recommander à des militants et des blogueurs d’assister à une conférence, on peut se demander si nous ne sommes pas en train de collaborer avec le gouvernement US via ces “proxies”.
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Découvrez la seconde partie de cet article.
Article initialement publié sur Nawaat.
Traduit de l’anglais par Marina El Khoury / Édité par : Fausto Giudice
vendredi 14 janvier 2011
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