vendredi 31 décembre 2010
Ma prose pour celles qui en ont bavé à supporter, des hommes, l’insupportable ! - Emmanuel Renahy sur LePost.fr
Ma prose pour celles qui en ont bavé à supporter, des hommes, l’insupportable ! - Emmanuel Renahy sur LePost.fr
Homme insupportable, en ce qui me concerne, j’en connais un rayon sur moi-même c’est pourquoi je m’en inspire !
2010 : qui des deux mis le dix ?
2011, deux, zéro, pour l’Un sans 1’autre ?
FEMMES
Dans votre vie ils sont passés
Et la vôtre a trépassé.
Dans votre tête reste encore
Les blessures de certains butors,
Ternissant vos regards
Passagers perdus sur fond de gare.
Dans votre vie ils ont puisé
Parfois même ils ont semé
Quelques bribes d’eux-mêmes,
Tantôt vifs tantôt blêmes,
Soucieux de vous transmettre
Leurs quintessences peut-être !
Et puis le temps passe
Vous êtes lasse
Il vous prend à rêver
De faire fondre votre névé
Car le matin dans la glace
Vous refusez la mort par contumace.
Alors le Nouvel An est là
Pour les zélées de la olla
Alors le Nouvel an est là
Pour un départ qui tend les bras.
Et cette envie qui vient de loin
N’en faites plus tout un foin
Allez-y, roulez-vous dedans
L’espace de mille instants
Sans calcul ni retenue
Habillées ou toutes nues
Eveillées ou endormies
Moelleuses comme pain de mie !
Pour une fois pensez à vous
Réveillez cet amour fou
Rêvez, belles princesses
Que le bonheur ne se laisse,
Quand il passe il faut le saisir
Le dorloter à loisir
Et peu importe le temps
De ces nouveaux amants.
On ne meurt jamais
D’une overdose de tendresse,
On est toujours satisfait
Sous un tombereau de caresses
Et si l’on vous promet la Lune
Commencez au Pïla sur la Dune,
Voir comment se comporte le bellâtre,
S’il pleure, éloigné de son âtre
Où l’attend sa maman
Qui souffre seule sur son banc.
Parmi les rustres et les beaux
Il y a aussi le gros lot
Celui qui vous respectera
En vous prenant dans ses bras.
Emmanuel Renahy
Bonne année 2011
Photo Emmanuel Renahy « Rêver au soleil couchant »
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Homme insupportable, en ce qui me concerne, j’en connais un rayon sur moi-même c’est pourquoi je m’en inspire !
2010 : qui des deux mis le dix ?
2011, deux, zéro, pour l’Un sans 1’autre ?
FEMMES
Dans votre vie ils sont passés
Et la vôtre a trépassé.
Dans votre tête reste encore
Les blessures de certains butors,
Ternissant vos regards
Passagers perdus sur fond de gare.
Dans votre vie ils ont puisé
Parfois même ils ont semé
Quelques bribes d’eux-mêmes,
Tantôt vifs tantôt blêmes,
Soucieux de vous transmettre
Leurs quintessences peut-être !
Et puis le temps passe
Vous êtes lasse
Il vous prend à rêver
De faire fondre votre névé
Car le matin dans la glace
Vous refusez la mort par contumace.
Alors le Nouvel An est là
Pour les zélées de la olla
Alors le Nouvel an est là
Pour un départ qui tend les bras.
Et cette envie qui vient de loin
N’en faites plus tout un foin
Allez-y, roulez-vous dedans
L’espace de mille instants
Sans calcul ni retenue
Habillées ou toutes nues
Eveillées ou endormies
Moelleuses comme pain de mie !
Pour une fois pensez à vous
Réveillez cet amour fou
Rêvez, belles princesses
Que le bonheur ne se laisse,
Quand il passe il faut le saisir
Le dorloter à loisir
Et peu importe le temps
De ces nouveaux amants.
On ne meurt jamais
D’une overdose de tendresse,
On est toujours satisfait
Sous un tombereau de caresses
Et si l’on vous promet la Lune
Commencez au Pïla sur la Dune,
Voir comment se comporte le bellâtre,
S’il pleure, éloigné de son âtre
Où l’attend sa maman
Qui souffre seule sur son banc.
Parmi les rustres et les beaux
Il y a aussi le gros lot
Celui qui vous respectera
En vous prenant dans ses bras.
Emmanuel Renahy
Bonne année 2011
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U me fratellu
dédicace à tous ceux et celles qui nous ont quitté(e)s en 2010 ! je n'oublie pas les vivants !! pace e salute a tutti !!
jeudi 30 décembre 2010
In bocca à tuttu u mondu
Magnifica canzona di u gruppu Novu, dedicata à a priservazione di a lingua corsa.
15 mai 1768 : Gênes cède la Corse à la France
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mercredi 29 décembre 2010
Filtrage Internet: liaisons dangereuses? » Article » OWNI, Digital Journalism
Filtrage Internet: liaisons dangereuses? » Article » OWNI, Digital Journalism
Je crois que le filtrage peut s’avérer un outil utile dans un grand nombre de situations.
Ces mots, ce sont ceux de José María Gómez Hidalgo, directeur de la R&D chez Optenet, et depuis peu président du comité européen Filtrage Internet. Sur son blog personnel intitulé “Nihil Obstat” (“Rien ne s’y oppose“, formule latine employée lorsque l’Église autorise la publication d’un ouvrage religieux), il détaille ainsi les effets vertueux du filtrage en cas “d’addiction à Internet”, déclinée en “un attrait excessif pour les jeux vidéo, des préoccupations sexuelles et l’envoi [intensif] d’emails et de messages”.
Depuis le 22 novembre dernier, José María Gómez Hidalgo est à la tête de la réflexion européenne sur le filtrage. Seul candidat à la succession d’un autre dignitaire d’Optenet, sa nomination, réalisée dans une certaine opacité, a fait l’objet de nombreuses réticences.
Pourtant selon l’Afnor, le président d’un comité de normalisation n’a aucun pouvoir spécifique:
Il anime les débats, n’a aucun droit de veto, et sa voix ne pèse pas davantage. Son rôle est de chercher le consensus entre les différentes parties prenantes.
Voilà pour la théorie; côté pratique, sans grande surprise, le son de cloche est parfaitement différent:
Au cours de réunions qui ont fait suite à sa nomination, certains ont rapporté qu’il ne se contentait pas d’orienter les débats, mais qu’il éludait carrément certaines questions!
Tant et si bien que certains irréductibles ont annoncé jouer intentionnellement le jeu de la présidence, afin de forcer le trait et de faire remarquer sa partialité au sein du CEN, qui ne vérifie pas a priori les inclinaisons politiques et religieuses des membres de ses comités.
Un président dont l’inclination à diriger la manœuvre européenne d’une main d’Inquisiteur inquiète d’autant plus que les faits d’armes de la société qu’il représente sont particulièrement éloquents en matière de filtrage.
Firme d’envergure internationale, leader dans le secteur des logiciels de contrôle parental, Optenet a en effet fait quelques vagues avec sa conception toute particulière de ce qui doit rester hors de portée de nos chères têtes blondes. En Espagne, des sites abordant l’homosexualité auraient été exclus de la navigation sur certains ordinateurs publics utilisant la technologie d’Optenet. Même topo en France, où les listes développées par la société servent de référence au logiciel de protection parentale d’Orange, Securitoo, qui interdirait l’accès à des sites tels Act-Up, Les Chiennes de Garde, Ni Putes Ni Soumises ou empêcherait la lecture en ligne de Lolita de Nabokov, indique Kitetoa, qui s’est aussi penché sur l’affaire. Au passage, l’entreprise ne cultive pas vraiment une image d’enfant de chœur sur nos terres, puisqu’elle a également été accusée d’avoir volé les listes élaborées au sein de Xooloo, une entreprise française concurrente; jugement dont elle a fait appel.
Le cumul aurait suffi à nous alerter, mais il y a mieux: depuis sa création, Optenet est étroitement liée au mouvement intégriste catholique de l’Opus Dei. En Espagne, ses fondateurs sont issus de l’Université de Navarre, satellite revendiqué de l’organisation. La fondation de cette institution (Fundacion Universitaria de Navarra), est d’ailleurs actionnaire de l’entreprise à hauteur de 28 %.
En France, Libération pointait en 2007 les liens du fondateur de la filiale française, Alberto Navarro Mas avec l’Opus Dei: gestion des éditions Le Laurier spécialisée dans les publications de l’Opus Dei, interventions au sein de résidences universitaires financées par l’organisation, faisaient partie de ses activités annexes.
En 2002, relève Le Monde, le conseil pontifical déclarait:
Le contrôle parental devrait s’assurer qu’une technique de filtrage est utilisée sur les ordinateurs accessibles aux enfants [...], les jeunes se doivent — et ils le doivent également à leurs parents, leurs familles, (…) et enfin à Dieu — de faire un bon usage d’Internet.
Mission visiblement endossée par Optenet qui, par ses engagements passés, et par sa nouvelle maîtrise de l’agenda européen, se tient certainement en odeur de sainteté.
Mais la croisade n’est pas encore un succès. Si elle s’approche de son terme, la réflexion du comité de normalisation européen est toujours en cours. En outre, l’Afnor précise qu’elle aboutira non pas à une “norme”, mais à une “spécification technique”. Différence de taille, puisqu’elle implique que les différents États concernés gardent un ultime droit de regard, qui leur permettra de rectifier si nécessaire le tir.
Une consolation qui ne doit pas occulter l’urgence de la situation, car comme l’indique l’un des experts engagés aux côtés de l’Afnor, le déroulement du processus de normalisation, domaine anonyme et réservé aux experts, peut très vite s’emballer. Et engendrer une véritable aberration aux relents de censure, dont les tentacules viendraient embrasser l’ensemble du réseau européen.
—
Illustrations CC: mlinksva, Mr. Enjoy, mava, stan et Andréia
A noter que la France se démarque sur ce point précis, dans la mesure où les différents accords et chartes conclus entre le gouvernement et les FAI ne laissent place à aucune ambiguïté: jamais la figure du parent n’est englobée dans le système de protection, ni même remise en cause par celui-ci, chaque document en appelant à la responsabilité de ce dernier. [↩]
---
Pour ne rien manquer d'OWNI, suivez nous sur Twitter et sur Facebook.
Je crois que le filtrage peut s’avérer un outil utile dans un grand nombre de situations.
Ces mots, ce sont ceux de José María Gómez Hidalgo, directeur de la R&D chez Optenet, et depuis peu président du comité européen Filtrage Internet. Sur son blog personnel intitulé “Nihil Obstat” (“Rien ne s’y oppose“, formule latine employée lorsque l’Église autorise la publication d’un ouvrage religieux), il détaille ainsi les effets vertueux du filtrage en cas “d’addiction à Internet”, déclinée en “un attrait excessif pour les jeux vidéo, des préoccupations sexuelles et l’envoi [intensif] d’emails et de messages”.
Depuis le 22 novembre dernier, José María Gómez Hidalgo est à la tête de la réflexion européenne sur le filtrage. Seul candidat à la succession d’un autre dignitaire d’Optenet, sa nomination, réalisée dans une certaine opacité, a fait l’objet de nombreuses réticences.
Pourtant selon l’Afnor, le président d’un comité de normalisation n’a aucun pouvoir spécifique:
Il anime les débats, n’a aucun droit de veto, et sa voix ne pèse pas davantage. Son rôle est de chercher le consensus entre les différentes parties prenantes.
Voilà pour la théorie; côté pratique, sans grande surprise, le son de cloche est parfaitement différent:
Au cours de réunions qui ont fait suite à sa nomination, certains ont rapporté qu’il ne se contentait pas d’orienter les débats, mais qu’il éludait carrément certaines questions!
Tant et si bien que certains irréductibles ont annoncé jouer intentionnellement le jeu de la présidence, afin de forcer le trait et de faire remarquer sa partialité au sein du CEN, qui ne vérifie pas a priori les inclinaisons politiques et religieuses des membres de ses comités.
Un président dont l’inclination à diriger la manœuvre européenne d’une main d’Inquisiteur inquiète d’autant plus que les faits d’armes de la société qu’il représente sont particulièrement éloquents en matière de filtrage.
Firme d’envergure internationale, leader dans le secteur des logiciels de contrôle parental, Optenet a en effet fait quelques vagues avec sa conception toute particulière de ce qui doit rester hors de portée de nos chères têtes blondes. En Espagne, des sites abordant l’homosexualité auraient été exclus de la navigation sur certains ordinateurs publics utilisant la technologie d’Optenet. Même topo en France, où les listes développées par la société servent de référence au logiciel de protection parentale d’Orange, Securitoo, qui interdirait l’accès à des sites tels Act-Up, Les Chiennes de Garde, Ni Putes Ni Soumises ou empêcherait la lecture en ligne de Lolita de Nabokov, indique Kitetoa, qui s’est aussi penché sur l’affaire. Au passage, l’entreprise ne cultive pas vraiment une image d’enfant de chœur sur nos terres, puisqu’elle a également été accusée d’avoir volé les listes élaborées au sein de Xooloo, une entreprise française concurrente; jugement dont elle a fait appel.
Le cumul aurait suffi à nous alerter, mais il y a mieux: depuis sa création, Optenet est étroitement liée au mouvement intégriste catholique de l’Opus Dei. En Espagne, ses fondateurs sont issus de l’Université de Navarre, satellite revendiqué de l’organisation. La fondation de cette institution (Fundacion Universitaria de Navarra), est d’ailleurs actionnaire de l’entreprise à hauteur de 28 %.
En France, Libération pointait en 2007 les liens du fondateur de la filiale française, Alberto Navarro Mas avec l’Opus Dei: gestion des éditions Le Laurier spécialisée dans les publications de l’Opus Dei, interventions au sein de résidences universitaires financées par l’organisation, faisaient partie de ses activités annexes.
En 2002, relève Le Monde, le conseil pontifical déclarait:
Le contrôle parental devrait s’assurer qu’une technique de filtrage est utilisée sur les ordinateurs accessibles aux enfants [...], les jeunes se doivent — et ils le doivent également à leurs parents, leurs familles, (…) et enfin à Dieu — de faire un bon usage d’Internet.
Mission visiblement endossée par Optenet qui, par ses engagements passés, et par sa nouvelle maîtrise de l’agenda européen, se tient certainement en odeur de sainteté.
Mais la croisade n’est pas encore un succès. Si elle s’approche de son terme, la réflexion du comité de normalisation européen est toujours en cours. En outre, l’Afnor précise qu’elle aboutira non pas à une “norme”, mais à une “spécification technique”. Différence de taille, puisqu’elle implique que les différents États concernés gardent un ultime droit de regard, qui leur permettra de rectifier si nécessaire le tir.
Une consolation qui ne doit pas occulter l’urgence de la situation, car comme l’indique l’un des experts engagés aux côtés de l’Afnor, le déroulement du processus de normalisation, domaine anonyme et réservé aux experts, peut très vite s’emballer. Et engendrer une véritable aberration aux relents de censure, dont les tentacules viendraient embrasser l’ensemble du réseau européen.
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Illustrations CC: mlinksva, Mr. Enjoy, mava, stan et Andréia
A noter que la France se démarque sur ce point précis, dans la mesure où les différents accords et chartes conclus entre le gouvernement et les FAI ne laissent place à aucune ambiguïté: jamais la figure du parent n’est englobée dans le système de protection, ni même remise en cause par celui-ci, chaque document en appelant à la responsabilité de ce dernier. [↩]
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Jean Louis Oustric
Jean Louis Oustric
Les Provençaux sont-ils trop fiers pour accepter qu'ils sont ,comme nos frères Corses,Occitans,Basques,Bretons et tous les Peuples opprimés, entrain de se faire voler leurs terres,leurs âmes, leurs racines ,leurs langues ,leur Dignité ??? et qu'ils ,enfin,se battent pour leur Liberté , leur Indépendance face à l' ogre parisien !!
Les Provençaux sont-ils trop fiers pour accepter qu'ils sont ,comme nos frères Corses,Occitans,Basques,Bretons et tous les Peuples opprimés, entrain de se faire voler leurs terres,leurs âmes, leurs racines ,leurs langues ,leur Dignité ??? et qu'ils ,enfin,se battent pour leur Liberté , leur Indépendance face à l' ogre parisien !!
Nadau Florença e Joan
L'avenir d'une plume ou au bout d'un Fusil ! Viva La libertat !
Ua cansou dé lo pais Biarnés !
Merci hérà à los dé nadau ! Per lo francés aço
Florence et Jean
Elle sest faite l'herbe
Dans le pré si vert,
Il s'est fait faucheur,
Il la eue en fauchant.
Ils sont deux sur la route,
Il y a Florence et il y a Jean,
Et ils volent tous les jours Sur un grand cheval blanc. Mais il faut que je vous dise,
Moi qui ai trois mille ans,
Que Jean aime Florence,
Et Florence aime Jean.
Elle s'est faite le lièvre,
Dans ce bois qui est si grand,
Lui s'est fait chasseur,
Il la eue en chassant.
Elle s'est faite histoire,
Dans un livre d'enfants.
Lui s'est fait conteur,
Il la eue en contant.
Elle s'est faite étoile,
En haut du firmament,
Lui s'est fait ver de terre,
Il la eue en la regardant.
mardi 28 décembre 2010
L'Occitanie, qu'es aquò?
Et pourquoi pas cette superbe chanson? L'important, c'est ce qu'elle dit. Quant à la proximité que tu supposes entre le français et l'occitan, ce n'est sans doute pas un linguiste qui parle: Jules Ronjat, vrai spécialiste lui, par exemple, a établi une similitude phonétique, morphologique, syntaxique et lexicale de 63% entre la langue d'oc et le castillan, contre 58 avec l'italien et seulement 15 avec le français. Pour le génocide, tu n'es sans doute pas historien non plus, juste sarkozyste: l'Aquitaine (l'actuelle Occitanie) était très majoritairement catholique, comme la France d'alors. Le prétexte religieux ne tient pas, d'autant plus que les croisés se sont acharnés pendant un demi-siècle sur le peuple occitan, massacrant près d'un million de civils, et qu'ils ont pris injustement possession des terres conquises soi-disant rendues à Dieu. L'identité nationale occitane existait ("la lenga nòstra") et l'administration et les lois se faisaient déjà même dans la langue du pays. Et si personne ne parlait français au XIIIe siècle, toi qui ne connais pas la littérature médiévale, que dis-tu du Roman de la rose, de la Séquence de sainte Eulalie ou de la Chanson de Roland? Puis, la dialectisation de l'occitan n'existe qu'à cause de la diglossie imposée par les forces d'occupation françaises: les troubadours parlaient une langue très unifiée. Cultive-toi. D'autres inepties à corriger?
La vérité historique telle qu'on ne vous l'a jamais enseignée... à l'école de la République!
En 1948, l'Onu détermina qu'un génocide implique l'un ou plusieurs des actes suivants, commis dans l'intention de détruire tout ou partie d'un groupe national, ethnique, racial ou religieux:
-- Tuer des membres de ce groupe;
-- Infliger de graves blessures physiques ou psychologiques à des membres de ce groupe;
-- Imposer délibérément à ce groupe des conditions de vie visant à le détruire en totalité ou partiellement;
-- Prendre des mesures en vue d'empêcher les naissances au sein de ce groupe;
-- Transférer contre leur gré des enfants de ce groupe vers un autre groupe.
Avec de 200.000 à un million d'innocents massacrés, brûlés violés et torturés, la 1re Croisade remplit très largement les trois premières conditions lorsqu'une seule suffit à officialiser un génocide. La France est coupable du premier génocide de l'Histoire et c'est l'Occitanie qui en a payé le prix... Dîtes-moi: vous l'a-t-on enseigné à l'école? Moi non!
L’homme de l’année 2011
L’homme de l’année 2011
les empires ne sont pas faits pour apprendre. Ils sont faits pour la gloire et pour la chute…
les empires ne sont pas faits pour apprendre. Ils sont faits pour la gloire et pour la chute…
Seule la blogosphère sauvera la liberté
Seule la blogosphère sauvera la liberté
Seule la blogosphère sauvera la liberté
4 DÉCEMBRE 2010 / 1011 VUES / 95 COMMENTAIRES »
XNouveau visiteur, consultez en priorité les articles en Une. Ils peuvent se lire sans connaître mes livres dont de nombreux extraits sont disponibles gratuitement. Dans les autres articles, je développe des idées nouvelles pour moi et j'argumente de façon parfois technique avec mes commentateurs. J'ai pris l'habitude d'utiliser ce blog comme un atelier. N'hésitez pas à commenter. J'essaie de répondre à tout le monde.
J’ai éprouvé hier durant toute la journée l’impression de vivre un moment historique, impression qui n’a fait que s’amplifier au fil des heures. J’ai publié mon billet sur Wikileaks pour me calmer mais ça n’a rien arrangé. Était-ce une hallucination ou un mauvais trip ?
Je n’étais pas le seul inquiet. Sur Twitter, Pierre Chappaz a déclaré :
L’action des gouvernements contre Wikileaks est l’atteinte aux droits numériques la plus grave depuis le début d’Internet.
Un gouvernement occidental, celui de la France en l’occurrence, prétendument démocratique, a bloqué l’accès à un site parce qu’il publiait des informations désagréables. En temps de paix, un État de droit se doit d’intenter une procédure en justice. D’ailleurs, pourquoi dans l’urgence fermer un site disponible sur des centaines de miroirs et dont le code tourne en Torrent ? Une démonstration de soumission aux États-Unis ou un mouvement de panique ?
En tout cas, ces réactions en disent long sur les enjeux que représente Internet. Au sommet de nos États, nos gouvernants ne veulent pas de la liberté d’expression dès qu’elle les atteint et entrave leurs manigances, soi-disant menées pour notre plus grand bien. Nous croyez-vous aussi naïfs ? Depuis toujours vous avez préparé des guerres dans notre dos. Vous parlez de vies en jeu ? N’est-ce pas vous qui envoyez vos armées partout ? Que nous puissions avoir envie de vous brider vous dérangerait ?
Oublions Wikileaks. C’est un détail. Bloquer l’accès à un site, sans la moindre gêne, sans le moindre débat démocratique, c’est la porte ouverte à toutes les censures. Demain vous ne pourrez plus rien reprocher à la Chine. Vous employez les mêmes méthodes qu’elles, avec les Roms et maintenant avec les internautes. La France s’est déchu elle-même du droit de parler des droits de l’homme.
La justice cassera j’espère la décision du gouvernement, sauvera notre démocratie encore un temps, mais nous avons effectué un pas de plus vers l’autoritarisme. Depuis longtemps j’annonce cette pente comme inévitable. Nous traversons une crise de la complexité qui ne peut se régler que de deux façons.
Soit nous tentons de simplifier la société pour garder opérantes les anciennes méthodes de commandement et contrôle. La simplification se pratique de prime abord de deux façons. 1/ Avec l’autoritarisme, on transforme les citoyens en soldats serviles (chacun à sa place et ainsi peu importe notre nombre). 2/ En cultivant le secret, on évite que la multitude ne fourre son nez partout et ne remette en question les décisions (on comprend ainsi pourquoi Wikileaks énerve).
Soit nous apprenons à vivre la complexité : plus de décentralisation, d’auto-organisation, d’intelligence collective, de liberté, d’individuation, de transparence… Attention, je suis loin d’être un dictateur de la transparence. Toute position extrême est intenable dans un monde complexe. Tout ne peut-être que limité : la biosphère, la liberté, la transparence… Mais ce n’est pas une raison pour s’imposer des limites ridiculement basses.
Nos gouvernements choisissent la première solution. Les États-Unis font pression sur Amazon pour couper l’hébergement de Wikileaks. En France, on est plus radical. On ne négocie pas avec l’hébergeur, on bloque les DNS en amont. Nous sommes en route vers la grande simplification de ce monde dont Internet est l’un des facteurs de complexification.
Demain Facebook, Twitter et Google se coucheront comme ils se sont déjà couchés en d’autres situations. Comme Amazon et PayPal viennent de nous le prouver, il ne faut rien attendre des compagnies privées pour défendre nos intérêts. Quand leurs intérêts sont en jeu, elles oublient le reste. Il en ira de même de tous les médias qui dépendent un tant soit peu de la finance.
Pour le moment, quelques médias publient les faux secrets de nos gouvernements, mais regardez bien. Combien dénoncent la déclaration de guerre ? Combien affirment qu’une guerre mondiale commence ? Ils restent prudents parce qu’ils sont vulnérables. Ils sont vulnérables parce qu’ils sont centralisés et que les financiers les tiennent pour la plupart. Le jour où le gouvernement leur ordonnera de choisir entre se coucher ou voir leur financement se tarir, ils se coucheront parce que gagner de la tune est leur priorité.
Sommes-nous pieds et poings liés ? Non, nous avons déjà une infrastructure médiatique de secours : la blogosphère. Par la multiplicité de ses pôles, elle interdit les frappes simplistes. Pour la faire taire, il faut faire taire Internet. Pourquoi pas ? Mais nous n’en sommes pas encore là, d’autant moins que dans ce cas les Google, Amazon, Facebook et autre Twitter ne seront plus d’accord pour se coucher sagement.
Nous vivons en ces heures une crise historique. Nous avons la preuve, s’il en fallait une, qu’Internet fait peur. Que dans une situation politique et économique tendue, les gouvernements se donnent les moyens d’occulter le fameux cinquième pouvoir. Tout apparait lié : l’économique, le politique, la liberté d’expression… Une crise générale se joue.
Les financiers nous gouvernent. Ils ne peuvent accepter la mise à jour de leurs pratiques. Les gouvernants ne peuvent accepter les leurs. Ils ne s’opposent pas à la révélation de quelques secrets diplomatiques mais à la révélation de leurs magouilles à vaste échelle. Alors ils cherchent à faire taire ceux qui dénoncent. Il existe de nombreuses stratégies. Un tel serait fou, un tel autre anarchiste, un tel autre criminel. Tous les arguments seront utilisés avant d’employer la force.
Depuis hier, la liberté d’expression n’est plus acceptable pour le gouvernement français. En renonçant à la voie juridique, il a commis un acte de guerre sur son propre territoire. Pourquoi s’en serait-il privé ?
Pendant que je me posais cette question, pendant que j’avais l’impression qu’une ligne critique approchait de la rupture dans notre système complexe, la plupart des gens étaient devant TF1 ou pire sur Facebook ou sur Twitter à faire comme si de rien n’était. Lors des informations, on continuait de parler de la légitimité ou non de Wilileaks, mais on ne parlait pas d’une censure étatique organisée à l’échelle mondiale. On faisait tout pour faire croire que cette affaire ne nous concernait pas alors que nos libertés fondamentales étaient en jeu.
J’étais ce matin à Sète. Dans la rue devant la mairie, de la neige avait été transportée depuis les Pyrénées et nos bambins faisaient du ski sous un soleil radieux. La vie était belle dans le meilleur des mondes. Nos gouvernements veillaient sur notre confort de légumes décérébrés.
Tags: Blogs, Transparence, technosphère, une, Wikileaks / Coup de gueule
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Seule la blogosphère sauvera la liberté
4 DÉCEMBRE 2010 / 1011 VUES / 95 COMMENTAIRES »
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J’ai éprouvé hier durant toute la journée l’impression de vivre un moment historique, impression qui n’a fait que s’amplifier au fil des heures. J’ai publié mon billet sur Wikileaks pour me calmer mais ça n’a rien arrangé. Était-ce une hallucination ou un mauvais trip ?
Je n’étais pas le seul inquiet. Sur Twitter, Pierre Chappaz a déclaré :
L’action des gouvernements contre Wikileaks est l’atteinte aux droits numériques la plus grave depuis le début d’Internet.
Un gouvernement occidental, celui de la France en l’occurrence, prétendument démocratique, a bloqué l’accès à un site parce qu’il publiait des informations désagréables. En temps de paix, un État de droit se doit d’intenter une procédure en justice. D’ailleurs, pourquoi dans l’urgence fermer un site disponible sur des centaines de miroirs et dont le code tourne en Torrent ? Une démonstration de soumission aux États-Unis ou un mouvement de panique ?
En tout cas, ces réactions en disent long sur les enjeux que représente Internet. Au sommet de nos États, nos gouvernants ne veulent pas de la liberté d’expression dès qu’elle les atteint et entrave leurs manigances, soi-disant menées pour notre plus grand bien. Nous croyez-vous aussi naïfs ? Depuis toujours vous avez préparé des guerres dans notre dos. Vous parlez de vies en jeu ? N’est-ce pas vous qui envoyez vos armées partout ? Que nous puissions avoir envie de vous brider vous dérangerait ?
Oublions Wikileaks. C’est un détail. Bloquer l’accès à un site, sans la moindre gêne, sans le moindre débat démocratique, c’est la porte ouverte à toutes les censures. Demain vous ne pourrez plus rien reprocher à la Chine. Vous employez les mêmes méthodes qu’elles, avec les Roms et maintenant avec les internautes. La France s’est déchu elle-même du droit de parler des droits de l’homme.
La justice cassera j’espère la décision du gouvernement, sauvera notre démocratie encore un temps, mais nous avons effectué un pas de plus vers l’autoritarisme. Depuis longtemps j’annonce cette pente comme inévitable. Nous traversons une crise de la complexité qui ne peut se régler que de deux façons.
Soit nous tentons de simplifier la société pour garder opérantes les anciennes méthodes de commandement et contrôle. La simplification se pratique de prime abord de deux façons. 1/ Avec l’autoritarisme, on transforme les citoyens en soldats serviles (chacun à sa place et ainsi peu importe notre nombre). 2/ En cultivant le secret, on évite que la multitude ne fourre son nez partout et ne remette en question les décisions (on comprend ainsi pourquoi Wikileaks énerve).
Soit nous apprenons à vivre la complexité : plus de décentralisation, d’auto-organisation, d’intelligence collective, de liberté, d’individuation, de transparence… Attention, je suis loin d’être un dictateur de la transparence. Toute position extrême est intenable dans un monde complexe. Tout ne peut-être que limité : la biosphère, la liberté, la transparence… Mais ce n’est pas une raison pour s’imposer des limites ridiculement basses.
Nos gouvernements choisissent la première solution. Les États-Unis font pression sur Amazon pour couper l’hébergement de Wikileaks. En France, on est plus radical. On ne négocie pas avec l’hébergeur, on bloque les DNS en amont. Nous sommes en route vers la grande simplification de ce monde dont Internet est l’un des facteurs de complexification.
Demain Facebook, Twitter et Google se coucheront comme ils se sont déjà couchés en d’autres situations. Comme Amazon et PayPal viennent de nous le prouver, il ne faut rien attendre des compagnies privées pour défendre nos intérêts. Quand leurs intérêts sont en jeu, elles oublient le reste. Il en ira de même de tous les médias qui dépendent un tant soit peu de la finance.
Pour le moment, quelques médias publient les faux secrets de nos gouvernements, mais regardez bien. Combien dénoncent la déclaration de guerre ? Combien affirment qu’une guerre mondiale commence ? Ils restent prudents parce qu’ils sont vulnérables. Ils sont vulnérables parce qu’ils sont centralisés et que les financiers les tiennent pour la plupart. Le jour où le gouvernement leur ordonnera de choisir entre se coucher ou voir leur financement se tarir, ils se coucheront parce que gagner de la tune est leur priorité.
Sommes-nous pieds et poings liés ? Non, nous avons déjà une infrastructure médiatique de secours : la blogosphère. Par la multiplicité de ses pôles, elle interdit les frappes simplistes. Pour la faire taire, il faut faire taire Internet. Pourquoi pas ? Mais nous n’en sommes pas encore là, d’autant moins que dans ce cas les Google, Amazon, Facebook et autre Twitter ne seront plus d’accord pour se coucher sagement.
Nous vivons en ces heures une crise historique. Nous avons la preuve, s’il en fallait une, qu’Internet fait peur. Que dans une situation politique et économique tendue, les gouvernements se donnent les moyens d’occulter le fameux cinquième pouvoir. Tout apparait lié : l’économique, le politique, la liberté d’expression… Une crise générale se joue.
Les financiers nous gouvernent. Ils ne peuvent accepter la mise à jour de leurs pratiques. Les gouvernants ne peuvent accepter les leurs. Ils ne s’opposent pas à la révélation de quelques secrets diplomatiques mais à la révélation de leurs magouilles à vaste échelle. Alors ils cherchent à faire taire ceux qui dénoncent. Il existe de nombreuses stratégies. Un tel serait fou, un tel autre anarchiste, un tel autre criminel. Tous les arguments seront utilisés avant d’employer la force.
Depuis hier, la liberté d’expression n’est plus acceptable pour le gouvernement français. En renonçant à la voie juridique, il a commis un acte de guerre sur son propre territoire. Pourquoi s’en serait-il privé ?
Pendant que je me posais cette question, pendant que j’avais l’impression qu’une ligne critique approchait de la rupture dans notre système complexe, la plupart des gens étaient devant TF1 ou pire sur Facebook ou sur Twitter à faire comme si de rien n’était. Lors des informations, on continuait de parler de la légitimité ou non de Wilileaks, mais on ne parlait pas d’une censure étatique organisée à l’échelle mondiale. On faisait tout pour faire croire que cette affaire ne nous concernait pas alors que nos libertés fondamentales étaient en jeu.
J’étais ce matin à Sète. Dans la rue devant la mairie, de la neige avait été transportée depuis les Pyrénées et nos bambins faisaient du ski sous un soleil radieux. La vie était belle dans le meilleur des mondes. Nos gouvernements veillaient sur notre confort de légumes décérébrés.
Tags: Blogs, Transparence, technosphère, une, Wikileaks / Coup de gueule
95 commentaires à “Seule la blogosphère sauvera la liberté”
A francisata tropp'hè durata
bonsoir ! défendre nos racines ,nos langues,nos traditions avec l'espoir d'être un jour reconnus ! les peuples en lutte sont le futur bati avec notre passé sans y commettre les mêmes erreurs !! Viva la lLibertat Fraires !!
Dailymotion - Videos from U gruppu "Sparte": la complainte de Pablo neruda - une vidéo Art et Création
Dailymotion - Videos from U gruppu "Sparte": la complainte de Pablo neruda - une vidéo Art et Création
pas d'image ,car 1er enregistrement !
Texte de jean Ferrat chanté en corse par canta u populu corsu, en français par I Chjami Aghalesi et dans les deux langues par I voce di a ghjuventu...
pas d'image ,car 1er enregistrement !
Texte de jean Ferrat chanté en corse par canta u populu corsu, en français par I Chjami Aghalesi et dans les deux langues par I voce di a ghjuventu...
Lab-mentable Hadopi » Article » OWNI, Digital Journalism
Lab-mentable Hadopi » Article » OWNI, Digital Journalism
Je viens de lire ce formidable article paru hier sur le site du Figaro dans lequel est abordé le sujet des labs et ça m’a inspiré ce super jeu de mot pourri à mettre en titre !
Les labs Hadopi, c’est ce qu’ont pondu à l’arrache les gens qui ont conçu la loi Hadopi pour se donner bonne conscience et pour nous faire croire que tout ceci n’est pas simplement mis en place pour fliquer les internautes français… C’est donc cinq labs qui nous coûteront entre 1 et 2 millions qui seront formés début janvier avec selon les dires d’Eric Walter (que je salue au passage ) de « vrais professionnels du Net, reconnus, qui permettront une réflexion de fond, transparente. »
Les repentis de l’anti-Hadopi
Bon pour le coup des « vrais experts » j’attends de voir les noms qui vont sortir… . Ces labs sont censés être indépendants mais vu que ses membres ont été choisis par l’Hadopi, le jeu est faussé dès le début.
Eric Walter explique aussi que ces experts sont des anti-Hadopis repentis qui ont vu la lumière au bout du tunnel :
Parmi les experts, on annonce d’anciens opposants à l’Hadopi, qui «ont compris que l’on devait travailler ensemble, car les questions du numérique sont devant nous» , assure Éric Walter.
On l’a vu avec #LeDej organisé par Sarkozy qui a soulevé des grosses polémiques parmi la Netotosphère, diviser pour mieux régner fonctionne encore très bien. Du coup, parler d’opposants qui ont « compris » que rejoindre l’Hadopi c’était pour sauver la France, c’est uniquement de la bonne grosse com’ pour dire que les autres anti-hadopistes qui n’ont pas collaborés sont des idiots d’anarchistes perdus à jamais dans les limbes de l’univers. Puis si ça peut les monter les uns contre les autres, ces anti-hadopis à la gomme, c’est encore mieux, non ?!
Autre truc sympa dans l’interview d’Eric, c’est lorsqu’il déclare :
Nous souhaitons des systèmes de contrôle chez l’usager, sans que ces informations personnelles ne soient accessibles aux gestionnaires de réseau.
On est donc passé dans la nuit à un système censé réprimer l’internaute pour téléchargement illégal et promouvoir la création culturelle à “des systèmes de contrôle CHEZ l’usager” . Ça fait des mois, voir des années que les connards comme moi le répètent à longueur d’article que Hadopi et Loppsi sont des lois-portes-d-entrée pour CONTRÔLER les internautes. Et Eric me fait un beau cadeau de Noël en avouant enfin que oui, c’est bien vers ça qu’on se dirige !
Ouais, youpi ! Brice, fais péter le Champomy !
Filtrage, Flicage, Fist-Fuckage (en français dans le texte)… Les 3 mots préférés du gouvernement quand on leur parle Internet.
Bon courage messieurs les experts !
En ce qui concerne les labs (la mauvaise idée), je peux imaginer les différentes motivations des experts qui ont accepté de jouer le jeu d’Hadopi.
Au choix :
L’utopie de croire qu’ils vont pouvoir changer les choses de l’intérieur pour le bien de tous et transformer Hadopi la Liberticide en Hadopi la Juste. Je leur souhaite de réussir mais je n’y crois pas une seconde car ce n’est clairement pas le but du gouvernement. Et qui peut encore espèrer quelque chose de la part de ces politiques après un vote comme celui de la Loppsi. Du gravier sec, c’est tout ce que les internautes auront à leur accorder trop de confiance.
Tout le monde a un prix… Et 1 à 2 millions de budget suffit à « acheter » n’importe quel (ou presque) anti-Hadopi. Faut que je réfléchisse à mon prix tiens… Mais vu qu’il risque de dépasser le budget de l’année d’Hadopi, c’est pas jouable pour eux. Trop cher mon fils ^^.
Amis experts des labs, bon courage donc ! Vous nous raconterez ce que ça donne et même si je suis sûr que vous allez y mettre tout votre cœur et votre bonne volonté, ça ne changera rien au problème de fond qui est d’imposer chez les gens et les FAI des systèmes de flicage/filtrage. Dommage car cette énergie aurait pu être utilisée pour d’autres projets vraiment libres de toute politique pour défendre la liberté sur internet, favoriser le téléchargement légal et sauvegarder la neutralité des réseaux. Organiser des contre-labs serait peut être intéressant pour faire grandir quelques bonnes idées, sans avoir à pactiser avec l’Hadopi.
Petit rappel pour la route: n’installez pas les logiciels homologués !
Une fois que les logiciels certifiés Hadopi feront leur apparition ne les installez pas sur votre ordinateur ! Que vous téléchargiez ou pas, que vous soyez pour ou contre Hadopi, là n’est pas la question ! Installer ce logiciel sur votre machine reviendrait à ouvrir une porte au gouvernement dans votre vie privée. C’est un peu comme si on était obligé de se balader nu dans la rue pour que la police puisse vérifier qu’on ne porte pas d’arme ou de drogue sur nous. C’est se soumettre par peur qu’on vous accuse faussement et c’est exactement ce qu’ils veulent.
Il veulent que vous ayez peur ! Peur de l’erreur (judiciaire ? Je ne sais pas si on peut encore parler de justice puisqu’il n’y a presque plus de juge dans les process) au point d’accepter qu’on vous espionne 24h/24h « au cas où » un jour ça tombe sur vous, afin que vous puissiez vous disculper directement. Ne rentrez pas dans ce jeu là car après il sera trop tard.
Si personne n’installe ce logiciel, ils passeront à autre chose… ou alors ils feront passer une loi pour nous obliger à l’installer. Va savoir…
Et si vous voulez loler un peu, y’a aussi cet article qui raconte les excuses des pauvres gens attrapés par l’Hadopi, ma préférée étant (je cite) :
Plus sobre, mais visiblement naïf, un jeune homme, jure qu’il pensait qu’à 6 heures du matin… les agents de l’Hadopi dormaient ! C’est pourquoi il avait mis son réveil, pour télécharger à l’aube, UN morceau ce jour-là, lorsque le mail de l’Hadopi s’était abattu dans sa messagerie, comme un coup de baguette sur les doigts. Il s’était cru pris sur le fait !
Ce qui est « amusant » ici, ce ne sont pas vraiment les messages des gens qui désespérés viennent pleurer dans les bras d’Hadopi, mais plutôt les magistrats d’Hadopi qui se moquent ouvertement de ces gens. C’est qu’il y prennent du plaisir en plus…
Le passage le plus fun de l’article c’est la réflexion de « Mireille Imbert-Quaretta, magistrate membre de la Hadopi et présidente de la commission de protection des droits de la haute autorité » (ouf !) qui est complétement à côté de la plaque :
“Ces réponses sont encourageantes”, veulent croire les magistrats. “On ne change pas les comportements en trois mois. Mais si l’offre légale devient enfin moins chère, la majorité arrêtera probablement de télécharger illégalement. Et nous disparaîtrons d’ici à deux ans.”
Oui, vous disparaitrez mais ce qui est sûr, c’est que ça ne sera pas parce que les gens auront arrêté le téléchargement…
–
Papier initialement publié sur Korben.
Illustrations CC: Seattle Municipal Archives, dsasso, euthman
---
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Je viens de lire ce formidable article paru hier sur le site du Figaro dans lequel est abordé le sujet des labs et ça m’a inspiré ce super jeu de mot pourri à mettre en titre !
Les labs Hadopi, c’est ce qu’ont pondu à l’arrache les gens qui ont conçu la loi Hadopi pour se donner bonne conscience et pour nous faire croire que tout ceci n’est pas simplement mis en place pour fliquer les internautes français… C’est donc cinq labs qui nous coûteront entre 1 et 2 millions qui seront formés début janvier avec selon les dires d’Eric Walter (que je salue au passage ) de « vrais professionnels du Net, reconnus, qui permettront une réflexion de fond, transparente. »
Les repentis de l’anti-Hadopi
Bon pour le coup des « vrais experts » j’attends de voir les noms qui vont sortir… . Ces labs sont censés être indépendants mais vu que ses membres ont été choisis par l’Hadopi, le jeu est faussé dès le début.
Eric Walter explique aussi que ces experts sont des anti-Hadopis repentis qui ont vu la lumière au bout du tunnel :
Parmi les experts, on annonce d’anciens opposants à l’Hadopi, qui «ont compris que l’on devait travailler ensemble, car les questions du numérique sont devant nous» , assure Éric Walter.
On l’a vu avec #LeDej organisé par Sarkozy qui a soulevé des grosses polémiques parmi la Netotosphère, diviser pour mieux régner fonctionne encore très bien. Du coup, parler d’opposants qui ont « compris » que rejoindre l’Hadopi c’était pour sauver la France, c’est uniquement de la bonne grosse com’ pour dire que les autres anti-hadopistes qui n’ont pas collaborés sont des idiots d’anarchistes perdus à jamais dans les limbes de l’univers. Puis si ça peut les monter les uns contre les autres, ces anti-hadopis à la gomme, c’est encore mieux, non ?!
Autre truc sympa dans l’interview d’Eric, c’est lorsqu’il déclare :
Nous souhaitons des systèmes de contrôle chez l’usager, sans que ces informations personnelles ne soient accessibles aux gestionnaires de réseau.
On est donc passé dans la nuit à un système censé réprimer l’internaute pour téléchargement illégal et promouvoir la création culturelle à “des systèmes de contrôle CHEZ l’usager” . Ça fait des mois, voir des années que les connards comme moi le répètent à longueur d’article que Hadopi et Loppsi sont des lois-portes-d-entrée pour CONTRÔLER les internautes. Et Eric me fait un beau cadeau de Noël en avouant enfin que oui, c’est bien vers ça qu’on se dirige !
Ouais, youpi ! Brice, fais péter le Champomy !
Filtrage, Flicage, Fist-Fuckage (en français dans le texte)… Les 3 mots préférés du gouvernement quand on leur parle Internet.
Bon courage messieurs les experts !
En ce qui concerne les labs (la mauvaise idée), je peux imaginer les différentes motivations des experts qui ont accepté de jouer le jeu d’Hadopi.
Au choix :
L’utopie de croire qu’ils vont pouvoir changer les choses de l’intérieur pour le bien de tous et transformer Hadopi la Liberticide en Hadopi la Juste. Je leur souhaite de réussir mais je n’y crois pas une seconde car ce n’est clairement pas le but du gouvernement. Et qui peut encore espèrer quelque chose de la part de ces politiques après un vote comme celui de la Loppsi. Du gravier sec, c’est tout ce que les internautes auront à leur accorder trop de confiance.
Tout le monde a un prix… Et 1 à 2 millions de budget suffit à « acheter » n’importe quel (ou presque) anti-Hadopi. Faut que je réfléchisse à mon prix tiens… Mais vu qu’il risque de dépasser le budget de l’année d’Hadopi, c’est pas jouable pour eux. Trop cher mon fils ^^.
Amis experts des labs, bon courage donc ! Vous nous raconterez ce que ça donne et même si je suis sûr que vous allez y mettre tout votre cœur et votre bonne volonté, ça ne changera rien au problème de fond qui est d’imposer chez les gens et les FAI des systèmes de flicage/filtrage. Dommage car cette énergie aurait pu être utilisée pour d’autres projets vraiment libres de toute politique pour défendre la liberté sur internet, favoriser le téléchargement légal et sauvegarder la neutralité des réseaux. Organiser des contre-labs serait peut être intéressant pour faire grandir quelques bonnes idées, sans avoir à pactiser avec l’Hadopi.
Petit rappel pour la route: n’installez pas les logiciels homologués !
Une fois que les logiciels certifiés Hadopi feront leur apparition ne les installez pas sur votre ordinateur ! Que vous téléchargiez ou pas, que vous soyez pour ou contre Hadopi, là n’est pas la question ! Installer ce logiciel sur votre machine reviendrait à ouvrir une porte au gouvernement dans votre vie privée. C’est un peu comme si on était obligé de se balader nu dans la rue pour que la police puisse vérifier qu’on ne porte pas d’arme ou de drogue sur nous. C’est se soumettre par peur qu’on vous accuse faussement et c’est exactement ce qu’ils veulent.
Il veulent que vous ayez peur ! Peur de l’erreur (judiciaire ? Je ne sais pas si on peut encore parler de justice puisqu’il n’y a presque plus de juge dans les process) au point d’accepter qu’on vous espionne 24h/24h « au cas où » un jour ça tombe sur vous, afin que vous puissiez vous disculper directement. Ne rentrez pas dans ce jeu là car après il sera trop tard.
Si personne n’installe ce logiciel, ils passeront à autre chose… ou alors ils feront passer une loi pour nous obliger à l’installer. Va savoir…
Et si vous voulez loler un peu, y’a aussi cet article qui raconte les excuses des pauvres gens attrapés par l’Hadopi, ma préférée étant (je cite) :
Plus sobre, mais visiblement naïf, un jeune homme, jure qu’il pensait qu’à 6 heures du matin… les agents de l’Hadopi dormaient ! C’est pourquoi il avait mis son réveil, pour télécharger à l’aube, UN morceau ce jour-là, lorsque le mail de l’Hadopi s’était abattu dans sa messagerie, comme un coup de baguette sur les doigts. Il s’était cru pris sur le fait !
Ce qui est « amusant » ici, ce ne sont pas vraiment les messages des gens qui désespérés viennent pleurer dans les bras d’Hadopi, mais plutôt les magistrats d’Hadopi qui se moquent ouvertement de ces gens. C’est qu’il y prennent du plaisir en plus…
Le passage le plus fun de l’article c’est la réflexion de « Mireille Imbert-Quaretta, magistrate membre de la Hadopi et présidente de la commission de protection des droits de la haute autorité » (ouf !) qui est complétement à côté de la plaque :
“Ces réponses sont encourageantes”, veulent croire les magistrats. “On ne change pas les comportements en trois mois. Mais si l’offre légale devient enfin moins chère, la majorité arrêtera probablement de télécharger illégalement. Et nous disparaîtrons d’ici à deux ans.”
Oui, vous disparaitrez mais ce qui est sûr, c’est que ça ne sera pas parce que les gens auront arrêté le téléchargement…
–
Papier initialement publié sur Korben.
Illustrations CC: Seattle Municipal Archives, dsasso, euthman
---
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Jacques Attali: les financiers ont raison de ne pas se gêner | Slate
Jacques Attali: les financiers ont raison de ne pas se gêner | Slate
Rien n'est plus stupéfiant, en apparence, que l'euphorie qui s'empare de tous les marchés boursiers en cette fin d’année. La plupart des analystes sont d'accord pour dire que la crise financière est terminée, que les marchés financiers sont sous-évalués, que les indices boursiers ne peuvent que monter massivement en 2011, même en Europe: le consensus est de plus de 10% pour le seul CAC 40.
Et pourtant, au fond, rien n'a changé: les dettes publiques et le chômage continuent d'augmenter dans presque tous les pays occidentaux, tandis que l'euro et le dollar se disputent le prix de la monnaie la plus fragile. En Europe, comme au Japon, la récession est bien là. Aux Etats-Unis, 17% de la population active est au chômage.
Cette contradiction apparente est facile à expliquer. Les prêteurs et les investisseurs ont fini par admettre que leurs rêves les plus fous étaient en train de se réaliser: banques centrales et gouvernements des pays développés sont prêts à se ruiner, en s'endettant, en émettant de la monnaie ou en achetant des titres sans valeur, plutôt que de laisser s'effondrer des banques ou des institutions financières. Ils sont prêts à les laisser faire tout ce qu'elles veulent pour maintenir leurs profits, même au prix de turpitudes extrêmes: spéculation pour compte propre, vente d'actifs à bas prix à leurs propres filiales, délits d'initiés, trading électronique «haute fréquence», le tout logé dans des paradis financiers et fiscaux.
Ces soi-disant gouvernants sont ainsi prêts à prendre tous les risques d'inflation, convaincus qu'elle ne se déclenchera pas, refusant de voir qu'elle est déjà là, dans les prix des biens de base que sont les logements et les produits alimentaires.
Le calcul des Etats et des banques centrales est à la fois simple et terrifiant. En agissant ainsi, ils espèrent entretenir la croissance de l'économie réelle le temps nécessaire pour mettre de l'ordre, se désendetter et attendre que la dynamique des pays émergents emporte le monde vers le haut. De toute façon, pensent-ils, aucune autre action n'est possible.
Le calcul peut se révéler juste: la hausse de la valeur des actifs et l'enrichissement des plus puissants pourraient porter la croissance le temps nécessaire au nettoyage d'ensemble du système. Au prix d'une ruine du service public, d'une aggravation du chômage et de la pauvreté, d'une baisse du pouvoir d'achat. Ce sont les causes mêmes de la crise actuelle: retour à la case départ.
Devant une telle démission des puissances publiques, les financiers ont raison: pourquoi se priver?
Jacques Attali
Rien n'est plus stupéfiant, en apparence, que l'euphorie qui s'empare de tous les marchés boursiers en cette fin d’année. La plupart des analystes sont d'accord pour dire que la crise financière est terminée, que les marchés financiers sont sous-évalués, que les indices boursiers ne peuvent que monter massivement en 2011, même en Europe: le consensus est de plus de 10% pour le seul CAC 40.
Et pourtant, au fond, rien n'a changé: les dettes publiques et le chômage continuent d'augmenter dans presque tous les pays occidentaux, tandis que l'euro et le dollar se disputent le prix de la monnaie la plus fragile. En Europe, comme au Japon, la récession est bien là. Aux Etats-Unis, 17% de la population active est au chômage.
Cette contradiction apparente est facile à expliquer. Les prêteurs et les investisseurs ont fini par admettre que leurs rêves les plus fous étaient en train de se réaliser: banques centrales et gouvernements des pays développés sont prêts à se ruiner, en s'endettant, en émettant de la monnaie ou en achetant des titres sans valeur, plutôt que de laisser s'effondrer des banques ou des institutions financières. Ils sont prêts à les laisser faire tout ce qu'elles veulent pour maintenir leurs profits, même au prix de turpitudes extrêmes: spéculation pour compte propre, vente d'actifs à bas prix à leurs propres filiales, délits d'initiés, trading électronique «haute fréquence», le tout logé dans des paradis financiers et fiscaux.
Ces soi-disant gouvernants sont ainsi prêts à prendre tous les risques d'inflation, convaincus qu'elle ne se déclenchera pas, refusant de voir qu'elle est déjà là, dans les prix des biens de base que sont les logements et les produits alimentaires.
Le calcul des Etats et des banques centrales est à la fois simple et terrifiant. En agissant ainsi, ils espèrent entretenir la croissance de l'économie réelle le temps nécessaire pour mettre de l'ordre, se désendetter et attendre que la dynamique des pays émergents emporte le monde vers le haut. De toute façon, pensent-ils, aucune autre action n'est possible.
Le calcul peut se révéler juste: la hausse de la valeur des actifs et l'enrichissement des plus puissants pourraient porter la croissance le temps nécessaire au nettoyage d'ensemble du système. Au prix d'une ruine du service public, d'une aggravation du chômage et de la pauvreté, d'une baisse du pouvoir d'achat. Ce sont les causes mêmes de la crise actuelle: retour à la case départ.
Devant une telle démission des puissances publiques, les financiers ont raison: pourquoi se priver?
Jacques Attali
lundi 27 décembre 2010
I Muvrini Aspettami.....attends moi.... - u bloggu
I Muvrini Aspettami.....attends moi.... - u bloggu: "Je partirai demain
Pour ma terre lointaine
Pendant un a n sans fin
J'en aurai de la peine
Un an sans tes couleurs,
Tes refrains, tes senteurs
Attends-moi Corsica
Tu sais bien qu'à tout jamais
Pour toi toujours je reviendrai
Attends-moi
Corsica
Attends-moi
Terre d'amour,
Dans un port nouveau
Sillonne un navire
Un cœur jumeau
Un rêve, un avenir
Un souvenir blessé
Plus d'une âme qui sait,
Attends-moi
Corsica
Il y a toujours un frère
Un amour qu'on espère
A l'anneau en sommeil
Une étreinte qui veille
Dans notre port nouveau
S'apprête un bateau
Attends-moi
Attends-moi
Corsica"
Pour ma terre lointaine
Pendant un a n sans fin
J'en aurai de la peine
Un an sans tes couleurs,
Tes refrains, tes senteurs
Attends-moi Corsica
Tu sais bien qu'à tout jamais
Pour toi toujours je reviendrai
Attends-moi
Corsica
Attends-moi
Terre d'amour,
Dans un port nouveau
Sillonne un navire
Un cœur jumeau
Un rêve, un avenir
Un souvenir blessé
Plus d'une âme qui sait,
Attends-moi
Corsica
Il y a toujours un frère
Un amour qu'on espère
A l'anneau en sommeil
Une étreinte qui veille
Dans notre port nouveau
S'apprête un bateau
Attends-moi
Attends-moi
Corsica"
dimanche 26 décembre 2010
YouTube - Ricordu - I Surghjenti
YouTube - Ricordu - I Surghjenti
O ghjuventù passata
Zitedda luntana par sempri di mè
O passioni vultata
Amori o dannu dumani par mè
Dimmi induva sì
Chi possu fà quì
Senza tè
Dimmi induva sì
Sò solu cusì
Senza tè
O soli d'arrimani
Aceddu chi canta l'amori di l'avvena
O piovu di a mani
E pientà tamanta tristizia chì veni
Dimmi induva sì
Chi possu fà quì
Senza tè
Dimmi induva sì
Sò solu cusì
Senza tè
O ghjuventù passata
Zitedda luntana par sempri di mè
O passioni vultata
Amori o dannu dumani par mè
Dimmi induva sì
Chi possu fà quì
Senza tè
Dimmi induva sì
Sò solu cusì
Senza tè
O soli d'arrimani
Aceddu chi canta l'amori di l'avvena
O piovu di a mani
E pientà tamanta tristizia chì veni
Dimmi induva sì
Chi possu fà quì
Senza tè
Dimmi induva sì
Sò solu cusì
Senza tè
Traditions Aquitaine - Légendes Occitanes et Basques > Lamontjoie Bastide d'Aquitaine
Traditions Aquitaine - Légendes Occitanes et Basques > Lamontjoie Bastide d'Aquitaine
En Gascogne, les fées Blanquettes dansaient à minuit sur le sommet des collines; dans l'Aude, le plateau Donnezan est appelé la Danse des fées, ce qui suppose une légende. Des fées demeuraient dans un palais de cristal construit sur la colline du Taich, dans l'Aude.
Nombre de légendes racontent les apparitions de personnages surnaturels dans les châteaux inhabités ou ruinés.
En Gascogne, les fées blanquettes dansent souvent sur les vieilles tours; au sommet du donjon à demi ruiné de Marguerite, parsemé de violettes, elles forment pendant les nuits d'été des rondes où nul mortel n'est admis et sous leurs pas naissent ces jolies petites fleurs.
Les époques des solstices d'été ou d'hiver qui, en d'autres endroits, sont marqués par des merveilles, ne semblent guère connues des forestiers.
On en rencontre pourtant la trace en Gascogne.
Un homme qui, la nuit de la Saint-Jean, s'était endormi dans une forêt de la Grande-Lande au pied d'un sapin, se réveilla à minuit entendant des cris qui partaient du haut des arbres et de sous terre; il vit tomber des esprits de toutes formes, mouches, vers luisants, etc, et de terre, avec des lézards, des grenouilles ou des salamandres, sortaient des formes d'hommes et de femmes, hautes d'un pouce et vêtues de rouge, avec des fourches d'or à trois pointes, et ces esprits chantaient en dansant :
Toutes les herbettes
Qui sont dans les champs
Fleurissent et grainent
Le jour de la Saint-Jean.
Et leur bal dura jusqu'à l'aube.
Une nuit de novembre, un meunier qui traversait la forêt de Ramier, près de Lectoure, s'endormit sur son cheval qui allait au pas.
Quand il se réveilla, il était prisonnier, serré de tous côtés par de grands chênes, par des arbres couchés et des branches mortes, par des ronces et des épines si pressées qu'un serpent n'eût pu y trouver passage.
Les feuilles sèches tremblaient, les branches se rompaient ou claquaient.
Le meunier comprit alors qu'il était tombé dans une assemblée de Mauvais Esprits, qui prennent toutes sortes de formes.
Il tira sur la bride, n'éperonna plus sa bête, et attendit le jour en priant Dieu.
Jusqu'à la pointe de l'aube, il fut tourmenté de mille façons.
Quand le chant du coq mit les mauvais esprits en fuite, il se trouva, sans savoir comment, au milieu d'un grand chemin.
Pendant la nuit du 24 juin, Satan présidait dans le Bouie de los Mascos, en Aveyron, la réunion des fées auxquelles on attribue des actes de sorcellerie; il s'asseyait, puis il jouait du violon et faisait danser les fées jusqu'au jour.
Le Tartaro ou Tartare des récits basques, haut de taille, velu de tout le corps et pourvu d'un seul œil au milieu du front, enlève pour les dévorer les petits enfants qui s'aventurent dans la forêt ou les personnes égarées qui viennent lui demander l'hospitalité.
Mais quelquefois elles réussissent à le rendre aveugle par des procédés qui rappellent ceux que l'ingénieux Ulysse emploie pour échapper au cyclope.
Le Basa-Jaun ou seigneur sauvage a parfois le même aspect physique et ses aventures sont sensiblement pareilles.
Parfois les chercheurs d'aventures arrivent à un château situé au milieu d'une épaisse forêt, et qui, bien que n'étant pas en ruines, semble inhabité; à certaines heures il reçoit la visite d'un nain d'une force prodigieuse, dont ils ont beaucoup de mal à venir à bout; des châteaux, où tout semble préparé pour un repas, quoiqu'on y voit personne, sont hantés à minuit par des diables gardiens d'une princesse métamorphosée.
Un château dangereux est signalé de loin par une éblouissante clarté au milieu des arbres. Aucun de ceux qui y sont allés n'en est revenu, parce qu'une vieille qui en a la garde les a changé en statues. (F.-M. Luzel, Contes bretons).
Dans une version basque, il n'est visible que la nuit, et quand vient le jour, il est remplacé par une caverne où se tient un dragon.
Deux légendes basques racontent que les Lamignac, pour se venger des paysans, comme Gargantua des cornouaillais, couvrirent leurs champs de blocs énormes.
On a beau tourner dans tous les sens une pierre située à Feugarolles (Gironde), elle reprend toujours sa position, et chacun de ses angles répond à un des points cardinaux.
Les pierres de Naurouse, près de Villefranche (Haute Garonne), sont destinées à annoncer la fin du monde. Celle-ci arrivera lorsque les fentes qui les divisent viendront à se fermer.
On trouve dès le Moyen Age des traces de cette croyance.
Elle subsiste encore, et l'on jette des pierres dans les fissures pour empêcher les quartiers de se réunir.
On dit même que des pieux de fer y avaient été enfoncés comme des coins dans le même but.
Les veilles gens du pays racontent que, depuis un siècle, elles se sont tellement rapprochées qu'un gros homme a tout au plus entre elles le passage libre, alors qu'il y a cent ans un cavalier y passait sans difficulté.
Dans les régions montagneuses du sud ouest de la France, on a tant de fois relevé la défense de lancer des pierres dans les lacs qu'on peut la considérer comme générale; d'après les gens du pays, cet acte irrite les génies qui y font leur résidence, et un orage ne tarde pas à éclater.
La pratique qui consiste à placer des pierres sur les arbres fruitiers a probablement pour origine une assimilation analogique entre la charge qu'on leur met et celle des fruits dont on désire qu'ils se couvrent.
Dans la Gironde, on place à l'endroit d'où partent les branches des pommiers une pierre grise.
Dans l'Albret, si un arbre à fruit ne produit pas, on pose sur sa coupe, quand il est en fleur, une pierre ramassée dans une autre commune.
Dans la Gironde, lorsque le feu est mort, on place une grosse pierre au centre du foyer.C'est sur elle que la Vierge viendra s'asseoir la nuit pour se peigner.
Parmi les nombreux remèdes usités dans la région girondine pour guérir la marée, enflure qui vient à la suite d'une opération quelconque ou d'une blessure, figurent souvent neuf cailloux que l'on fait bouillir avec divers ingrédients végétaux, aussi au nombre de neuf, dans un pot. Le contenu est versé dans une grande terrine, le piché posé dans l'infusion la gueule en bas.
On recouvre le tout d'un linge, on appuie la partie malade sur le pot, et si l'on entend la marée (l'eau) monter dans le piché tandis que les objets restent dans la terrine, le mal s'en va.
Les basques expliquent par une légende la présence d'un rocher isolé, de vingt mètres de hauteur, sur la pente gazonnée de la montagne près de Lacarry.
Lorsque Charlemagne arriva avec Roland à la ville de Tardets, où commence la montée des Pyrénées, Roland voulut intimider les ennemis par un coup de vigueur; Il monta jusqu'au sommet de la Madeleine, et, empoignant une grosse pierre, il prit position pour la lancer par-delà les montagnes sur les villages espagnols.
Mais pendant qu'il ramenait son bras en avant, son pied glissa sur la terre humide et la force du coup fut amortie. La pierre tomba en deçà des Pyrénées, sur l'Anthoule, territoire de Lacarry, à douze kilomètres de là, et y resta. Elle a conservé la marque des doigts de Roland.
En Gascogne, l'eau d'un puits, jusque-là claire et limpide, étant devenue toute trouble, le propriétaire était sur le point de faire venir des ouvriers pour le curer, lorsque sa servante lui dit d'attendre quelques instants.
Elle alla chercher un petit miroir et cria :
"Maître, venez au puits !"
Elle tourna son miroir vers le soleil, dont la lumière rayonna jusqu'au fond.
Le basilic leva la tête, le miroir lui montra son image et aussitôt il creva.
Les rivières de la Gascogne étaient la résidence de sirènes, dont J. F. Bladé en a donné une description un peu littéraire.
"Les sirènes du Gers ont des cheveux longs et fins comme la soie, et elles se peignent avec des peignes d'or. De la tête à la ceinture, elles ressemblent à de belles jeunes filles de dix-huit ans.
Le reste du corps est pareil au ventre et à la queue des poissons.
Ces bêtes ont un langage à part pour s'expliquer entre elles.
Si elles s'adressent à des chrétiens, elles parlent patois ou français.
Elles vivront jusqu'au Jugement dernier.
Certains croient qu'elles n'ont pas d'âme mais beaucoup pensent qu'elles ont dans le corps les âmes des gens noyés en état de péché mortel.
Pendant le jour, elles sont condamnées à vivre dans l'eau. On n'a jamais pu savoir ce qu'elles y font.
La nuit elles remontent par troupeaux et folâtrent en nageant, au clair de lune.
Alors elles s'égratignent et se mordent pour se sucer le sang.
Au premier coup de l'Angélus, elles sont obligées de rentrer sous l'eau.
Force bateliers ont vu des troupeaux de sirènes dans la Garonne. Elles chantaient, tout en nageant, des chansons si belles, que vous n'avez jamais entendu ni n'entendrez jamais les pareilles.
Par bonheur, les patrons des barques se méfient de ces chanteuses. Ils empoignent une barre et frappent à tour de bras sur les jeunes mariniers qui sont prêts à plonger pour aller trouver les sirènes.
Mais les patrons ne peuvent avoir l'œil partout. Alors les sirènes tombent sur les plongeurs, elles leur sucent la cervelle et le sang, et leur mangent le foie, le cœur et les tripes.
Les corps des pauvres noyés deviennent autant de sirènes jusqu'au Jugement dernier."
Un jeune tisserand si passionné pour la pêche qu'on lui avait donné le surnom de Bernard Pêcheur ou martin-pêcheur, étant descendu vers trois heures du matin pour poser ses lignes de fond dans le Gers, entendit à cent pas de la rivière des cris et des rires de jeunes filles.
"Au diable ! pensa-t-il, les filles de Castéra sont venues se baigner ici. Elles auront épouvanté le poisson." Il s'approcha doucement en se cachant derrière les saules, pour bien les voir, sans leur donner à comprendre qu'il était là.
Elles se peignaient avec des peignes d'or, ou elles nageaient et folâtraient au clair de lune.
Bernard Pêcheur entendait leurs cris et leurs rires. "
"Diable m'emporte, dit-il, si je connais aucune de ces jeunes filles et si je comprends un seul mot de ce qu'elles disent ! "
La pointe de l'aube n'était pas loin, lorsqu'une des baigneuses l'aperçut et cria :
"Un homme !"
Aussitôt toutes se tournèrent vers l'indiscret :
- "Bernard Pêcheur, mon ami, vient nager avec nous !"
- "Mère de Dieu ! je suis tombé sur un troupeau de sirènes !"
Alors les sirènes commencèrent une chanson si belle que Bernard Pêcheur était forcé de se rapprocher de l'eau de plus en plus.
Il était au bord de la rivière, et allait plonger sans le vouloir, quand les cloches de l'église de Castéra sonnèrent le premier coup de l'Angélus.
Aussitôt les sirènes finirent leur chanson, et se cachèrent sous l'eau.
Les traditions de lessives faites en plein jour, plus souvent la nuit, par des personnages surnaturels ou par des revenants se rencontrent partout où il y a de l'eau, mais leur caractère varie suivant qu'elle est limpide, courante ou stagnante.
C'est dans le voisinage des étangs ou des mares qu'on en a constaté le plus grand nombre.
Elles se distinguent des autres par la tristesse des laveuses, par la nature horrible des actes qu'elles y accomplissent, et qui ont en effet quelque rapport avec les exhalaisons des étangs et des marécages.
En Gascogne, le Drac s'occupe aussi à des lessives nocturnes.
Un homme qui revenait seul de Lectoure entendit, en passant à la nuit close près d'une mare, de grands bruits comme ceux que font les battoirs de lavandières; il se demanda quelles étaient les sottes qui lavaient à pareille heure.
Ce n'était pas des lavandières, mais bien le Drac.
Celui-ci fut tellement irrité d'être surpris à cette besogne qu'il couvrit de vase l'indiscret de la tête aux pieds.
On disait autrefois en Saintonge que les curés pouvaient produire la grêle eux-mêmes, sans le secours de personne, et sans aller au sabbat : il leur suffisait de battre avec une petite verge merveilleuse les eaux d'un étang, d'une rivière ou d'une fontaine.
Cette croyance est également répandue en Gascogne.
D'après un récit de ce pays, trois curés s'assemblent au bord d'une mare, ils en troublent l'eau, la mêlent avec la vase, et en composent un levain de grêle qui ravage toute la contrée.
Suivant une croyance très répandue, le chant de certains oiseaux influe sur la santé, la chance ou la richesse de celui qui l'entend pour la première fois, ou lui prédit tout au moins ce qui lui arrivera.
Le coucou est le plus connu de ces prophètes ailés; mais d'autres oiseaux ont également ce privilège. Dans l’Albret, celui qui l’entend aura la fièvre.
En Gascogne, on mettait au cou de celui qui souffrait de la fièvre quarte une cicoulane (lézard gris) vivante enfermée dans un fragment de roseau; quand elle était morte, le malade était guéri.
Il faut se garder de compter les ruches.
Dans les Landes, cet acte leur porte malheur, dans l'Albret, il y fait venir le blaireau.
Un conte de Gascogne parle d'un pou gros comme un haricot : c'est un jeune homme auquel un magicien a donné cette forme, mais il conserve la faculté de parler.
La génération de quelques espèces est l'objet de croyances assez singulières : aux environs de Saint Sever (Landes), on prétend que le brochet naît de la terre.
On y dit aussi que jamais anguille n'a produit une autre anguille, et qu'elle prend naissance dans la tête de l'alose.
Voici pourquoi, dit-on en Gascogne, la rose blanche est bénie : la Vierge cultivait un pied de roses rouges.
Un jour qu'elle n'avait pas d'eau pour l'arroser, des voisins lui en apportèrent, mais Joseph altéré par la fièvre la but.
Les roses se desséchèrent et l'Enfant Jésus, qui avait coutume de s'amuser avec, se mit à pleure en les voyant en cet état.
Alors Marie laissa tomber une goutte de lait sur les roses flétries, qui reprirent vie aussitôt et devinrent toutes blanches.
Dans les Landes, une rose qui, restée seule sur sa tige, est tournée vers une habitation, indique que l'un de ceux qui y demeurent cessera bientôt de vivre.
En Gascogne, quand on en cueille un, on récite cette formulette :
Champignon, petit champignon,
Fais-moi trouver ton compagnon.
Plusieurs légendes intimidantes racontent qu'à des époques voisines de la nôtre, le diable est venu se mêler aux danses dans les fermes et les auberges où ce divertissement n'avait pas cessé à minuit.
Des récits des Pyrénées et de la Gascogne disent qu'il peut venir la nuit chez ceux qui parlent trop de lui après le soleil couché.
Naguère les paysans de la Bresse avaient soin d'enterrer sous les fondations, où dans l'angle, un carré ou pierre à tonnerre, ceux des Pyrénées observent le même usage.
On a constaté leur présence sous le seuil de maisons des Landes, de l'Anjou, de la Gironde…
Parfois il a suffi, pour changer le goût de son eau, d'y jeter un vase rempli d'un breuvage magique ou exceptionnellement amer.
Un jour de Pâques, les anges avaient préparé pour les habitants du Paradis un potage exquis, mais le diable réussit à y jeter le contenu d'une immense salière.
Lorsque le seigneur goûta la soupe, elle était si âcre qu'il saisit la marmite qui la contenait, et la lança à travers les airs : elle tomba dans l'Océan, et le rendit salé pour toujours. (Gascogne)
Ordinairement c'étaient des hommes qui étaient attirés dans ce monde enchanté, parce qu'il est le plus souvent habité par des personnages féminins.
Parfois des génies mâles y emmenaient des femmes : en Gascogne, un drac saisit une jeune fille qui se baigne et l'emporte dans son beau château, construit sous la mer, au milieu d'un jardin planté d'arbres et de fleurs marines.
La coutume de se baigner à quelques époques déterminées n'a pris fin, dans le Roussillon, qu'après le milieu du 19e siècle.
En 1880, des gens se souvenaient encore d'avoir vu les hommes et les femmes retrousser leurs culottes ou leurs jupons, et se promener dans la mer le jour de la Saint Jean.
Sur le littoral du golfe de Gascogne, ces bains avaient lieu pendant la nuit qui la précède.
Dans la partie basque, des gens venus de l'intérieur entraient dans la mer, hommes, femmes et enfants, en se tenant par la main.
Sur la côte landaise, où l'usage est en voie de disparition, les habitants des campagnes se rendaient sur les dunes, entre minuit et le lever du soleil, pour y cueillir les immortelles dont elles sont couvertes, et qui placées au-dessus de la porte des maisons, en éloignent les maléfices.
Mais avant de faire cette cueillette, ils se trempaient dans la mer.
Sources : Le Folklore de France, Paul Sebillot.
L'évangile des Quenouilles, 1480.
En Gascogne, les fées Blanquettes dansaient à minuit sur le sommet des collines; dans l'Aude, le plateau Donnezan est appelé la Danse des fées, ce qui suppose une légende. Des fées demeuraient dans un palais de cristal construit sur la colline du Taich, dans l'Aude.
Nombre de légendes racontent les apparitions de personnages surnaturels dans les châteaux inhabités ou ruinés.
En Gascogne, les fées blanquettes dansent souvent sur les vieilles tours; au sommet du donjon à demi ruiné de Marguerite, parsemé de violettes, elles forment pendant les nuits d'été des rondes où nul mortel n'est admis et sous leurs pas naissent ces jolies petites fleurs.
Les époques des solstices d'été ou d'hiver qui, en d'autres endroits, sont marqués par des merveilles, ne semblent guère connues des forestiers.
On en rencontre pourtant la trace en Gascogne.
Un homme qui, la nuit de la Saint-Jean, s'était endormi dans une forêt de la Grande-Lande au pied d'un sapin, se réveilla à minuit entendant des cris qui partaient du haut des arbres et de sous terre; il vit tomber des esprits de toutes formes, mouches, vers luisants, etc, et de terre, avec des lézards, des grenouilles ou des salamandres, sortaient des formes d'hommes et de femmes, hautes d'un pouce et vêtues de rouge, avec des fourches d'or à trois pointes, et ces esprits chantaient en dansant :
Toutes les herbettes
Qui sont dans les champs
Fleurissent et grainent
Le jour de la Saint-Jean.
Et leur bal dura jusqu'à l'aube.
Une nuit de novembre, un meunier qui traversait la forêt de Ramier, près de Lectoure, s'endormit sur son cheval qui allait au pas.
Quand il se réveilla, il était prisonnier, serré de tous côtés par de grands chênes, par des arbres couchés et des branches mortes, par des ronces et des épines si pressées qu'un serpent n'eût pu y trouver passage.
Les feuilles sèches tremblaient, les branches se rompaient ou claquaient.
Le meunier comprit alors qu'il était tombé dans une assemblée de Mauvais Esprits, qui prennent toutes sortes de formes.
Il tira sur la bride, n'éperonna plus sa bête, et attendit le jour en priant Dieu.
Jusqu'à la pointe de l'aube, il fut tourmenté de mille façons.
Quand le chant du coq mit les mauvais esprits en fuite, il se trouva, sans savoir comment, au milieu d'un grand chemin.
Pendant la nuit du 24 juin, Satan présidait dans le Bouie de los Mascos, en Aveyron, la réunion des fées auxquelles on attribue des actes de sorcellerie; il s'asseyait, puis il jouait du violon et faisait danser les fées jusqu'au jour.
Le Tartaro ou Tartare des récits basques, haut de taille, velu de tout le corps et pourvu d'un seul œil au milieu du front, enlève pour les dévorer les petits enfants qui s'aventurent dans la forêt ou les personnes égarées qui viennent lui demander l'hospitalité.
Mais quelquefois elles réussissent à le rendre aveugle par des procédés qui rappellent ceux que l'ingénieux Ulysse emploie pour échapper au cyclope.
Le Basa-Jaun ou seigneur sauvage a parfois le même aspect physique et ses aventures sont sensiblement pareilles.
Parfois les chercheurs d'aventures arrivent à un château situé au milieu d'une épaisse forêt, et qui, bien que n'étant pas en ruines, semble inhabité; à certaines heures il reçoit la visite d'un nain d'une force prodigieuse, dont ils ont beaucoup de mal à venir à bout; des châteaux, où tout semble préparé pour un repas, quoiqu'on y voit personne, sont hantés à minuit par des diables gardiens d'une princesse métamorphosée.
Un château dangereux est signalé de loin par une éblouissante clarté au milieu des arbres. Aucun de ceux qui y sont allés n'en est revenu, parce qu'une vieille qui en a la garde les a changé en statues. (F.-M. Luzel, Contes bretons).
Dans une version basque, il n'est visible que la nuit, et quand vient le jour, il est remplacé par une caverne où se tient un dragon.
Deux légendes basques racontent que les Lamignac, pour se venger des paysans, comme Gargantua des cornouaillais, couvrirent leurs champs de blocs énormes.
On a beau tourner dans tous les sens une pierre située à Feugarolles (Gironde), elle reprend toujours sa position, et chacun de ses angles répond à un des points cardinaux.
Les pierres de Naurouse, près de Villefranche (Haute Garonne), sont destinées à annoncer la fin du monde. Celle-ci arrivera lorsque les fentes qui les divisent viendront à se fermer.
On trouve dès le Moyen Age des traces de cette croyance.
Elle subsiste encore, et l'on jette des pierres dans les fissures pour empêcher les quartiers de se réunir.
On dit même que des pieux de fer y avaient été enfoncés comme des coins dans le même but.
Les veilles gens du pays racontent que, depuis un siècle, elles se sont tellement rapprochées qu'un gros homme a tout au plus entre elles le passage libre, alors qu'il y a cent ans un cavalier y passait sans difficulté.
Dans les régions montagneuses du sud ouest de la France, on a tant de fois relevé la défense de lancer des pierres dans les lacs qu'on peut la considérer comme générale; d'après les gens du pays, cet acte irrite les génies qui y font leur résidence, et un orage ne tarde pas à éclater.
La pratique qui consiste à placer des pierres sur les arbres fruitiers a probablement pour origine une assimilation analogique entre la charge qu'on leur met et celle des fruits dont on désire qu'ils se couvrent.
Dans la Gironde, on place à l'endroit d'où partent les branches des pommiers une pierre grise.
Dans l'Albret, si un arbre à fruit ne produit pas, on pose sur sa coupe, quand il est en fleur, une pierre ramassée dans une autre commune.
Dans la Gironde, lorsque le feu est mort, on place une grosse pierre au centre du foyer.C'est sur elle que la Vierge viendra s'asseoir la nuit pour se peigner.
Parmi les nombreux remèdes usités dans la région girondine pour guérir la marée, enflure qui vient à la suite d'une opération quelconque ou d'une blessure, figurent souvent neuf cailloux que l'on fait bouillir avec divers ingrédients végétaux, aussi au nombre de neuf, dans un pot. Le contenu est versé dans une grande terrine, le piché posé dans l'infusion la gueule en bas.
On recouvre le tout d'un linge, on appuie la partie malade sur le pot, et si l'on entend la marée (l'eau) monter dans le piché tandis que les objets restent dans la terrine, le mal s'en va.
Les basques expliquent par une légende la présence d'un rocher isolé, de vingt mètres de hauteur, sur la pente gazonnée de la montagne près de Lacarry.
Lorsque Charlemagne arriva avec Roland à la ville de Tardets, où commence la montée des Pyrénées, Roland voulut intimider les ennemis par un coup de vigueur; Il monta jusqu'au sommet de la Madeleine, et, empoignant une grosse pierre, il prit position pour la lancer par-delà les montagnes sur les villages espagnols.
Mais pendant qu'il ramenait son bras en avant, son pied glissa sur la terre humide et la force du coup fut amortie. La pierre tomba en deçà des Pyrénées, sur l'Anthoule, territoire de Lacarry, à douze kilomètres de là, et y resta. Elle a conservé la marque des doigts de Roland.
En Gascogne, l'eau d'un puits, jusque-là claire et limpide, étant devenue toute trouble, le propriétaire était sur le point de faire venir des ouvriers pour le curer, lorsque sa servante lui dit d'attendre quelques instants.
Elle alla chercher un petit miroir et cria :
"Maître, venez au puits !"
Elle tourna son miroir vers le soleil, dont la lumière rayonna jusqu'au fond.
Le basilic leva la tête, le miroir lui montra son image et aussitôt il creva.
Les rivières de la Gascogne étaient la résidence de sirènes, dont J. F. Bladé en a donné une description un peu littéraire.
"Les sirènes du Gers ont des cheveux longs et fins comme la soie, et elles se peignent avec des peignes d'or. De la tête à la ceinture, elles ressemblent à de belles jeunes filles de dix-huit ans.
Le reste du corps est pareil au ventre et à la queue des poissons.
Ces bêtes ont un langage à part pour s'expliquer entre elles.
Si elles s'adressent à des chrétiens, elles parlent patois ou français.
Elles vivront jusqu'au Jugement dernier.
Certains croient qu'elles n'ont pas d'âme mais beaucoup pensent qu'elles ont dans le corps les âmes des gens noyés en état de péché mortel.
Pendant le jour, elles sont condamnées à vivre dans l'eau. On n'a jamais pu savoir ce qu'elles y font.
La nuit elles remontent par troupeaux et folâtrent en nageant, au clair de lune.
Alors elles s'égratignent et se mordent pour se sucer le sang.
Au premier coup de l'Angélus, elles sont obligées de rentrer sous l'eau.
Force bateliers ont vu des troupeaux de sirènes dans la Garonne. Elles chantaient, tout en nageant, des chansons si belles, que vous n'avez jamais entendu ni n'entendrez jamais les pareilles.
Par bonheur, les patrons des barques se méfient de ces chanteuses. Ils empoignent une barre et frappent à tour de bras sur les jeunes mariniers qui sont prêts à plonger pour aller trouver les sirènes.
Mais les patrons ne peuvent avoir l'œil partout. Alors les sirènes tombent sur les plongeurs, elles leur sucent la cervelle et le sang, et leur mangent le foie, le cœur et les tripes.
Les corps des pauvres noyés deviennent autant de sirènes jusqu'au Jugement dernier."
Un jeune tisserand si passionné pour la pêche qu'on lui avait donné le surnom de Bernard Pêcheur ou martin-pêcheur, étant descendu vers trois heures du matin pour poser ses lignes de fond dans le Gers, entendit à cent pas de la rivière des cris et des rires de jeunes filles.
"Au diable ! pensa-t-il, les filles de Castéra sont venues se baigner ici. Elles auront épouvanté le poisson." Il s'approcha doucement en se cachant derrière les saules, pour bien les voir, sans leur donner à comprendre qu'il était là.
Elles se peignaient avec des peignes d'or, ou elles nageaient et folâtraient au clair de lune.
Bernard Pêcheur entendait leurs cris et leurs rires. "
"Diable m'emporte, dit-il, si je connais aucune de ces jeunes filles et si je comprends un seul mot de ce qu'elles disent ! "
La pointe de l'aube n'était pas loin, lorsqu'une des baigneuses l'aperçut et cria :
"Un homme !"
Aussitôt toutes se tournèrent vers l'indiscret :
- "Bernard Pêcheur, mon ami, vient nager avec nous !"
- "Mère de Dieu ! je suis tombé sur un troupeau de sirènes !"
Alors les sirènes commencèrent une chanson si belle que Bernard Pêcheur était forcé de se rapprocher de l'eau de plus en plus.
Il était au bord de la rivière, et allait plonger sans le vouloir, quand les cloches de l'église de Castéra sonnèrent le premier coup de l'Angélus.
Aussitôt les sirènes finirent leur chanson, et se cachèrent sous l'eau.
Les traditions de lessives faites en plein jour, plus souvent la nuit, par des personnages surnaturels ou par des revenants se rencontrent partout où il y a de l'eau, mais leur caractère varie suivant qu'elle est limpide, courante ou stagnante.
C'est dans le voisinage des étangs ou des mares qu'on en a constaté le plus grand nombre.
Elles se distinguent des autres par la tristesse des laveuses, par la nature horrible des actes qu'elles y accomplissent, et qui ont en effet quelque rapport avec les exhalaisons des étangs et des marécages.
En Gascogne, le Drac s'occupe aussi à des lessives nocturnes.
Un homme qui revenait seul de Lectoure entendit, en passant à la nuit close près d'une mare, de grands bruits comme ceux que font les battoirs de lavandières; il se demanda quelles étaient les sottes qui lavaient à pareille heure.
Ce n'était pas des lavandières, mais bien le Drac.
Celui-ci fut tellement irrité d'être surpris à cette besogne qu'il couvrit de vase l'indiscret de la tête aux pieds.
On disait autrefois en Saintonge que les curés pouvaient produire la grêle eux-mêmes, sans le secours de personne, et sans aller au sabbat : il leur suffisait de battre avec une petite verge merveilleuse les eaux d'un étang, d'une rivière ou d'une fontaine.
Cette croyance est également répandue en Gascogne.
D'après un récit de ce pays, trois curés s'assemblent au bord d'une mare, ils en troublent l'eau, la mêlent avec la vase, et en composent un levain de grêle qui ravage toute la contrée.
Suivant une croyance très répandue, le chant de certains oiseaux influe sur la santé, la chance ou la richesse de celui qui l'entend pour la première fois, ou lui prédit tout au moins ce qui lui arrivera.
Le coucou est le plus connu de ces prophètes ailés; mais d'autres oiseaux ont également ce privilège. Dans l’Albret, celui qui l’entend aura la fièvre.
En Gascogne, on mettait au cou de celui qui souffrait de la fièvre quarte une cicoulane (lézard gris) vivante enfermée dans un fragment de roseau; quand elle était morte, le malade était guéri.
Il faut se garder de compter les ruches.
Dans les Landes, cet acte leur porte malheur, dans l'Albret, il y fait venir le blaireau.
Un conte de Gascogne parle d'un pou gros comme un haricot : c'est un jeune homme auquel un magicien a donné cette forme, mais il conserve la faculté de parler.
La génération de quelques espèces est l'objet de croyances assez singulières : aux environs de Saint Sever (Landes), on prétend que le brochet naît de la terre.
On y dit aussi que jamais anguille n'a produit une autre anguille, et qu'elle prend naissance dans la tête de l'alose.
Voici pourquoi, dit-on en Gascogne, la rose blanche est bénie : la Vierge cultivait un pied de roses rouges.
Un jour qu'elle n'avait pas d'eau pour l'arroser, des voisins lui en apportèrent, mais Joseph altéré par la fièvre la but.
Les roses se desséchèrent et l'Enfant Jésus, qui avait coutume de s'amuser avec, se mit à pleure en les voyant en cet état.
Alors Marie laissa tomber une goutte de lait sur les roses flétries, qui reprirent vie aussitôt et devinrent toutes blanches.
Dans les Landes, une rose qui, restée seule sur sa tige, est tournée vers une habitation, indique que l'un de ceux qui y demeurent cessera bientôt de vivre.
En Gascogne, quand on en cueille un, on récite cette formulette :
Champignon, petit champignon,
Fais-moi trouver ton compagnon.
Plusieurs légendes intimidantes racontent qu'à des époques voisines de la nôtre, le diable est venu se mêler aux danses dans les fermes et les auberges où ce divertissement n'avait pas cessé à minuit.
Des récits des Pyrénées et de la Gascogne disent qu'il peut venir la nuit chez ceux qui parlent trop de lui après le soleil couché.
Naguère les paysans de la Bresse avaient soin d'enterrer sous les fondations, où dans l'angle, un carré ou pierre à tonnerre, ceux des Pyrénées observent le même usage.
On a constaté leur présence sous le seuil de maisons des Landes, de l'Anjou, de la Gironde…
Parfois il a suffi, pour changer le goût de son eau, d'y jeter un vase rempli d'un breuvage magique ou exceptionnellement amer.
Un jour de Pâques, les anges avaient préparé pour les habitants du Paradis un potage exquis, mais le diable réussit à y jeter le contenu d'une immense salière.
Lorsque le seigneur goûta la soupe, elle était si âcre qu'il saisit la marmite qui la contenait, et la lança à travers les airs : elle tomba dans l'Océan, et le rendit salé pour toujours. (Gascogne)
Ordinairement c'étaient des hommes qui étaient attirés dans ce monde enchanté, parce qu'il est le plus souvent habité par des personnages féminins.
Parfois des génies mâles y emmenaient des femmes : en Gascogne, un drac saisit une jeune fille qui se baigne et l'emporte dans son beau château, construit sous la mer, au milieu d'un jardin planté d'arbres et de fleurs marines.
La coutume de se baigner à quelques époques déterminées n'a pris fin, dans le Roussillon, qu'après le milieu du 19e siècle.
En 1880, des gens se souvenaient encore d'avoir vu les hommes et les femmes retrousser leurs culottes ou leurs jupons, et se promener dans la mer le jour de la Saint Jean.
Sur le littoral du golfe de Gascogne, ces bains avaient lieu pendant la nuit qui la précède.
Dans la partie basque, des gens venus de l'intérieur entraient dans la mer, hommes, femmes et enfants, en se tenant par la main.
Sur la côte landaise, où l'usage est en voie de disparition, les habitants des campagnes se rendaient sur les dunes, entre minuit et le lever du soleil, pour y cueillir les immortelles dont elles sont couvertes, et qui placées au-dessus de la porte des maisons, en éloignent les maléfices.
Mais avant de faire cette cueillette, ils se trempaient dans la mer.
Sources : Le Folklore de France, Paul Sebillot.
L'évangile des Quenouilles, 1480.
Occitanie - Bastide en Aquitaine > Region Sud
Occitanie - Bastide en Aquitaine > Region Sud
La Langue d'Oc exprime la protestation d'un peuple qui s'affirme face à une culture francophone.
La Langue d'Oc exprime la protestation d'un peuple qui s'affirme face à une culture francophone.
La musique traditionnelle de l'Occitanie... - Forum langue d'oc - Forum Babel
La musique traditionnelle de l'Occitanie... - Forum langue d'oc - Forum Babel
La musique traditionnelle de l'Occitanie...
La musique traditionnelle de l'Occitanie...
samedi 25 décembre 2010
Superstition et présages N O
Superstition et présages N O
La majorité des présages et des superstitions concernant la fête de Noël sont de nature heureuse. Avec à-propos, beaucoup ont trait à l'amour et à l'affection.
Ainsi, le soir de Noël si une jeune fille marche à reculons vers un poirier et le contourne neuf fois, son futur mari lui apparaîtra (mais peut-être ne sera-t-elle qu'étourdie !).
A défaut de poirier, la jeune fille ira frapper au poulailler : si une poule caquette, elle ne se mariera pas cette année mais si le coq répond, la chance est là.
En dernier ressort, il reste les feuilles de sauge.
La jeune fille désirant des nouvelles de son futur amoureux devra sortir dans le jardin, ramasser douze feuilles de sauge et les disperser au vent.
Simultanément à son geste, l'image confuse d'un visage d'homme lui apparaîtra.
Une rose cueillie le jour de la Saint-Jean et conservée jusqu'à Noël serait un test de vérité pour l'amour.
Si en l'observant, vous constatez qu'elle est encore fraîche, l'amour le la personne qui l'a arraché et de son prétendant sera sincère et épanouissant.
N'en déplaise à certains, la superstition affirme que les fantômes ne se montrent pas le jour de Noël ; c'est la raison pour laquelle vous pouvez ouvrir sans crairnte, toutes les portes, à minuit, pour faire sortir les mauvais esprits.
Pour ceux d'entre vous qui ont les doigts verts, sachez que si vous prenez le temps d'attacher de la paille autour de vos arbres fruitiers le soir de Noël vos récoltes seront abondantes.
Hormis l'attraction des décorations de Noël, le houx et le gui vous préservent, dit-on, des mauvais esprits.
Mais attention, les conserver au-delà de la douzième nuit, c'est-à-dire le 6 janvier, porte malheur.
(Le 6 janvier était l'ancienne date de Noël.)
Il ne suffit pas de jeter un arbre de Noël, il convient de le brûler, faute de quoi un de vos proches mourra.
La charmante tradition si chère aux enfants voulant que le Père Noël remplisse de présents les bas laissés devant la cheminée, trouve ses origines dans la légende de saint Nicolas.
On dit qu'il se serait rendu chez trois sueurs vivant dans le plus grand dénuement et qu'il aurait jeté des pièces de monnaie dans la cheminée.
Au lieu d'atterrir dans l'âtre, celles-ci tombèrent dans les bas que les jeunes filles avaient mis à sécher et y furent découvertes le lendemain matin.
D'où la légende des cadeaux apparaissant dans les bas le matin de Noël et du Père Noël descendant par la cheminée.
Si le soleil brille le matin de Noël, il annonce de bonnes récoltes pour l'année qui vient.
Dans le Huntingdonshire, on entend ce couplet
« Joyeux Noël, joyeuses moissons, Triste Noël, tristes moissons. »
A vous de choisir !
Dans le nord de l'Angleterre, la coutume du « Premier visiteur » est toujours tenace mais en d'autres lieux, elle appartient aux traditions du Jour de l'An.
Un homme avec des cheveux sombres doit entrer le premier dans la maison, le matin de Noël ; si c'est une femme qui entre, elle apporte le désastre et un homme roux ne vaut guère mieux
Le matin de Noël, on ne doit rien sortir d'une maison avant que quelque chose y ait été apporté.
Le ravissement d'un Noël blanc ne doit pas faire oublier que, durant l'année à venir, les morts seront moins nombreuses.
L'absence de neige, quant à elle, présage, bien sûr, du contraire.
Quand vous serez tous réunis autour du feu, jetez un coup d'oeil aux ombres qui dansent sur les murs.
Celles qui n'ont pas de têtes désignent les gens qui mourront dans les douze prochains mois.
La majorité des présages et des superstitions concernant la fête de Noël sont de nature heureuse. Avec à-propos, beaucoup ont trait à l'amour et à l'affection.
Ainsi, le soir de Noël si une jeune fille marche à reculons vers un poirier et le contourne neuf fois, son futur mari lui apparaîtra (mais peut-être ne sera-t-elle qu'étourdie !).
A défaut de poirier, la jeune fille ira frapper au poulailler : si une poule caquette, elle ne se mariera pas cette année mais si le coq répond, la chance est là.
En dernier ressort, il reste les feuilles de sauge.
La jeune fille désirant des nouvelles de son futur amoureux devra sortir dans le jardin, ramasser douze feuilles de sauge et les disperser au vent.
Simultanément à son geste, l'image confuse d'un visage d'homme lui apparaîtra.
Une rose cueillie le jour de la Saint-Jean et conservée jusqu'à Noël serait un test de vérité pour l'amour.
Si en l'observant, vous constatez qu'elle est encore fraîche, l'amour le la personne qui l'a arraché et de son prétendant sera sincère et épanouissant.
N'en déplaise à certains, la superstition affirme que les fantômes ne se montrent pas le jour de Noël ; c'est la raison pour laquelle vous pouvez ouvrir sans crairnte, toutes les portes, à minuit, pour faire sortir les mauvais esprits.
Pour ceux d'entre vous qui ont les doigts verts, sachez que si vous prenez le temps d'attacher de la paille autour de vos arbres fruitiers le soir de Noël vos récoltes seront abondantes.
Hormis l'attraction des décorations de Noël, le houx et le gui vous préservent, dit-on, des mauvais esprits.
Mais attention, les conserver au-delà de la douzième nuit, c'est-à-dire le 6 janvier, porte malheur.
(Le 6 janvier était l'ancienne date de Noël.)
Il ne suffit pas de jeter un arbre de Noël, il convient de le brûler, faute de quoi un de vos proches mourra.
La charmante tradition si chère aux enfants voulant que le Père Noël remplisse de présents les bas laissés devant la cheminée, trouve ses origines dans la légende de saint Nicolas.
On dit qu'il se serait rendu chez trois sueurs vivant dans le plus grand dénuement et qu'il aurait jeté des pièces de monnaie dans la cheminée.
Au lieu d'atterrir dans l'âtre, celles-ci tombèrent dans les bas que les jeunes filles avaient mis à sécher et y furent découvertes le lendemain matin.
D'où la légende des cadeaux apparaissant dans les bas le matin de Noël et du Père Noël descendant par la cheminée.
Si le soleil brille le matin de Noël, il annonce de bonnes récoltes pour l'année qui vient.
Dans le Huntingdonshire, on entend ce couplet
« Joyeux Noël, joyeuses moissons, Triste Noël, tristes moissons. »
A vous de choisir !
Dans le nord de l'Angleterre, la coutume du « Premier visiteur » est toujours tenace mais en d'autres lieux, elle appartient aux traditions du Jour de l'An.
Un homme avec des cheveux sombres doit entrer le premier dans la maison, le matin de Noël ; si c'est une femme qui entre, elle apporte le désastre et un homme roux ne vaut guère mieux
Le matin de Noël, on ne doit rien sortir d'une maison avant que quelque chose y ait été apporté.
Le ravissement d'un Noël blanc ne doit pas faire oublier que, durant l'année à venir, les morts seront moins nombreuses.
L'absence de neige, quant à elle, présage, bien sûr, du contraire.
Quand vous serez tous réunis autour du feu, jetez un coup d'oeil aux ombres qui dansent sur les murs.
Celles qui n'ont pas de têtes désignent les gens qui mourront dans les douze prochains mois.
YouTube - Euskadi ta Askatasuna-Omaghju Corsu
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"Askatasunera"
Quale si ? Eskualduna naiz
D'induve si ? Mendiko gizon naiz
U to paese, cumu si chjama ?
Euskadi ene herria da
Nor zara ? Eiu so corsu
Nungoa zara ? Vengu d'un paisolu
Zein da zure / Herria ta izena ?
U mo paese / Ghje CORSICA
Ripigliu : SIMU FRATELLI
ANAIAK GARA
CIRCHEMU A STRADA
ASKATASUNERA
U populu corsu / Campa di stonde amare
D'ii nostr'antenati / A lingua si more
L'usu nustrale / Di campà
Senza rivolta / Smariscerà
Baita / Nere herrian
Bainan euskara / Beti bizi da
Eskualdunak izan / Nahi dugu
Presoak etxean / Nahi ditugu
Ripigliu : SIMU FRATELLI
ANAIAK GARA
CIRCHEMU A STRADA
ASKATASUNERA
Ghje ora ava / Tutt'inseme
Per noi / Di custrui l'avvene
E di lottà / Senza piantà
Sin'à l'alba / Di a LIBERTA
Jeiki jeiki / Denak extean
Orain ibili / Gara bidean
Haurrek gurekin / Herriarentzat
Eskuz esku / Askatusunera
Paroles de J.M. et M. Camurati
"Askatasunera"
Quale si ? Eskualduna naiz
D'induve si ? Mendiko gizon naiz
U to paese, cumu si chjama ?
Euskadi ene herria da
Nor zara ? Eiu so corsu
Nungoa zara ? Vengu d'un paisolu
Zein da zure / Herria ta izena ?
U mo paese / Ghje CORSICA
Ripigliu : SIMU FRATELLI
ANAIAK GARA
CIRCHEMU A STRADA
ASKATASUNERA
U populu corsu / Campa di stonde amare
D'ii nostr'antenati / A lingua si more
L'usu nustrale / Di campà
Senza rivolta / Smariscerà
Baita / Nere herrian
Bainan euskara / Beti bizi da
Eskualdunak izan / Nahi dugu
Presoak etxean / Nahi ditugu
Ripigliu : SIMU FRATELLI
ANAIAK GARA
CIRCHEMU A STRADA
ASKATASUNERA
Ghje ora ava / Tutt'inseme
Per noi / Di custrui l'avvene
E di lottà / Senza piantà
Sin'à l'alba / Di a LIBERTA
Jeiki jeiki / Denak extean
Orain ibili / Gara bidean
Haurrek gurekin / Herriarentzat
Eskuz esku / Askatusunera
Paroles de J.M. et M. Camurati
vendredi 24 décembre 2010
Dailymotion - I SURGHJENTI Natali d'altro - une vidéo Musique
Dailymotion - I SURGHJENTI Natali d'altro - une vidéo Musique
Esperanza ! Espoir ! Noel d'espérance !
Esperanza ! Espoir ! Noel d'espérance !
TINO ROSSI CHANTE NOËL EN PROVENCE
Bon Et Joyeux Noel au monde entier ! Merry X'mas to the world !
Buon Natale a tutti ! Pace e salute !!
La crise de la dette fait craindre une autre année folle | Aurélie Mayembo | International
La crise de la dette fait craindre une autre année folle | Aurélie Mayembo | International
Aurélie Mayembo
AGENCE FRANCE-PRESSE
PARIS
Le marché obligataire a connu une année folle en 2010, entre les inquiétudes sur la croissance américaine et la crise de la dette en zone euro, un sujet qui devrait resurgir dès le début de l'année prochaine, dans l'attente de solutions à long terme.
Pour Patrick Jacq, stratégiste chez BNP Paribas, 2010 est la première année où les obligations ont cessé d'être considérées comme des actifs sûrs et où les investisseurs se sont détournés d'une partie de ce marché.
Seule exception: les peurs d'une rechute de l'économie américaine ont permis aux taux allemands et français de tomber à leurs plus bas niveaux et de jouer à plein leur rôle de valeur refuge.
En dehors de cette parenthèse, les titres de dette de la zone euro ont été malmenés en raison de deux épisodes: la crise grecque au printemps suivi de la seconde secousse, liée aux difficultés du système bancaire en Irlande.
Phénomène encore impensable il y a un an, ces deux États n'ont plus eu accès au marché, en raison de taux rédhibitoires, et ont frôlé la faillite.
L'absence de réaction rapide des autorités européennes durant la crise grecque a accru la tension, faisant vaciller la zone euro et les banques, qui détiennent massivement les titres de dette d'États fragiles, qu'on nomme «les périphériques».
Elles ont donc agi plus vite après la crise irlandaise, afin d'enrayer le risque de contagion au Portugal et à l'Espagne, régulièrement cité.
Malgré la contribution de la Banque centrale européenne (BCE) qui s'est mise en mai à acheter des titres périphériques, et celles du FMI (Fonds Monétaire International) qui a sorti à deux reprises le carnet de chèques, les problèmes devraient subsister.
«Le problème va ressurgir si la demande n'est pas au rendez-vous quand les pays périphériques tenteront d'avoir accès au marché», estime Vincent Chaigneau, stratégiste chez Société Générale CIB.
Or, les emprunts obligataires se concentrent généralement sur les premiers trimestres de l'année. Seront surveillées en 2011, les opérations à long terme de l'Espagne en début d'année ainsi que la première émission du FESF, le Fonds européen de stabilité, qui fournit provisoirement des garanties aux pays de la zone euro en difficulté financière.
Si un État ne parvenait pas à emprunter, après un abaissement de sa note et/ou en raison de taux trop élevés, le risque de contagion serait élevé.
Pour l'économiste Patrick Artus (Natixis), le risque principal est que l'Espagne se retrouve dans cette situation. Avec des taux autour de 5,4%, le pays n'est qu'à 100 points de base de ce scénario et seul le FMI pourrait lui venir en aide compte tenu de sa taille, estime-t-il.
Or, une aide débloquée en urgence ne serait pas LA solution, pour l'économiste qui préconise de s'attaquer au problème de solvabilité des États et non pas seulement à leur problème de liquidité.
Face à ce scénario du pire, quelles solutions adopter pour limiter les risques d'une seconde «annus horribilis» sur le marché obligataire ?
Options envisagées: la mise en place du fonds d'aide permanent, mis sur les rails lors du dernier sommet européen à Bruxelles, mais en le dotant de moyens «impressionnants», avance Philippe Brossard de Macrorama tandis que son confrère de Natixis prône la création des euro-obligations, ces titres qui rassembleraient toutes les dettes de la zone euro.
Austérité ou relance de la croissance ? Accélération ou pas des achats de la BCE ? Les avis divergent.
Seule évidence, la zone euro va devoir regagner la confiance des marchés, alors que les obligations périphériques ont vu leur taux repartir de plus belle en fin d'année et que les agences de notation ont ressorti la badine. Le Portugal, l'Espagne, l'Irlande ont vu leur note menacée ou dégradée en quelques semaines. À qui le tour ?
Aurélie Mayembo
AGENCE FRANCE-PRESSE
PARIS
Le marché obligataire a connu une année folle en 2010, entre les inquiétudes sur la croissance américaine et la crise de la dette en zone euro, un sujet qui devrait resurgir dès le début de l'année prochaine, dans l'attente de solutions à long terme.
Pour Patrick Jacq, stratégiste chez BNP Paribas, 2010 est la première année où les obligations ont cessé d'être considérées comme des actifs sûrs et où les investisseurs se sont détournés d'une partie de ce marché.
Seule exception: les peurs d'une rechute de l'économie américaine ont permis aux taux allemands et français de tomber à leurs plus bas niveaux et de jouer à plein leur rôle de valeur refuge.
En dehors de cette parenthèse, les titres de dette de la zone euro ont été malmenés en raison de deux épisodes: la crise grecque au printemps suivi de la seconde secousse, liée aux difficultés du système bancaire en Irlande.
Phénomène encore impensable il y a un an, ces deux États n'ont plus eu accès au marché, en raison de taux rédhibitoires, et ont frôlé la faillite.
L'absence de réaction rapide des autorités européennes durant la crise grecque a accru la tension, faisant vaciller la zone euro et les banques, qui détiennent massivement les titres de dette d'États fragiles, qu'on nomme «les périphériques».
Elles ont donc agi plus vite après la crise irlandaise, afin d'enrayer le risque de contagion au Portugal et à l'Espagne, régulièrement cité.
Malgré la contribution de la Banque centrale européenne (BCE) qui s'est mise en mai à acheter des titres périphériques, et celles du FMI (Fonds Monétaire International) qui a sorti à deux reprises le carnet de chèques, les problèmes devraient subsister.
«Le problème va ressurgir si la demande n'est pas au rendez-vous quand les pays périphériques tenteront d'avoir accès au marché», estime Vincent Chaigneau, stratégiste chez Société Générale CIB.
Or, les emprunts obligataires se concentrent généralement sur les premiers trimestres de l'année. Seront surveillées en 2011, les opérations à long terme de l'Espagne en début d'année ainsi que la première émission du FESF, le Fonds européen de stabilité, qui fournit provisoirement des garanties aux pays de la zone euro en difficulté financière.
Si un État ne parvenait pas à emprunter, après un abaissement de sa note et/ou en raison de taux trop élevés, le risque de contagion serait élevé.
Pour l'économiste Patrick Artus (Natixis), le risque principal est que l'Espagne se retrouve dans cette situation. Avec des taux autour de 5,4%, le pays n'est qu'à 100 points de base de ce scénario et seul le FMI pourrait lui venir en aide compte tenu de sa taille, estime-t-il.
Or, une aide débloquée en urgence ne serait pas LA solution, pour l'économiste qui préconise de s'attaquer au problème de solvabilité des États et non pas seulement à leur problème de liquidité.
Face à ce scénario du pire, quelles solutions adopter pour limiter les risques d'une seconde «annus horribilis» sur le marché obligataire ?
Options envisagées: la mise en place du fonds d'aide permanent, mis sur les rails lors du dernier sommet européen à Bruxelles, mais en le dotant de moyens «impressionnants», avance Philippe Brossard de Macrorama tandis que son confrère de Natixis prône la création des euro-obligations, ces titres qui rassembleraient toutes les dettes de la zone euro.
Austérité ou relance de la croissance ? Accélération ou pas des achats de la BCE ? Les avis divergent.
Seule évidence, la zone euro va devoir regagner la confiance des marchés, alors que les obligations périphériques ont vu leur taux repartir de plus belle en fin d'année et que les agences de notation ont ressorti la badine. Le Portugal, l'Espagne, l'Irlande ont vu leur note menacée ou dégradée en quelques semaines. À qui le tour ?
jeudi 23 décembre 2010
Affaire Promeo-Salvemu l’Anghjone : démission du mandat de conseiller municipal d’un membre du collectif at L'INFURMAZIONE PULITICA CORSA
Affaire Promeo-Salvemu l’Anghjone : démission du mandat de conseiller municipal d’un membre du collectif at L'INFURMAZIONE PULITICA CORSA
Bien avant l’action commando d’hier contre le camps de vacances, la situation entre les membres du Collectif « Salvemu l’Anghjone », le Maire de la Commune et le groupe Promeo s’étaient rapide dégradée. Voici la lette de démission publiée sur le site Salvemu l’Anghjone le 11 décembre dernier.
Voici la lettre :
En raison d’un désaccord total avec les positions et l’inaction de la Mairie de Castellare di Casinca dans la gestion de l’affaire du Domaine d’Anghjone et après un conseil municipal ubuesque j’ai décidé de donner ma démission, alors que rien ne m’y obligeait, du mandat de conseiller municipal.
Je reprends ainsi ma liberté de parole sans obligation de réserve, obligation que j’avais jusqu’à aujourd’hui respectée contrairement à ce que certains semblent croire.
Porto-Vecchio, le 11 décembre 2010
Monsieur le Maire,
Lorsque j’ai reçu la convocation au conseil municipal du vendredi 10 décembre 2010 avec à l’ordre du jour principal l’affaire du Domaine d’Anghjone, je pensais sincèrement que nous allions étudier enfin tous ensemble, point par point et de manière objective, ce dossier.
Que nous allions déterminer les responsabilités qui nous incombent et définir les prérogatives à mettre en oeuvre rapidement pour préserver au mieux les intérêts et l’avenir de la commune et de nos administrés.
Soyez franc et reconnaissez qu’avant toute autre personne ou organisation, je vous avais informé depuis plusieurs mois et à plusieurs reprises des dérives du groupe PROMEO, des non respects de la législation et des manquements aux engagements que son Président, Monsieur GANIVENQ, avaient personnellement pris devant nous.
Vous n’êtes pas sans savoir que j’ai de longue date constitué un dossier exhaustif sur cette affaire puisque je vous ai communiqué régulièrement certains documents. Les faits sont là, massifs, indiscutables, ils vont à l’encontre de tout ce que nous souhaitions et que nous avions défini ensemble, enfin le croyais-je !
Au lieu de cela quelle ne fut pas ma stupéfaction de devoir assister au désolant spectacle d’un maire s’imposant en procureur, érigeant les élus en juges et le conseil municipal en tribunal inquisitoire au terme duquel je fus désigné en tant qu’apostat et hérétique du saint dogme municipal et, sans l’ombre du moindre vote, le voir prononcer de sa seule autorité mon excommunication.
Quel fut mon crime ? Je n’ai pas instruit ce dossier par volonté de me battre seul ou par dédain de solidarité, seuls les intérêts communaux m’animaient, mais il ne faut pas confondre solidarité et subordination, solidarité et soumission, droit d’initiative et lèse majesté. Or c’est très exactement ce que vous me reprochez.
Vous m’avez de plus publiquement accusé d’être le fondateur du collectif « Salvemu l’Anghjone ».
Si cela avait été, j’en aurais tiré plus de fierté que de honte et je l’aurais volontiers avoué, mais la vérité est que c’est absolument faux !
Que cela vous convienne ou non, je n’ai jamais eu la moindre implication dans ce collectif !
Je vous l’ai affirmé face à face et vous m’avez récusé, ce qui revient à me traiter de menteur. Mensonges qui, selon vos dires, vous révulsent mais dont vous semblez curieusement vous accommoder quand ils viennent du groupe PROMEO.
Permettez-moi de vous dire que je trouve ce comportement indigne.
Je me pose maintenant la question de savoir pourquoi, malgré l’accumulation d’éléments probants, malgré les mensonges flagrants du groupe PROMEO, certaines personnes au sein du conseil municipal continuent à ne pas vouloir ouvrir sérieusement ce dossier et cautionnent les agissements de ce groupe. Pourquoi alors que le collectif semble vouloir défendre des positions identiques à celles que je croyais être les nôtres, il est considéré comme une menace.
Je vous laisse méditer cette sentence anonyme qui pourrait bien un jour figurer au fronton de la mairie : « Celui qui veut faire quelque chose, trouve un moyen ! Celui qui ne veut rien faire, trouve une excuse ! ».
Aujourd’hui, il me reste à tirer la conclusion qui s’impose à ma conscience et à ma conception de l’action politique et municipale. Cette conclusion est que je ne saurais cautionner davantage par ma présence ce genre de dérives dans le fonctionnement de ma propre commune en laissant les égos et les postures de certains prendre le pas sur l’intérêt collectif.
Ainsi que vous ne me l’avez pas demandé, Monsieur le Maire, je vous présente donc ma démission de mon mandat de conseiller municipal à compter de ce jour.
Je vous remercie de bien vouloir en faire part à tous les membres du Conseil Municipal.
Ange Philippe Giammari
Bien avant l’action commando d’hier contre le camps de vacances, la situation entre les membres du Collectif « Salvemu l’Anghjone », le Maire de la Commune et le groupe Promeo s’étaient rapide dégradée. Voici la lette de démission publiée sur le site Salvemu l’Anghjone le 11 décembre dernier.
Voici la lettre :
En raison d’un désaccord total avec les positions et l’inaction de la Mairie de Castellare di Casinca dans la gestion de l’affaire du Domaine d’Anghjone et après un conseil municipal ubuesque j’ai décidé de donner ma démission, alors que rien ne m’y obligeait, du mandat de conseiller municipal.
Je reprends ainsi ma liberté de parole sans obligation de réserve, obligation que j’avais jusqu’à aujourd’hui respectée contrairement à ce que certains semblent croire.
Porto-Vecchio, le 11 décembre 2010
Monsieur le Maire,
Lorsque j’ai reçu la convocation au conseil municipal du vendredi 10 décembre 2010 avec à l’ordre du jour principal l’affaire du Domaine d’Anghjone, je pensais sincèrement que nous allions étudier enfin tous ensemble, point par point et de manière objective, ce dossier.
Que nous allions déterminer les responsabilités qui nous incombent et définir les prérogatives à mettre en oeuvre rapidement pour préserver au mieux les intérêts et l’avenir de la commune et de nos administrés.
Soyez franc et reconnaissez qu’avant toute autre personne ou organisation, je vous avais informé depuis plusieurs mois et à plusieurs reprises des dérives du groupe PROMEO, des non respects de la législation et des manquements aux engagements que son Président, Monsieur GANIVENQ, avaient personnellement pris devant nous.
Vous n’êtes pas sans savoir que j’ai de longue date constitué un dossier exhaustif sur cette affaire puisque je vous ai communiqué régulièrement certains documents. Les faits sont là, massifs, indiscutables, ils vont à l’encontre de tout ce que nous souhaitions et que nous avions défini ensemble, enfin le croyais-je !
Au lieu de cela quelle ne fut pas ma stupéfaction de devoir assister au désolant spectacle d’un maire s’imposant en procureur, érigeant les élus en juges et le conseil municipal en tribunal inquisitoire au terme duquel je fus désigné en tant qu’apostat et hérétique du saint dogme municipal et, sans l’ombre du moindre vote, le voir prononcer de sa seule autorité mon excommunication.
Quel fut mon crime ? Je n’ai pas instruit ce dossier par volonté de me battre seul ou par dédain de solidarité, seuls les intérêts communaux m’animaient, mais il ne faut pas confondre solidarité et subordination, solidarité et soumission, droit d’initiative et lèse majesté. Or c’est très exactement ce que vous me reprochez.
Vous m’avez de plus publiquement accusé d’être le fondateur du collectif « Salvemu l’Anghjone ».
Si cela avait été, j’en aurais tiré plus de fierté que de honte et je l’aurais volontiers avoué, mais la vérité est que c’est absolument faux !
Que cela vous convienne ou non, je n’ai jamais eu la moindre implication dans ce collectif !
Je vous l’ai affirmé face à face et vous m’avez récusé, ce qui revient à me traiter de menteur. Mensonges qui, selon vos dires, vous révulsent mais dont vous semblez curieusement vous accommoder quand ils viennent du groupe PROMEO.
Permettez-moi de vous dire que je trouve ce comportement indigne.
Je me pose maintenant la question de savoir pourquoi, malgré l’accumulation d’éléments probants, malgré les mensonges flagrants du groupe PROMEO, certaines personnes au sein du conseil municipal continuent à ne pas vouloir ouvrir sérieusement ce dossier et cautionnent les agissements de ce groupe. Pourquoi alors que le collectif semble vouloir défendre des positions identiques à celles que je croyais être les nôtres, il est considéré comme une menace.
Je vous laisse méditer cette sentence anonyme qui pourrait bien un jour figurer au fronton de la mairie : « Celui qui veut faire quelque chose, trouve un moyen ! Celui qui ne veut rien faire, trouve une excuse ! ».
Aujourd’hui, il me reste à tirer la conclusion qui s’impose à ma conscience et à ma conception de l’action politique et municipale. Cette conclusion est que je ne saurais cautionner davantage par ma présence ce genre de dérives dans le fonctionnement de ma propre commune en laissant les égos et les postures de certains prendre le pas sur l’intérêt collectif.
Ainsi que vous ne me l’avez pas demandé, Monsieur le Maire, je vous présente donc ma démission de mon mandat de conseiller municipal à compter de ce jour.
Je vous remercie de bien vouloir en faire part à tous les membres du Conseil Municipal.
Ange Philippe Giammari
mercredi 22 décembre 2010
L'Arcusgi U lamentu di u prighjuneru
L'Arcusgi U lamentu di u prighjuneru
Da ch'eo mi trovu
In prigione serratu
Chjamu la musa
Ch'ella veng'a u mio latu
Ma sì ella ùn hè cunfusa
Racunterà u mio passatu.
U capu in sena
Cù la manu à lu core
Pensu è ripensu
Cù qual'facciu l'amore
Ma più pensu à lu tenente
Ch'à li corsi ci ne vole.
Ciò ch'ellu vole
Di per mè una sone
Di quattru corsi
N'hà messu trè in prigione
È pò c'hà spiccati à tutti
Privu di cunversazione.
Quellu chì resta
In prigiò c'hè digià statu
L'hà rasatu la testa
È pò dopu l'hà serratu
Face chì di quattru corsi
Più nisunu ùn s'hè scurdatu.
Paisanu eo
Chjamatu per cinqu'anni
Ne pregu à Diu
Sempre allegri passali
Ma lu latru s'hè vandatu
In galera vole mandami.
Li pughjeranu
Li soi purgatoriu
S'ell'hà sapesse
Ch'eo scrivu nant'à stu fogliu
O lu mondu diceria
Ch'ell'ùn hà tamantu orgogliu.
Goffu è di cima
Di mezu pare un'imbutu
Da lu spinacciu
Ne fala à usu imbutu
O s'hè voi lu vidarete
O cum'ell'hè malfututtu.
La CEDH condamne Paris pour traitements inhumains en prison at L'INFURMAZIONE PULITICA CORSA
La CEDH condamne Paris pour traitements inhumains en prison at L'INFURMAZIONE PULITICA CORSA
La CEDH condamne Paris pour traitements inhumains en prison
Closed Published décembre 22nd, 2010 in PULITICA, STAMPA
La Cour européenne des droits de l’homme a condamné la France mardi pour traitements inhumains envers une détenue qui n’a pas bénéficié des soins ni de l’environnement adaptés à son anorexie.Virginie Raffray Taddei, qui purge depuis 1998 une série de peines pour escroquerie, abus de confiance, vol ou recel, souffre d’asthme, d’insuffisance respiratoire, d’anorexie et du syndrome de Münchhausen, un trouble caractérisé par le besoin de simuler une maladie.
La juridiction du Conseil de l’Europe constate dans un arrêt que si les troubles respiratoires ont fait l’objet d’un suivi médical, l’anorexie de cette femme de 48 ans, qui ne pèse plus qu’une trentaine de kilos, n’a pas été prise en compte. Plusieurs avis médicaux préconisant son transfert dans un établissement spécialisé sont restés sans effet.
« La Cour est frappée par la discordance entre les soins préconisés par les médecins et les réponses qui y sont apportées par les autorités nationales, celles-ci n’ayant pas envisagé un aménagement de peine qui eût pu concilier l’intérêt général et l’amélioration de l’état de santé de la requérante », lit-on dans l’arrêt. La Cour s’étonne en outre des « délais procéduraux longs et inappropriés », eu égard à la situation, en notant qu’une demande de suspension de peine pour raison médicale n’a obtenu une réponse définitive qu’au bout d’un an et demi.
Elle relève enfin les transferts successifs de la requérante, passée de Rennes à Fresnes puis à Roanne, alors qu’elle est originaire de Corse où réside sa famille. L’ensemble de ces éléments, concluent les juges, étaient de nature à provoquer chez elle « une détresse qui a excédé le niveau inévitable de souffrance inhérent à la détention ».
http://www.lexpress.fr/actualites/2/la-cedh-condamne-paris-pour-traitements-inhumains-en-prison_947069.html
La CEDH condamne Paris pour traitements inhumains en prison
Closed Published décembre 22nd, 2010 in PULITICA, STAMPA
La Cour européenne des droits de l’homme a condamné la France mardi pour traitements inhumains envers une détenue qui n’a pas bénéficié des soins ni de l’environnement adaptés à son anorexie.Virginie Raffray Taddei, qui purge depuis 1998 une série de peines pour escroquerie, abus de confiance, vol ou recel, souffre d’asthme, d’insuffisance respiratoire, d’anorexie et du syndrome de Münchhausen, un trouble caractérisé par le besoin de simuler une maladie.
La juridiction du Conseil de l’Europe constate dans un arrêt que si les troubles respiratoires ont fait l’objet d’un suivi médical, l’anorexie de cette femme de 48 ans, qui ne pèse plus qu’une trentaine de kilos, n’a pas été prise en compte. Plusieurs avis médicaux préconisant son transfert dans un établissement spécialisé sont restés sans effet.
« La Cour est frappée par la discordance entre les soins préconisés par les médecins et les réponses qui y sont apportées par les autorités nationales, celles-ci n’ayant pas envisagé un aménagement de peine qui eût pu concilier l’intérêt général et l’amélioration de l’état de santé de la requérante », lit-on dans l’arrêt. La Cour s’étonne en outre des « délais procéduraux longs et inappropriés », eu égard à la situation, en notant qu’une demande de suspension de peine pour raison médicale n’a obtenu une réponse définitive qu’au bout d’un an et demi.
Elle relève enfin les transferts successifs de la requérante, passée de Rennes à Fresnes puis à Roanne, alors qu’elle est originaire de Corse où réside sa famille. L’ensemble de ces éléments, concluent les juges, étaient de nature à provoquer chez elle « une détresse qui a excédé le niveau inévitable de souffrance inhérent à la détention ».
http://www.lexpress.fr/actualites/2/la-cedh-condamne-paris-pour-traitements-inhumains-en-prison_947069.html
AFP: Un attentat fait des "dégâts considérables" contre un complexe touristique corse
AFP: Un attentat fait des "dégâts considérables" contre un complexe touristique corse
Un attentat fait des "dégâts considérables" contre un complexe touristique corse
(AFP) – Il y a 7 heures
BASTIA — Un attentat à l'explosif a provoqué mercredi soir des "dégâts considérables" dans un important complexe touristique près du village de Castellare-di-Casinca (Haute-Corse), a déclaré le procureur de la République de Bastia, Dominique Alzeari.
"C'est l'un des plus graves attentats que l'on ait connu ces derniers temps", a dit M. Alzeari qui s'est rendu sur place.
Un commando de dix à quinze personnes encagoulées et armées, a-t-il indiqué, est arrivé entre 18H30 et 19H00 dans ce village de vacances en bord de mer pouvant accueillir un millier de personnes au lieu-dit l'Anghjone, à 30 km au sud de Bastia.
Le commando a neutralisé et mis en sécurité, sans les maltraiter, la douzaine de personnes qui se trouvaient sur place, des gardiens et quelques résidents permanents avant d'activer au moins deux charges explosives.
Le bâtiment des services d'accueil et la villa du directeur ont été détruits. Il n'y a pas eu de blessés et l'attentat n'a pas été revendiqué.
Un important dispositif de gendarmerie a été mis en place dans la soirée.
Le parquet de la section anti-terroriste de Paris a été saisi et l'enquête a été confiée à la direction régionale de la police judiciaire, à la section de recherche de la gendarmerie de Corse et à la sous-direction anti-terroriste, a indiqué M. Alzeari.
Une centaine de personnes dont des militants nationalistes, notamment plusieurs élus à l'Assemblée de Corse, avaient dénoncé sur place le 13 novembre une opération de spéculation immobilière réalisée par le groupe qui a acheté ce centre il y a trois ans.
Edifié dans les années 1960, le village, qui s'étend sur 22 hectares de pinède, comprend 233 bungalows, une centaine d'emplacements de camping et 95 "mobile homes".
Un collectif de défense de l'environnement demande l'arrêt des ventes sur ce site touristique par le groupe spécialisé dans l'hébergement de loisirs, Proméo, qui a acheté le centre.
Proméo est accusé par ce collectif d'avoir acheté le site trois millions d'euros, d'y avoir effectué pour 1,5 million d'euros de travaux sommaires et de revendre l'ensemble le plus vite possible, en profitant de la loi de défiscalisation Bouvard, pour 33 millions d'euros.
Copyright © 2010 AFP. Tous droits réservés. Plus »
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Un attentat fait des "dégâts considérables" contre un complexe ...
AFP - Il y a 7 heures
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Attentat contre un complexe touristique au sud de Bastia
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Un attentat fait des "dégâts considérables" contre un complexe touristique corse
(AFP) – Il y a 7 heures
BASTIA — Un attentat à l'explosif a provoqué mercredi soir des "dégâts considérables" dans un important complexe touristique près du village de Castellare-di-Casinca (Haute-Corse), a déclaré le procureur de la République de Bastia, Dominique Alzeari.
"C'est l'un des plus graves attentats que l'on ait connu ces derniers temps", a dit M. Alzeari qui s'est rendu sur place.
Un commando de dix à quinze personnes encagoulées et armées, a-t-il indiqué, est arrivé entre 18H30 et 19H00 dans ce village de vacances en bord de mer pouvant accueillir un millier de personnes au lieu-dit l'Anghjone, à 30 km au sud de Bastia.
Le commando a neutralisé et mis en sécurité, sans les maltraiter, la douzaine de personnes qui se trouvaient sur place, des gardiens et quelques résidents permanents avant d'activer au moins deux charges explosives.
Le bâtiment des services d'accueil et la villa du directeur ont été détruits. Il n'y a pas eu de blessés et l'attentat n'a pas été revendiqué.
Un important dispositif de gendarmerie a été mis en place dans la soirée.
Le parquet de la section anti-terroriste de Paris a été saisi et l'enquête a été confiée à la direction régionale de la police judiciaire, à la section de recherche de la gendarmerie de Corse et à la sous-direction anti-terroriste, a indiqué M. Alzeari.
Une centaine de personnes dont des militants nationalistes, notamment plusieurs élus à l'Assemblée de Corse, avaient dénoncé sur place le 13 novembre une opération de spéculation immobilière réalisée par le groupe qui a acheté ce centre il y a trois ans.
Edifié dans les années 1960, le village, qui s'étend sur 22 hectares de pinède, comprend 233 bungalows, une centaine d'emplacements de camping et 95 "mobile homes".
Un collectif de défense de l'environnement demande l'arrêt des ventes sur ce site touristique par le groupe spécialisé dans l'hébergement de loisirs, Proméo, qui a acheté le centre.
Proméo est accusé par ce collectif d'avoir acheté le site trois millions d'euros, d'y avoir effectué pour 1,5 million d'euros de travaux sommaires et de revendre l'ensemble le plus vite possible, en profitant de la loi de défiscalisation Bouvard, pour 33 millions d'euros.
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GRANITULA : L’ETERNEL RETOUR | Enciclopedia di a Corsica
GRANITULA : L’ETERNEL RETOUR | Enciclopedia di a Corsica
GRANITULA : L’ETERNEL RETOUR
22/12/2010
Da Anghjulamaria Carbuccia
(Traduction en français par Carole Bertrand) Les cocagnes estivales finies, le temps de la nostalgie serait-il venu ? Qu’on le veuille ou non, et pour les anciens plus encore que pour les autres, l’automne est empreint d’une mélancolie à fleur de méditation ‘métaphysique’. Ainsi, septembre venu, à nous tous Corses, croyants ou non, s’impose, pour s’y être pliés ou l’avoir simplement vu se dérouler, un rituel particulier avec sa part d’ombre, ses origines lointaines et secrètes et son sens profond.
Il s’agit d’une procession dont la particularité tient dans sa progression en spirale. Souvenons-nous que ‘a granitula’ ou ‘littorine’ est un coquillage marin dont, sans trop s’étendre sur le sujet, on peut dire des circonvolutions internes de sa coquille qu’en leur qualité de miroir du Cycle de la Nature, elles constituent un symbole de vie. Et G.G. Franchi d’écrire dans son ouvrage ‘Forme è Primure di a Puesia d’Oghje’ {Formes et Thèmes de la Poésie Contemporaine} : « Elle s’enroule comme pour engloutir un à un tous les participants, se conjuguant ici au rituel du convoi funèbre afin de reproduire le cheminement de toute vie humaine. » Et P. Antoni d’ajouter à son tour dans ‘l’Ùltimu Paciaghju’ {Le Dernier des Montreurs d’Icônes} : » La Confrérie de Saint Antoine et les fidèles en file indienne avancent en un cercle allant se resserrant. Arrivé au centre, le chef de file fait demi-tour pour repartir dans l’autre sens. Et ainsi simultanément, la procession s’enroule et se déroule. » Un rituel officié dans un espace consacré autour de la sainte croix, arbre de vie et ‘axis mundi’ {ndlr : ‘colonne du ciel’ ou axe du milieu du monde qui lie le ciel, la terre et le monde inférieur), sous la protection de la Vierge et de l’Enfant.
Moins complexe bien que tout aussi symbolique, le cheminement dans le labyrinthe, parcours initiatique le long d’une structure définie, est un rituel de groupe ou individuel magique à son origine, devenu ludique au jour d’aujourd’hui. Ce labyrinthe, dont le mystère enchanteur des modèles antiques comme la beauté de ceux plus contemporains dits « paysagistes » (« paisisti ») fut le thème d’une émission fascinante d’Arte datant du 20 août 2009.
Du labyrinthe, Hérodote [484 - 420 av. J.C.] en parlait déjà à l’époque de la construction du fameux et monumental édifice labyrinthique de Fayoul, en Egypte. On connaît certes mieux le labyrinthe de Crête, lequel il y a quelque 4000 ans fut le théâtre des méfaits du Minotaure et des tentatives de Thésée, aidé dans son entreprise par l’amour et le fil d’Ariane, pour l’anéantir. Histoire bouleversante évoquée [en 79 av. J.C.] par un garçonnet de Pompeï lequel, avant d’être englouti par l’éruption du Vésuve, eut le temps de griffonner ces trois mots sur un mur : « Hic Habitat Minotaurus » {‘Ici vit le Minotaure’}. Graffitti historiques, s’il en est!
La déambulation de la ‘Granitula’ {Procession}, de même que l’aller et retour et la voie tracée le long du labyrinthe au sein de l’église tout comme à l’extérieur sont immuables et ne se laissent pas oublier. Pierres, arbres ou bosquets ponctuent de leurs marques l’itinéraire du ou plutôt des labyrinthes qui varient selon l’endroit, l’âge et les motivations des participants, lesquels mus autant par leur volonté que par le diktat absolu du rituel, tournent comme tourne le monde, faisant le lien avec la Terre ou « Tellus Mater » {ndlr : Tellus, Tellus Mater ou Terra Mater est une déesse de la mythologie romaine équivalente à la Gaïa de la mythologie grecque.} Superbe concordance entre le dessin de l’une, le tracé de l’autre et celui des empreintes de doigts, du cordon ombilical ou encore des viscères animales et humaines : la spirale toujours, motif par excellence des Celtes.
Le cercle, le fait de tourner, les lois du système de rotation des planètes, et par la force des choses le destin de l’individu : les poètes la connaissent et disent la spirale commune. Ainsi dans son poème « Rigiru » (« Circonvolution »), dans un souci d’élargissement du débat sans en référer à un quelconque Dieu, Dumènicu Antone Geronimi met l’accent sur la correspondance existant ne serait-ce qu’entre l’anneau et le sang et la vie intime de la Nature, une Nature toute en rondeur, car le ‘carré’ vient d’ailleurs.
Quant à l’homme afin d’échapper au vertige de la rotation incessante du monde, il dresse un axe de l’esprit, lequel transperçant l’Univers tente de se l’allier, de l’infléchir selon sa nature.
Mieux on ne peut faire, ni dire. Liberté ou servitude ?
Compréhensible dès lors ce cri du coeur, que peut-être Petru Mari qualifierait de « Petit vagissement de révolte », lancé par cet autre poète, Ghjacumu Thiers, sous forme d’hymne : « Que cesse la spirale »… .
GRANITULA : L’ETERNEL RETOUR
22/12/2010
Da Anghjulamaria Carbuccia
(Traduction en français par Carole Bertrand) Les cocagnes estivales finies, le temps de la nostalgie serait-il venu ? Qu’on le veuille ou non, et pour les anciens plus encore que pour les autres, l’automne est empreint d’une mélancolie à fleur de méditation ‘métaphysique’. Ainsi, septembre venu, à nous tous Corses, croyants ou non, s’impose, pour s’y être pliés ou l’avoir simplement vu se dérouler, un rituel particulier avec sa part d’ombre, ses origines lointaines et secrètes et son sens profond.
Il s’agit d’une procession dont la particularité tient dans sa progression en spirale. Souvenons-nous que ‘a granitula’ ou ‘littorine’ est un coquillage marin dont, sans trop s’étendre sur le sujet, on peut dire des circonvolutions internes de sa coquille qu’en leur qualité de miroir du Cycle de la Nature, elles constituent un symbole de vie. Et G.G. Franchi d’écrire dans son ouvrage ‘Forme è Primure di a Puesia d’Oghje’ {Formes et Thèmes de la Poésie Contemporaine} : « Elle s’enroule comme pour engloutir un à un tous les participants, se conjuguant ici au rituel du convoi funèbre afin de reproduire le cheminement de toute vie humaine. » Et P. Antoni d’ajouter à son tour dans ‘l’Ùltimu Paciaghju’ {Le Dernier des Montreurs d’Icônes} : » La Confrérie de Saint Antoine et les fidèles en file indienne avancent en un cercle allant se resserrant. Arrivé au centre, le chef de file fait demi-tour pour repartir dans l’autre sens. Et ainsi simultanément, la procession s’enroule et se déroule. » Un rituel officié dans un espace consacré autour de la sainte croix, arbre de vie et ‘axis mundi’ {ndlr : ‘colonne du ciel’ ou axe du milieu du monde qui lie le ciel, la terre et le monde inférieur), sous la protection de la Vierge et de l’Enfant.
Moins complexe bien que tout aussi symbolique, le cheminement dans le labyrinthe, parcours initiatique le long d’une structure définie, est un rituel de groupe ou individuel magique à son origine, devenu ludique au jour d’aujourd’hui. Ce labyrinthe, dont le mystère enchanteur des modèles antiques comme la beauté de ceux plus contemporains dits « paysagistes » (« paisisti ») fut le thème d’une émission fascinante d’Arte datant du 20 août 2009.
Du labyrinthe, Hérodote [484 - 420 av. J.C.] en parlait déjà à l’époque de la construction du fameux et monumental édifice labyrinthique de Fayoul, en Egypte. On connaît certes mieux le labyrinthe de Crête, lequel il y a quelque 4000 ans fut le théâtre des méfaits du Minotaure et des tentatives de Thésée, aidé dans son entreprise par l’amour et le fil d’Ariane, pour l’anéantir. Histoire bouleversante évoquée [en 79 av. J.C.] par un garçonnet de Pompeï lequel, avant d’être englouti par l’éruption du Vésuve, eut le temps de griffonner ces trois mots sur un mur : « Hic Habitat Minotaurus » {‘Ici vit le Minotaure’}. Graffitti historiques, s’il en est!
La déambulation de la ‘Granitula’ {Procession}, de même que l’aller et retour et la voie tracée le long du labyrinthe au sein de l’église tout comme à l’extérieur sont immuables et ne se laissent pas oublier. Pierres, arbres ou bosquets ponctuent de leurs marques l’itinéraire du ou plutôt des labyrinthes qui varient selon l’endroit, l’âge et les motivations des participants, lesquels mus autant par leur volonté que par le diktat absolu du rituel, tournent comme tourne le monde, faisant le lien avec la Terre ou « Tellus Mater » {ndlr : Tellus, Tellus Mater ou Terra Mater est une déesse de la mythologie romaine équivalente à la Gaïa de la mythologie grecque.} Superbe concordance entre le dessin de l’une, le tracé de l’autre et celui des empreintes de doigts, du cordon ombilical ou encore des viscères animales et humaines : la spirale toujours, motif par excellence des Celtes.
Le cercle, le fait de tourner, les lois du système de rotation des planètes, et par la force des choses le destin de l’individu : les poètes la connaissent et disent la spirale commune. Ainsi dans son poème « Rigiru » (« Circonvolution »), dans un souci d’élargissement du débat sans en référer à un quelconque Dieu, Dumènicu Antone Geronimi met l’accent sur la correspondance existant ne serait-ce qu’entre l’anneau et le sang et la vie intime de la Nature, une Nature toute en rondeur, car le ‘carré’ vient d’ailleurs.
Quant à l’homme afin d’échapper au vertige de la rotation incessante du monde, il dresse un axe de l’esprit, lequel transperçant l’Univers tente de se l’allier, de l’infléchir selon sa nature.
Mieux on ne peut faire, ni dire. Liberté ou servitude ?
Compréhensible dès lors ce cri du coeur, que peut-être Petru Mari qualifierait de « Petit vagissement de révolte », lancé par cet autre poète, Ghjacumu Thiers, sous forme d’hymne : « Que cesse la spirale »… .
mardi 21 décembre 2010
Accademia Corsa: Conférence Cozzano
Accademia Corsa: Conférence Cozzano
Accademia Corsa
TOUTE PETITE HISTOIRE DE COZZANO DEPUIS 1800
Situé dans le Haut Taravo, sur la rive droite du fleuve Taravo qui se jette en mer vers Porto Pollo, le village de Cozzano se situe au pied du Col de Verde, dans le canton de Zicavo. Il est entouré, cerné serait-on tenté de dire ( le nom de Cozzano viendrait de Cuzza ou Cozza, qui signifie coin, le village se trouvant proprement coincé entre les territoires des villages alentours ) par les villages suivants : Palneca, Ciammanacce, Tasso, Sampolo, Giovicacce, Guitera Les Bains, Corrano, Zevaco ). A l'origine, il n'était qu'un hameau de Ciamanacce, ses habitants sont venus se réfugier sur la rive droite du fleuve, un peu en hauteur, l'endroit se montrant nettement plus sûr.
Le village est extrêmement pauvre au 19ème siècle. Peu de terres communales et peu de terres cultivables, voilà qui explique les durs moments de la vie des villageois qui vivent essentiellement de l'élevage de leurs brebis et de leurs chèvres. En 1820, l'on compte pour une population de 600 habitants, 2670 brebis et 970 chèvres. Il est significatif de constater qu'à cette même époque, les 1000 habitants du village voisin Zicavo, pourtant bien mieux loti en terres et forêts – et notamment avec cet extraordinaire plateau du Coscionu - n'élèvent que 44 brebis et 133 chèvres. Palneca, autre village du canton, lui aussi dispose d'un vaste territoire de belles terres et de belles forêts de pins, de hêtres et de châtaigniers.
Il n'empêche que les cozzanais font preuve de responsabilité quand, parmi les doléances transmises à l'Assemblée des Etats de juridiction du 30 avril 1789 par l'assemblée générale de la communauté, ils n'hésitent pas à s'impliquer dans la recherche d'un mieux-être au bénéfice de toute la piève, et même au delà. En dehors des problèmes strictement locaux ( qui concernent le partage des territoires de la communauté dans le bas Taravo et l'octroi de fusils pour chasser le sanglier destructeur des champs et des récoltes ), l'on relève comme principales préoccupations le désenclavement de la piève par la construction de routes et de ponts, la lutte contres les inégalités, la nécessité d'une justice plus juste et plus rapide … déjà à l'époque, l'un des principaux reproches que le justiciable adresse à l'administration de la justice est sa lenteur !! Malgré la grande pauvreté de ses habitants, la communauté se refuse à vivre en autarcie et pense très justement que le bien être du village passe nécessairement par une ouverture sur les villages voisins dans un premier temps, sur les régions alentours ensuite.
Ces mêmes doléances, plus étoffées, vont être à nouveau en avril 1829 soumise par la communauté au Préfet. Elle se plaint d'équipements précaires, l'Eglise vacillante est à consolider, un circuit de captage de l'eau est à aménager pour alimenter les deux fontaines du village où hommes et bêtes viennent s'abreuver, l'école avec ses quarante élèves manque de moyens, et la commune ne peut hélas assurer ces dépenses pourtant de première nécessité. De même, tous les ponts du village en piteux état sont à reconstruire comme le pont Mazzo qui signifie " pont fou " sans doute en raison de la faiblesse de ses fondations. La communauté se plaint également du manque d'eau, ses cinq moulins à eau qui emploient cinq ouvriers et sert à la fabrication de toile, ne tournant que six mois par an.
Le village définit ses limites avec les communautés voisines et ses habitants procèdent au partage des biens communaux situés dans la vallée. 180 lots d'égale valeur sont tirés au sort entre les 180 chefs de famille. L'administration tente bien d'éviter la revente des biens ainsi partagés en obligeant le revendeur à verser à la commune la moitié du prix de revente, mais le Conseil d'Etat annule cette décision en raison du droit perpétuel de propriété lié au bien légalement acquis et donc du libre droit du propriétaire de revendre son bien : les propriétaires d'un moment, les plus pauvres, les plus nombreux, vendent par nécessité leur part dans le partage aux plus riches, les moins nombreux assurément, les propriétés se trouvant ainsi concentrées entre les mains de quelques propriétaires, creusant de ce fait un peu plus le fossé entre gens aisés et pauvres.
Mais les préoccupations majeures des habitants du village sont d'abord d'améliorer la plantation et la culture du châtaignier – nécessité vitale ! -, ensuite d'exterminer … les chèvres. Il peut paraître surprenant et peu sérieux que les cozzanais élèvent au rang de priorité cette volonté d'éradiquer la race caprine. Mais, par manque de moyens financiers et par la mise en communauté des champs de labourage, les terres ne sont pas clôturées et la chèvre – ennemi public n° 1 - détruit arbustes et jeunes pousses. Ce pauvre animal inspire une telle haine qu'on l'accuse de toutes les maux, sécheresse, catastrophe naturelle …
Les cozzanais sédentaires sont à l'époque des laboureurs et des éleveurs. Ils cultivent la pomme de terre, le haricot et bien sûr la châtaigne mais ces productions ne permettent pas d'assurer les besoins de la population – parallèlement la production de la châtaigneraie sur le territoire zicavais est excédentaire …. peut-être aurait-il été de bon goût que ces communautés voisines de 4 kilomètres seulement se portent mutuellement aide et assistance ! . Ils élèvent la brebis et le cochon dont ils tirent une extraordinaire charcuterie. Citons parmi ces sédentaires les familles Renucci, Pantalacci, Peretti, Quilicchini.
A côté des sédentaires estimés à l'époque à 310 habitants vivent 320 bergers au rythme immuable de la transhumance : en montagne en saison chaude, en plaine en saison froide. Issus pour la plupart des familles Mondoloni, Andreani et Cesari, ces bergers connaissent de très durs moments liés à la malaria qui sévit sur le littoral et à l'ostracisme des autorités locales lors de leur implantation dans les plaines du Fiumorbu ( pour la famille Mondoloni ) ou du Taravo ( pour les familles Andreani et Cesari ). Citons l'exclamation de haine du Maire de Fozzano envers les bergers cozzanais : " ce ne sont que des pâtres et des laboureurs faisant partie de cette fourmilière ambulante et nomade originaire de Cozzano et de Palneca, qui n'ont jamais eu ni feu, ni lieu fixe, qui aujourd'hui s'attache à la glèbe d'un propriétaire, demain à celle d'un autre et qui ne prennent racine nulle part. S'il arrive parfois que la permanence dans une localité dépasse la période habituelle de quelques années, la coutume de notre contrée ne cesse pour ce de les considérer comme ils sont, comme ils ont constamment été, des types primitifs intrus et jamais identifiés avec la société dans laquelle ils vivent….". La violence de tels écrits laisse pantois ! Mais, intra muros, les deux groupes de villageois d'importance équivalente vivent en harmonie, et il arrive fréquemment que des unions soient célébrées entre membres distincts des deux groupes : il n'y a que les Renucci qui, dit-on, ne prennent jamais femme parmi les bergers….
Une mutation vers le milieu du 19ème siècle intervient. Le nombre des bergers est réduit de moitié ainsi qu'il ressort d'un recensement effectuée en 1851, sans doute en raison des énormes difficultés qu'ils rencontrent pour s'implanter avec leurs bêtes en plaine. Parallèlement, les sédentaires augmentent : ils sont désormais 441. Les métiers exercés sont beaucoup plus diversifiés : l'on relève 2 fonctionnaires de gouvernement, 10 militaires, 2 pharmaciens, 1 instituteur, 1 curé, 2 gardes champêtres, 1 garde forestier, 1 marchand de bœufs, 1 marchand de lard, 1 revendeur de vins, 2 forgerons, 1 cordonnier, 1 menuisier … une évolution certaine se dessine, les villageois commencent à instaurer un véritable commerce, d'ailleurs certains d'entre eux n'hésitent à braver les difficiles routes et chemins pour aller vendre leurs productions sur les marchés à Ajaccio et Bastia. Mais ne nous leurrons pas ! la majorité des cozzanais vit encore dans la misère et il n'est pas rare de voir les enfants se rendre à l'école pieds nus. Le rapport du contrôle de Sartène de septembre 1857 concluait ainsi : " c'est la commune la plus misérable du canton ; ses habitations, petites et basses, présentent l'aspect le plus sombre, mais à l'intérieur c'est encore bien pis : le dénuement le plus complet règne en maître dans presque toutes les maisons et l'étranger qui y pénètre s'enfuit bientôt, en emportant de ce malheureux pays l'idée la plus triste ".
C'est au cours de la seconde moitié de ce siècle que la communauté sort de sa torpeur. Est mis en place en effet, sans doute avec l'appui de la famille Abbatucci de Zicavo, un vaste projet de construction de routes et de ponts en pierres en remplacement des ponts en bois trop souvent emportés par les eaux des ruisseaux en furie. La route forestière n° 5 relie Porto Pollo au Col de Verde qui domine Cozzano et traverse sur son parcours Petreto Bicchisano, Arghusta, Mocca Crocce, Olivese, Les Bains de Guitera et Cozzano ; la route nationale n° 196 bis part de Vivario, escalade le Col de Sorba, descend sur Ghisoni, monte le Col de Verde, redescend sur Cozzano et grimpe le col de la Vaccia pour piquer sur Aullène. Des travaux presque pharaoniques qui sont une aubaine pour la communauté cozzanaise : ces routes facilitent grandement l'accès aux autres villages et cantons, et beaucoup de cozzanais mettent la main à la construction de ces routes et à l'édification de ces ponts. Enfin un travail rémunéré pour les cozzanais !
Le recensement réalisé en 1881 confirme cette évolution bénéfique. La population fait un bond de 40 % avec 889 habitants – Zicavo en compte alors 1484 -. Les activités professionnelles, pour certaines tournées vers le commerce, se diversifient encore davantage : à côté des 9 entrepreneurs et 15 ouvriers – travaux de voirie obligent -, on note 1 maçon, 3 charretiers, 9 marchandes, 6 tonneliers alors qu'il n'y a pas de vignobles, 2 tenanciers de bar, 4 gendarmes et 6 étudiants, 1 chef cantonnier et 4 cantonniers pour l'entretien des routes, 1 médecin …...
La communauté relève donc un peu la tête, la pauvreté ne touche plus que la moitié du village. Et l'ignorance recule en raison des progrès réalisés en matière d'instruction : 83 % des hommes, 68 % des femmes en 1881 savent lire et écrire en français ! D'autres signes de progrès sont notables. Le service du cadastre est mis en place en 1882, permettant à la population locale, parfois bien chaude, d'éviter d'éventuels conflits majeurs sur l'appropriation de telle ou telle parcelle de terre. Des systèmes d'acheminement de l'eau sont réalisés à l'usage de tous les habitants du village, la répartition en eau des villageois laboureurs étant réglée par décision municipale. Avec l'avènement du suffrage universel, les habitants de la communauté s'impliquent davantage dans la politique locale, ce qui est un signe de bonne santé somme toute, avec cette constatation surprenante : la contestation des élections est à l'époque la règle et très rares sont les élections municipales dont les résultats proclamés ne font pas l'objet d'un recours en annulation devant les juridictions administratives. Le cozzanais n'aime pas perdre !
En définitive, une première moitié de siècle dominée par une très grande pauvreté. Une seconde moitié qui permet de sentir les premiers prémices d'un renouveau, en grande partie en raison du désenclavement du village. L'action de l'Etat a été ici bénéfique, sachons rendre à César ce qui lui appartient. N'oublions cependant jamais la rapine de ce même Etat portant sur les forêts cozzanaises : sur les 830 hectares dont la communauté est propriétaire début 19ème, elle ne détient plus en 1851-1852, au lendemain de la transaction Blondel, que 445 ha ; l'Etat dans sa toute puissance s'est emparé des 422 ha restants ( forêts de hêtre, de châtaigniers et surtout de pins Lariccio, cet extraordinaire arbre, droit comme un i, atteignant une hauteur impressionnante – 40 mètres ne lui font pas peur -, utilisé notamment pour les constructions navales ).
Le Xxème siècle est là. Mais la population du village augmente, donnant au village des forces vives. Les progrès de la médecine y sont pour beaucoup avec une baisse considérable de la mortalité infantile. Voici des chiffres qui donnent froid dans le dos : de 1875 à 1894, 340 décès sont dénombrés dans le village, dont 84 bébés de moins de un an et 69 enfants de 1 à 6 ans … monstruosité de la nature ! De 1920 à 1934, 144 décès dont 18 bébés de moins de un an et 12 de un à six ans.
Plus de naissances que de décès donc, ce qui est heureux compte tenu du lourd tribu payé par le village lors de l'effroyable guerre 14-18. 30 jeunes cozzanais y sont fauchés. Folie de l'homme !
Durant ces heures bien sombres, le village s'entraide, il se serre les coudes et n'oublie pas ses pauvres, ce qui est tout à son honneur. La municipalité met en place des aides sociales aux familles le plus dans le besoin, ce sont des allocations, des secours que vote le Conseil Municipal au bénéfice des gens les plus démunis ; l'essentiel de l'activité des élus communaux est de courir le village à la rencontre de ces pauvres gens pour chercher à leur venir dignement en aide.
Une véritable école se construit enfin, alors que, dans un passé récent, l'instituteur faisait encore classe chez l'habitant moyennant un loyer qui ne lui était toujours pas payé. Une véritable méthode d'instruction est suivie, parfois bien trop sévère, mais il faut bien faire comprendre aux enfants que l'école est prioritaire sur les travaux des champs : à force de recevoir des coups de règle sur leurs doigts meurtris, sans doute l'ont-ils assez rapidement compris … !
La fée électricité arrive dans le village en 1932, un établissement postal s'ouvre en 1930. Le village a enfin accès au progrès.
Tout n'a pas été parfait dans ce progrès. Comparons la population du village en 1881 qui est de 889 habitants à celle de maintenant qui n'est plus que de 200 habitants environ ! Il existe bien sûr mille et une raisons à cette désaffection, parmi lesquelles le sous-équipement des villages de montagne et le manque de travail pour la jeunesse locale, et il serait étonnant que le village connaisse dans un futur proche des pics de population comme il les a connus dans les années antérieures.
Il demeure cependant – c'est un avis quasi unanime des habitants du village – qu'il y fait bon vivre. Le village compte actuellement quelques entrepreneurs ( entreprise d'adduction d'eau, de maçonnerie ). Les éleveurs de cochon y connaissent prospérité. Pour m'être rassasié de coppa, lonzo, prisuttu et autres salami ou valetta, je peux vous certifier – je lève la main droite et je le jure ! – que la charcuterie cozzanaise est fameuse. Sans doute en raison de quelques petits secrets de fabrication que je ne vous révèlerai pas, sans doute aussi en raison de l'emplacement privilégié du village situé dans le courant d'air descendant du Col de Verde qui sèche parfaitement les produits finis. Plaise à nos gouvernements que les règles européennes ne soient pas trop contraignantes pour ces petits éleveurs si l'on souhaite ne pas les voir disparaître. N'oublions pas enfin l'activité liée au tourisme qui connaît un bond depuis quelques années : le GR 20, chemin de grande randonnée, longe la crête des montagnes dominant le village et des gîtes d'étape accueillent le marcheur épuisé en toute amitié et en toute simplicité.
On lui racontera alors peut-être lors de veillées dans la douceur d'un feu de cheminée quelques histoires vraies de fantômes. Des histoires de moghi qui, noyés dans l'obscurité, enlèvent les enfants lorsqu'ils n'obéissent pas à leurs parents. Des histoires de spirdi que vous rencontrerez sous l'apparence d'un chien aux couleurs diaphanes : surtout évitez qu'il vous suive de peur qu'il ne vous assène un violent coup et priez le Seigneur qu'il ne s'enfuie pas en direction du fleuve, lieu de tous les dangers ! Des histoires de mazzeri cozzanais qui, annonciateur de mort prochaine, combattaient ceux de Ghisoni à grands coups d'asphodèle au col de Verde, le vainqueur assurant la prospérité du village dont il portait les couleurs ( en 1930, le village comptait 4 à 5 mazzeri …. Combien sont-ils aujourd'hui ? )
On invitera ce même touriste s'il se rend dans ce petit village à Pâques à déguster le caccaveddu, sorte de pain brioché en forme de couronne garni de 3 à 6 œufs. On l'invitera à participer aux festoyades du 15 juillet ( la Saint Henri ) qui est la fête du village avec procession, jeux pour enfants et grands. On le conduira aux pèlerinages de Saint Antoine le 28 juillet en pleine forêt de Marmano et de Saint Pierre le 2 août sur le plateau du Coscionu.
On le conduira enfin taquiner la truite dans les ondes bleutées du Taravo, mais çà, c'est une toute autre histoire ….
Pour l’accademia corsa
Charles CICCOLINI
Décembre 2002
Post Scriptum : l'auteur de cette petite causerie n'a pas grand mérite, il s'est contenté de faire un résumé très bref et très incomplet de l'ouvrage ( intitulé "Histoire de COZZANO 1800 – 1935 " ) de son oncle, Félix CICCOLINI, originaire de ce magnifique petit village.
Accademia Corsa
TOUTE PETITE HISTOIRE DE COZZANO DEPUIS 1800
Situé dans le Haut Taravo, sur la rive droite du fleuve Taravo qui se jette en mer vers Porto Pollo, le village de Cozzano se situe au pied du Col de Verde, dans le canton de Zicavo. Il est entouré, cerné serait-on tenté de dire ( le nom de Cozzano viendrait de Cuzza ou Cozza, qui signifie coin, le village se trouvant proprement coincé entre les territoires des villages alentours ) par les villages suivants : Palneca, Ciammanacce, Tasso, Sampolo, Giovicacce, Guitera Les Bains, Corrano, Zevaco ). A l'origine, il n'était qu'un hameau de Ciamanacce, ses habitants sont venus se réfugier sur la rive droite du fleuve, un peu en hauteur, l'endroit se montrant nettement plus sûr.
Le village est extrêmement pauvre au 19ème siècle. Peu de terres communales et peu de terres cultivables, voilà qui explique les durs moments de la vie des villageois qui vivent essentiellement de l'élevage de leurs brebis et de leurs chèvres. En 1820, l'on compte pour une population de 600 habitants, 2670 brebis et 970 chèvres. Il est significatif de constater qu'à cette même époque, les 1000 habitants du village voisin Zicavo, pourtant bien mieux loti en terres et forêts – et notamment avec cet extraordinaire plateau du Coscionu - n'élèvent que 44 brebis et 133 chèvres. Palneca, autre village du canton, lui aussi dispose d'un vaste territoire de belles terres et de belles forêts de pins, de hêtres et de châtaigniers.
Il n'empêche que les cozzanais font preuve de responsabilité quand, parmi les doléances transmises à l'Assemblée des Etats de juridiction du 30 avril 1789 par l'assemblée générale de la communauté, ils n'hésitent pas à s'impliquer dans la recherche d'un mieux-être au bénéfice de toute la piève, et même au delà. En dehors des problèmes strictement locaux ( qui concernent le partage des territoires de la communauté dans le bas Taravo et l'octroi de fusils pour chasser le sanglier destructeur des champs et des récoltes ), l'on relève comme principales préoccupations le désenclavement de la piève par la construction de routes et de ponts, la lutte contres les inégalités, la nécessité d'une justice plus juste et plus rapide … déjà à l'époque, l'un des principaux reproches que le justiciable adresse à l'administration de la justice est sa lenteur !! Malgré la grande pauvreté de ses habitants, la communauté se refuse à vivre en autarcie et pense très justement que le bien être du village passe nécessairement par une ouverture sur les villages voisins dans un premier temps, sur les régions alentours ensuite.
Ces mêmes doléances, plus étoffées, vont être à nouveau en avril 1829 soumise par la communauté au Préfet. Elle se plaint d'équipements précaires, l'Eglise vacillante est à consolider, un circuit de captage de l'eau est à aménager pour alimenter les deux fontaines du village où hommes et bêtes viennent s'abreuver, l'école avec ses quarante élèves manque de moyens, et la commune ne peut hélas assurer ces dépenses pourtant de première nécessité. De même, tous les ponts du village en piteux état sont à reconstruire comme le pont Mazzo qui signifie " pont fou " sans doute en raison de la faiblesse de ses fondations. La communauté se plaint également du manque d'eau, ses cinq moulins à eau qui emploient cinq ouvriers et sert à la fabrication de toile, ne tournant que six mois par an.
Le village définit ses limites avec les communautés voisines et ses habitants procèdent au partage des biens communaux situés dans la vallée. 180 lots d'égale valeur sont tirés au sort entre les 180 chefs de famille. L'administration tente bien d'éviter la revente des biens ainsi partagés en obligeant le revendeur à verser à la commune la moitié du prix de revente, mais le Conseil d'Etat annule cette décision en raison du droit perpétuel de propriété lié au bien légalement acquis et donc du libre droit du propriétaire de revendre son bien : les propriétaires d'un moment, les plus pauvres, les plus nombreux, vendent par nécessité leur part dans le partage aux plus riches, les moins nombreux assurément, les propriétés se trouvant ainsi concentrées entre les mains de quelques propriétaires, creusant de ce fait un peu plus le fossé entre gens aisés et pauvres.
Mais les préoccupations majeures des habitants du village sont d'abord d'améliorer la plantation et la culture du châtaignier – nécessité vitale ! -, ensuite d'exterminer … les chèvres. Il peut paraître surprenant et peu sérieux que les cozzanais élèvent au rang de priorité cette volonté d'éradiquer la race caprine. Mais, par manque de moyens financiers et par la mise en communauté des champs de labourage, les terres ne sont pas clôturées et la chèvre – ennemi public n° 1 - détruit arbustes et jeunes pousses. Ce pauvre animal inspire une telle haine qu'on l'accuse de toutes les maux, sécheresse, catastrophe naturelle …
Les cozzanais sédentaires sont à l'époque des laboureurs et des éleveurs. Ils cultivent la pomme de terre, le haricot et bien sûr la châtaigne mais ces productions ne permettent pas d'assurer les besoins de la population – parallèlement la production de la châtaigneraie sur le territoire zicavais est excédentaire …. peut-être aurait-il été de bon goût que ces communautés voisines de 4 kilomètres seulement se portent mutuellement aide et assistance ! . Ils élèvent la brebis et le cochon dont ils tirent une extraordinaire charcuterie. Citons parmi ces sédentaires les familles Renucci, Pantalacci, Peretti, Quilicchini.
A côté des sédentaires estimés à l'époque à 310 habitants vivent 320 bergers au rythme immuable de la transhumance : en montagne en saison chaude, en plaine en saison froide. Issus pour la plupart des familles Mondoloni, Andreani et Cesari, ces bergers connaissent de très durs moments liés à la malaria qui sévit sur le littoral et à l'ostracisme des autorités locales lors de leur implantation dans les plaines du Fiumorbu ( pour la famille Mondoloni ) ou du Taravo ( pour les familles Andreani et Cesari ). Citons l'exclamation de haine du Maire de Fozzano envers les bergers cozzanais : " ce ne sont que des pâtres et des laboureurs faisant partie de cette fourmilière ambulante et nomade originaire de Cozzano et de Palneca, qui n'ont jamais eu ni feu, ni lieu fixe, qui aujourd'hui s'attache à la glèbe d'un propriétaire, demain à celle d'un autre et qui ne prennent racine nulle part. S'il arrive parfois que la permanence dans une localité dépasse la période habituelle de quelques années, la coutume de notre contrée ne cesse pour ce de les considérer comme ils sont, comme ils ont constamment été, des types primitifs intrus et jamais identifiés avec la société dans laquelle ils vivent….". La violence de tels écrits laisse pantois ! Mais, intra muros, les deux groupes de villageois d'importance équivalente vivent en harmonie, et il arrive fréquemment que des unions soient célébrées entre membres distincts des deux groupes : il n'y a que les Renucci qui, dit-on, ne prennent jamais femme parmi les bergers….
Une mutation vers le milieu du 19ème siècle intervient. Le nombre des bergers est réduit de moitié ainsi qu'il ressort d'un recensement effectuée en 1851, sans doute en raison des énormes difficultés qu'ils rencontrent pour s'implanter avec leurs bêtes en plaine. Parallèlement, les sédentaires augmentent : ils sont désormais 441. Les métiers exercés sont beaucoup plus diversifiés : l'on relève 2 fonctionnaires de gouvernement, 10 militaires, 2 pharmaciens, 1 instituteur, 1 curé, 2 gardes champêtres, 1 garde forestier, 1 marchand de bœufs, 1 marchand de lard, 1 revendeur de vins, 2 forgerons, 1 cordonnier, 1 menuisier … une évolution certaine se dessine, les villageois commencent à instaurer un véritable commerce, d'ailleurs certains d'entre eux n'hésitent à braver les difficiles routes et chemins pour aller vendre leurs productions sur les marchés à Ajaccio et Bastia. Mais ne nous leurrons pas ! la majorité des cozzanais vit encore dans la misère et il n'est pas rare de voir les enfants se rendre à l'école pieds nus. Le rapport du contrôle de Sartène de septembre 1857 concluait ainsi : " c'est la commune la plus misérable du canton ; ses habitations, petites et basses, présentent l'aspect le plus sombre, mais à l'intérieur c'est encore bien pis : le dénuement le plus complet règne en maître dans presque toutes les maisons et l'étranger qui y pénètre s'enfuit bientôt, en emportant de ce malheureux pays l'idée la plus triste ".
C'est au cours de la seconde moitié de ce siècle que la communauté sort de sa torpeur. Est mis en place en effet, sans doute avec l'appui de la famille Abbatucci de Zicavo, un vaste projet de construction de routes et de ponts en pierres en remplacement des ponts en bois trop souvent emportés par les eaux des ruisseaux en furie. La route forestière n° 5 relie Porto Pollo au Col de Verde qui domine Cozzano et traverse sur son parcours Petreto Bicchisano, Arghusta, Mocca Crocce, Olivese, Les Bains de Guitera et Cozzano ; la route nationale n° 196 bis part de Vivario, escalade le Col de Sorba, descend sur Ghisoni, monte le Col de Verde, redescend sur Cozzano et grimpe le col de la Vaccia pour piquer sur Aullène. Des travaux presque pharaoniques qui sont une aubaine pour la communauté cozzanaise : ces routes facilitent grandement l'accès aux autres villages et cantons, et beaucoup de cozzanais mettent la main à la construction de ces routes et à l'édification de ces ponts. Enfin un travail rémunéré pour les cozzanais !
Le recensement réalisé en 1881 confirme cette évolution bénéfique. La population fait un bond de 40 % avec 889 habitants – Zicavo en compte alors 1484 -. Les activités professionnelles, pour certaines tournées vers le commerce, se diversifient encore davantage : à côté des 9 entrepreneurs et 15 ouvriers – travaux de voirie obligent -, on note 1 maçon, 3 charretiers, 9 marchandes, 6 tonneliers alors qu'il n'y a pas de vignobles, 2 tenanciers de bar, 4 gendarmes et 6 étudiants, 1 chef cantonnier et 4 cantonniers pour l'entretien des routes, 1 médecin …...
La communauté relève donc un peu la tête, la pauvreté ne touche plus que la moitié du village. Et l'ignorance recule en raison des progrès réalisés en matière d'instruction : 83 % des hommes, 68 % des femmes en 1881 savent lire et écrire en français ! D'autres signes de progrès sont notables. Le service du cadastre est mis en place en 1882, permettant à la population locale, parfois bien chaude, d'éviter d'éventuels conflits majeurs sur l'appropriation de telle ou telle parcelle de terre. Des systèmes d'acheminement de l'eau sont réalisés à l'usage de tous les habitants du village, la répartition en eau des villageois laboureurs étant réglée par décision municipale. Avec l'avènement du suffrage universel, les habitants de la communauté s'impliquent davantage dans la politique locale, ce qui est un signe de bonne santé somme toute, avec cette constatation surprenante : la contestation des élections est à l'époque la règle et très rares sont les élections municipales dont les résultats proclamés ne font pas l'objet d'un recours en annulation devant les juridictions administratives. Le cozzanais n'aime pas perdre !
En définitive, une première moitié de siècle dominée par une très grande pauvreté. Une seconde moitié qui permet de sentir les premiers prémices d'un renouveau, en grande partie en raison du désenclavement du village. L'action de l'Etat a été ici bénéfique, sachons rendre à César ce qui lui appartient. N'oublions cependant jamais la rapine de ce même Etat portant sur les forêts cozzanaises : sur les 830 hectares dont la communauté est propriétaire début 19ème, elle ne détient plus en 1851-1852, au lendemain de la transaction Blondel, que 445 ha ; l'Etat dans sa toute puissance s'est emparé des 422 ha restants ( forêts de hêtre, de châtaigniers et surtout de pins Lariccio, cet extraordinaire arbre, droit comme un i, atteignant une hauteur impressionnante – 40 mètres ne lui font pas peur -, utilisé notamment pour les constructions navales ).
Le Xxème siècle est là. Mais la population du village augmente, donnant au village des forces vives. Les progrès de la médecine y sont pour beaucoup avec une baisse considérable de la mortalité infantile. Voici des chiffres qui donnent froid dans le dos : de 1875 à 1894, 340 décès sont dénombrés dans le village, dont 84 bébés de moins de un an et 69 enfants de 1 à 6 ans … monstruosité de la nature ! De 1920 à 1934, 144 décès dont 18 bébés de moins de un an et 12 de un à six ans.
Plus de naissances que de décès donc, ce qui est heureux compte tenu du lourd tribu payé par le village lors de l'effroyable guerre 14-18. 30 jeunes cozzanais y sont fauchés. Folie de l'homme !
Durant ces heures bien sombres, le village s'entraide, il se serre les coudes et n'oublie pas ses pauvres, ce qui est tout à son honneur. La municipalité met en place des aides sociales aux familles le plus dans le besoin, ce sont des allocations, des secours que vote le Conseil Municipal au bénéfice des gens les plus démunis ; l'essentiel de l'activité des élus communaux est de courir le village à la rencontre de ces pauvres gens pour chercher à leur venir dignement en aide.
Une véritable école se construit enfin, alors que, dans un passé récent, l'instituteur faisait encore classe chez l'habitant moyennant un loyer qui ne lui était toujours pas payé. Une véritable méthode d'instruction est suivie, parfois bien trop sévère, mais il faut bien faire comprendre aux enfants que l'école est prioritaire sur les travaux des champs : à force de recevoir des coups de règle sur leurs doigts meurtris, sans doute l'ont-ils assez rapidement compris … !
La fée électricité arrive dans le village en 1932, un établissement postal s'ouvre en 1930. Le village a enfin accès au progrès.
Tout n'a pas été parfait dans ce progrès. Comparons la population du village en 1881 qui est de 889 habitants à celle de maintenant qui n'est plus que de 200 habitants environ ! Il existe bien sûr mille et une raisons à cette désaffection, parmi lesquelles le sous-équipement des villages de montagne et le manque de travail pour la jeunesse locale, et il serait étonnant que le village connaisse dans un futur proche des pics de population comme il les a connus dans les années antérieures.
Il demeure cependant – c'est un avis quasi unanime des habitants du village – qu'il y fait bon vivre. Le village compte actuellement quelques entrepreneurs ( entreprise d'adduction d'eau, de maçonnerie ). Les éleveurs de cochon y connaissent prospérité. Pour m'être rassasié de coppa, lonzo, prisuttu et autres salami ou valetta, je peux vous certifier – je lève la main droite et je le jure ! – que la charcuterie cozzanaise est fameuse. Sans doute en raison de quelques petits secrets de fabrication que je ne vous révèlerai pas, sans doute aussi en raison de l'emplacement privilégié du village situé dans le courant d'air descendant du Col de Verde qui sèche parfaitement les produits finis. Plaise à nos gouvernements que les règles européennes ne soient pas trop contraignantes pour ces petits éleveurs si l'on souhaite ne pas les voir disparaître. N'oublions pas enfin l'activité liée au tourisme qui connaît un bond depuis quelques années : le GR 20, chemin de grande randonnée, longe la crête des montagnes dominant le village et des gîtes d'étape accueillent le marcheur épuisé en toute amitié et en toute simplicité.
On lui racontera alors peut-être lors de veillées dans la douceur d'un feu de cheminée quelques histoires vraies de fantômes. Des histoires de moghi qui, noyés dans l'obscurité, enlèvent les enfants lorsqu'ils n'obéissent pas à leurs parents. Des histoires de spirdi que vous rencontrerez sous l'apparence d'un chien aux couleurs diaphanes : surtout évitez qu'il vous suive de peur qu'il ne vous assène un violent coup et priez le Seigneur qu'il ne s'enfuie pas en direction du fleuve, lieu de tous les dangers ! Des histoires de mazzeri cozzanais qui, annonciateur de mort prochaine, combattaient ceux de Ghisoni à grands coups d'asphodèle au col de Verde, le vainqueur assurant la prospérité du village dont il portait les couleurs ( en 1930, le village comptait 4 à 5 mazzeri …. Combien sont-ils aujourd'hui ? )
On invitera ce même touriste s'il se rend dans ce petit village à Pâques à déguster le caccaveddu, sorte de pain brioché en forme de couronne garni de 3 à 6 œufs. On l'invitera à participer aux festoyades du 15 juillet ( la Saint Henri ) qui est la fête du village avec procession, jeux pour enfants et grands. On le conduira aux pèlerinages de Saint Antoine le 28 juillet en pleine forêt de Marmano et de Saint Pierre le 2 août sur le plateau du Coscionu.
On le conduira enfin taquiner la truite dans les ondes bleutées du Taravo, mais çà, c'est une toute autre histoire ….
Pour l’accademia corsa
Charles CICCOLINI
Décembre 2002
Post Scriptum : l'auteur de cette petite causerie n'a pas grand mérite, il s'est contenté de faire un résumé très bref et très incomplet de l'ouvrage ( intitulé "Histoire de COZZANO 1800 – 1935 " ) de son oncle, Félix CICCOLINI, originaire de ce magnifique petit village.
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