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samedi 27 novembre 2010

Gard Claudine Paul donne une voix engagée à la langue occitane - A la une - Midi Libre

Gard Claudine Paul donne une voix engagée à la langue occitane - A la une - Midi Libre
A LA UNE
Édition du vendredi 26 novembre 2010

Photo Samuel DUPLAIX
GardClaudine Paul donne une voix engagée à la langue occitane



Depuis septembre, Claudine Paul est la nouvelle présidente de l’Institut d’études occitanes du Gard. À l’IEO, Institut d’études occitanes, à Nîmes, Claudine Paul partage son plaisir à lire la poésie de Max Rouquette avec une autre occitaniste qui ramène là un ouvrage dont l’édition est épuisée. La langue pour dire est la lenga d’oc, avec ses tonalités chantantes et son fond rocailleux. Bien sûr, il existe de la littérature classique et contemporaine, mais c’est surtout par l’oralité que l’occitan poursuit son chemin, malgré l’interdiction faite, au XIXe siècle, de la parler. Et c’est de cette manière que Claudine Paul compte bien la faire vivre, autour d’elle.

D’autant que l’occitan est une de ses langues maternelles. Georges Gros, conteur et écrivain occitan, fondateur de la Marpoc avec son ami d’Aimé Serre, formateur en pédagogie Freinet, est son grand-père. Sa mère, Lise Gros, également conteuse et enseignante à l’école de la Tour Magne, y a initié à l’occitan tous ses élèves, pendant vingt ans.

« Ils m’ont donné le goût de la langue, que je parlais à la maison, et l’envie de la faire vivre », souligne cette jeune femme de 36 ans, inscrite dans sa lignée de pédagogues, puisqu’elle est professeur d’occitan, au collège de la Gardonenque, à Brignon et à Saint-Génies-de-Malgoirès. Au sein du centre régional des enseignants occitans, elle milite pour le développement de l’enseignement de l’occitan. « L’an dernier, seulement quatre postes étaient proposés au Capes, au niveau national. Nous sommes obligés de nous partager entre plusieurs établissements. Être prof d’oc aujourd’hui relève de l’acrobatie. » Étudiante à l’université Paul-Valéry, où elle préparait deux licences, en lettres modernes et en occitan, elle s’était déjà insurgée contre cet état de fait. « Avec les copains de la section occitane qui préparaient le Capes, nous avons créé l’association Medoc, organisé des concerts des Fabulous Trobadors, sur le campus, recueilli 60 000 signatures sur notre pétition, obtenu 14 postes et fait connaître l’occitan à l’extérieur des cours. »

Aujourd’hui, Medoc a fait des petits, à Bordeaux, Toulouse et Pau et les “copains” d’alors qui animaient les apéros à la fac, sous le nom de Medoc sound system, sont devenus les Mauresque fraca dub. « C’est par la musique, la culture, que les jeunes viennent à l’occitan. C’est pour cela qu’il est important d’organiser le prochain concert de Moussu T. Moi-même, à 20 ans, entre la techno et les troubadours, je sentais une dichotomie. Massifia et ses textes engagés m’ont réconciliée avec moi-même. Je vis l’occitan de manière moderne. » À Télé Miroir et 7LTV, Claudine Paul a son émission, retransmise, à différentes heures, tous les jours. Depuis le début de l’année, pour les 40 ans du MLF, elle y fait des portraits de femmes occitanes comme, récemment, Céline Magrini, professeur à l’université d’Avignon, chanteuse de trobaïritz et auteur de livres pour enfants.

Sur Radio grille ouverte, à Montpellier, à Alliance +, à Nîmes, et Radio lenga d’oc, elle anime également une heure d’émission où elle donne la parole à ses collégiens de la classe d’oc, « pour créer des situations de paroles actives. Le contraire de “Repeat after me” ». Elle réalise des reportages sur l’actualité culturelle occitane. Elle y signe des chroniques d’humeur sous le pseudo Esther Lucada (l’idéaliste en oc), prochainement éditées. Et ajoute un agenda. « Je me sens comme un passeur de valeurs toujours actuelles, celles du fin amor : le paratge - protection des faibles, la convivencia - l’art de vivre ensemble, la jòia - le gai savoir. »

Le temps restant est consacré à l’IEO qu’elle représente, ce week-end, à Privas, lors d’un colloque sur la transmission familiale. « Nous aimerions former du personnel de crèches, travailler sur le bilinguisme précoce. » Un des nombreux projets qu’elle défend à l’IEO, comme dernièrement trouver des volontaires pour offrir des heures d’apprentissage d’occitan, au cours d’activités concrètes, de la vie quotidienne. Langue vivante à tous les niveaux.


Muriel PLANTIER

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