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samedi 30 octobre 2010

Au secours, ma mère est sur Facebook! | Slate

Au secours, ma mère est sur Facebook! | Slate
Au secours, ma mère est sur Facebook!
L'arrivée des «vieux» est un danger pour Facebook. Et pour vous.

L'AUTEUR
Vincent Glad Vincent Glad est journaliste à Slate.fr. Ses articles
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Votre pire cauchemar est devenu réalité. Votre mère est sur Facebook. Après deux semaines de refus catégorique, pris de remords, vous l'avez finalement acceptée en amie. En signe d'amour, elle vous lâche un commentaire sur votre page: «J'ai dit à tout le monde (même à un déjeuner hier avec Cheryl, Paula, Jamie et son copain) que tu ne voulais pas m'accepter en amie... peut-être parce que tu ne veux pas que je sache ce que tu mijotes. LOL!». Ce commentaire n'est pas fictif. Il est un de ceux qui égaye le site Oh crap. My parents joined Facebook [Oh merde, mes parents sont sur Facebook].

L'arrivée des parents sur Facebook est toujours un moment douloureux. Comme un goût de fin de soirée: les parents débarquent par surprise à la maison et nous prient de pousser les amis vers la sortie, de ramasser les cadavres de bouteilles et de remettre les meubles en ordre. L'arrivée des «vieux» sur Facebook, c'était la bonne blague qu'on se refilait entre jeunes en se disant que ça n'arrivait qu'aux autres. C'est maintenant la réalité.

Les «parents», 16% des utilisateurs de Facebook en France

Une étude réalisée par le cabinet iStrategyLabs révèle en effet que la moyenne d'âge des utilisateurs s'élève sensiblement aux Etats-Unis. Alors que le cœur de cible originel, les 18-24 ans, est en quasi stagnation (+4,8% d'utilisateurs actifs au cours des 6 derniers mois), les 35-54 ans arrivent en masse (+190,2%). Sans même parler des plus de 55 ans qui débarquent par bus entiers (+ 513,7%). En tout, 71 millions d'Américains ont maintenant un compte Facebook, soit 23,5% de la population.

En France, même si l'on ne dispose pas de comparaison sur les six derniers mois, on remarque à l'usage que le vieillissement de la population Facebook a aussi commencé. Pour l'instant, les 35-54 ans représentent 16,1% des utilisateurs actifs français (contre 28,2% outre-Atlantique). Si on estime que notre pays a entre six mois et un an de retard par rapport aux Etats-Unis en terme d'usage du réseau social, on peut penser la tranche d'âge des parents deviendra dominante dans l'année qui vient et atteindra une proportion proche de celle outre-Atlantique.

Un jeune = un vieux

La stagnation observée chez les jeunes et l'arrivée massive de leurs aînés montre clairement que Facebook n'est plus le site à la mode et qu'il est en chute libre sur le fameux «hype cycle». Le temps des early adopters est révolu, le réseau touche maintenant un large public. Médiatiquement, la fièvre qui avait accompagné l'arrivée massive de Facebook en France (à partir de la mi-2007) est largement retombée et les journalistes sont maintenant concentrés sur Twitter.

OK, les «vieux» ont débarqué en masse sur Facebook, mais est-ce bien grave pour l'entreprise de Mark Zuckerberg?

En fait, dans l'esprit du jeune patron, un jeune = un vieux. L'objectif de Mark Zuckerberg, qui poursuit autant des buts mercantiles qu'idéologiques, est tout simplement de relier entre eux 6 milliards de personnes. Le problème de cette option universaliste est qu'il faut faire cohabiter toutes les générations entre elles. Les débuts de Facebook, fortement imprégnés de l'ambiance d'Harvard dans lequel il a été créé, ressemblaient à une grande fête entre membres de la jeunesse dorée: drague omniprésente (avec le poke, aujourd'hui en voie de disparition), photos de soirée, blagues potaches...

Options usine à gaz

Pour que la fête puisse continuer, Facebook doit mettre en place toute une série d'innovations, censés permettre de s'isoler au sein de son groupe social. Le site permet de créer des listes d'amis auxquelles on assigne le droit d'accéder aux différents contenus de notre page: photos, vidéos, commentaires... «Facebook va lancer dans les jours qui viennent un système qui permet de choisir qui peut lire chacun de nos statuts. C'est un outil qui permet de gérer l'arrivée de sa mère sur le réseau, c'est complètement lié», estime Patrice Bonfy, qui gère le blog Inside Facebook.

Problème: les options de Facebook sont une terrible usine à gaz et peu d'utilisateurs parviennent vraiment à les maîtriser. Quand bien même ils le pourraient, les enjeux d'une vie sont trop complexes, trop entremêlés pour se gérer à partir de simples listes: «amis proches», «bureau», «famille» ou «exs». Par exemple, comment gérer le fait qu'une de mes collègues de bureau est aussi mon ex? En tant que collègue, elle ne devrait pas avoir accès à mes photos de soirée. En tant qu'ex, elle ne devrait pas avoir accès à mon statut amoureux. Dans quelle liste je la place?

Modèle économique remis en cause

Ces casse-têtes, qui sont renforcés par l'arrivée des parents, ont déjà eu une conséquence terrible pour Facebook. Qui raconte encore vraiment sa vie dans ses statuts? Depuis quelques mois, l'usage a tendance à évoluer vers un partage de contenu non liés à la vie privée: liens vers des articles de journaux ou vidéos marrantes. «Les utilisateurs ont du mal à jongler entre leur aspiration à dire quelque chose et le fait de savoir qu'ils s'expriment devant 300 personnes. Tant qu'on a l'impression de donner, et non pas d'être observé, le système fonctionne. Mais le nombre d'amis et la diversité de ceux-ci dévaluent la qualité de la relation», estime Thibaut Thomas, consultant en réseaux sociaux et étudiant-chercheur au Celsa.

La nouvelle pyramide d'âge du site pose également un vrai problème économique à Facebook. Les adultes les plus âgés sont beaucoup moins enclins que leurs enfants à remplir les champs d'information, qui sont la base du modèle d'affaires (Facebook les revend aux annonceurs).

Mais plus largement, Facebook est en train de rater sa grande ambition, que rappelait récemment Mark Zuckerberg: «Permettre des échanges efficaces est important car cela rend le monde plus ouvert et cela donne la chance à chacun d'exprimer ses idées et d'initier le changement.» En s'ouvrant à tous, Facebook est devenu simplement un outil générique sur lequel on passe de moins en moins de temps.

Aujourd'hui, il est juste «normal» d'avoir un portable, un mail et un Facebook. On se souvient des moqueries, il y a quelques années, quand la grand-mère avait acheté son premier portable. Elle était un peu énervante d'ailleurs, mamie, à nous appeler pour un rien, mais on s'y était fait. Aujourd'hui, elle est un peu énervante, mamie, à nous laisser des commentaires sur notre wall, mais on s'y fera.

Vincent Glad

(photo: Reuters)

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