Terrorisme
Le bal des hypocrites s’ouvre avec les années 2000. Le 13 septembre 2003, l’ONU lève ses sanctions contre la Libye, et le 11 octobre 2004, l’Union européenne autorise à nouveau les ventes d’armes vers Tripoli. Offrant quelques opportunités aux industriels français de la Défense. Avant ces décisions, un embargo isolait le pays depuis plus de dix ans. En cause : l’implication d’agents des services de sécurité libyens dans la préparation de l’attentat de Lockerbie (décembre 1988) et dans celui du DC-10 d’UTA (septembre 1989).
Deux contre-enquêtes fouillées contestent alors la responsabilité des dirigeants de Tripoli dans ces affaires : un documentaire du réalisateur britannique Allen Francovich, et un livre du journaliste français Pierre Péan. Mais en 2003, le gouvernement libyen reconnaît sa responsabilité dans ces deux crimes et accepte de dédommager les familles des victimes. Kadhafi redevient vite un interlocuteur fréquentable.
Pourtant, les relations du régime libyen avec le terrorisme international se révèlent paradoxales. Peu après le 11 septembre, les enquêtes sur les réseaux d’Al-Qaida mettent à jour le premier mandat d’arrêt d’Interpol visant Oussama ben Laden. Surprise : il émane de Tripoli et il remonte au 16 mars 1998. Le document montre que les autorités judiciaires libyennes ont été les premières à émettre un mandat d’arrêt en bonne et due forme pour interpeller le chef d’Al-Qaida. À cette période, elles l’accusent d’être à l’origine d’un double assassinat perpétré dans la ville libyenne de Surt, quatre ans plus tôt, en 1994, contre deux fonctionnaires allemands.
Si Tripoli a bien soutenu des mouvements terroristes jusque dans les années 90 (groupuscules palestiniens radicaux, Armée républicaine irlandaise – IRA…), ce n’était surtout pas le cas des ancêtres d’Al-Qaida. Sujet bien connu dans les chancelleries occidentales, et à propos duquel les Libyens pourraient donc détenir des détails inédits. Dans les mois qui ont suivi le 11 septembre 2001, d’anciens fonctionnaires britanniques des affaires étrangères confiaient, sous couvert d’anonymat, que ces informations faciliteraient les tractations anglo-libyennes à venir.
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