L’EUROPE AUTORISE UN NOUVEAU PESTICIDE TOXIQUE POUR LES ABEILLES
EUROPE AUTHORIZES A NEW PESTICIDE TOXIC FOR BEES
LE SULFOXAFLOR, PESTICIDE AUTORISÉ EN EUROPE DEPUIS JUILLET, VIENT D’ÊTRE INTERDIT DANS UNE GRANDE PARTIE DES ETATS-UNIS SUITE À UNE PLAINTE DES ASSOCIATIONS DE PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT ET DES POLLINISATEURS, À CAUSE DE SES DÉGÂTS ALARMANTS SUR LES ABEILLES. LES AUTORITÉS SANITAIRES EUROPÉENNES LAISSENT POURTANT DEUX ANS À L’AGROCHIMIE POUR PROUVER LE CONTRAIRE : DEUX ANS PENDANT LESQUELS LE PRODUIT SERA COMMERCIALISÉ, ET LES ABEILLES DÉCIMÉES.
En juillet dernier, la Commission européenne autorisait l’utilisation d’un nouveau pesticide sur les cultures en Europe, le sulfoxaflor. Cette nouvelle substance active est un insecticide neurotoxique très similaire à l’action des pesticides néonicotinoïdes. Une autorisation étonnante compte tenu du moratoire en cours sur trois néonicotinoïdes (Clothianidine, Thiametoxame, et Imidaclopride), notoirement responsables de la disparition massive des abeilles en Europe et dans le monde.
Autorisation encore plus surprenante au regard du rapport de l’EFSA, l’autorité sanitaire européenne chargée d’évaluer la toxicité des substances pour décider de leur mise sur le marché : l’institution émet un avis positif… tout en reconnaissant « un risque élevé pour les abeilles »…
Quand la porte se ferme, l’industrie agrochimique passe par la fenêtre
Petit rappel. En 2013, trois substances sont rendues coupables par des centaines d’études scientifiques indépendantes de décimer les populations d’abeilles. Face à ce constat, et poussée par les associations et les citoyens, la Commission Européenne décide d’interdire partiellement et provisoirement ces substances : un moratoire qui prend fin en décembre prochain.
Une fois encore, l’industrie a un coup d’avance. Elle obtient la mise sur le marché de nouvelles substances très proches des néonicotinoïdes, encore sous-étudiées par la communauté scientifique, mais dont même les autorités sanitaires reconnaissent la dangerosité pour les abeilles.
L’EFSA a annoncé qu’elle donnait deux ans à Dow AgroSciences, l’entreprise qui commercialise le sulfoxaflor, pour prouver son innocuité sur les abeilles. Il s’agit donc d’autoriser un produit, de le laisser faire des dégâts irréparables sur les pollinisateurs et l’environnement, et faire ce constat dans deux ans et le retirer du marché…
Abeilles décimées aux Etats-Unis, le sulfoxaflor interdit
Deux ans, c’est le temps qu’il a fallu aux organisations apicoles et citoyennes américaines pour faire reconnaître la dangerosité du sulfoxaflor, et faire annuler son autorisation de mise sur le marché.
En 2013, l’EPA, l’autorité sanitaire américaine, autorisait cette substance sans en analyser l’impact sur les abeilles. Apiculteurs, citoyens, et défenseurs de l’environnement tirent la sonnette d’alarme, et s’organisent pour attaquer la décision de l’EPA en justice.
Un procès qu’ils viennent de remporter, puisqu’une cour d’appel américaine vient de faire annuler l’autorisation de mise sur le marché du sulfoxaflor, en estimant que l’EPA avait violé la loi fédérale en autorisant cette substance sans disposer d’études sur son impact sur les abeilles.
Gagnons deux ans pour nos abeilles
De toute évidence, la procédure suivie par l’EFSA en Europe est tout aussi irrégulière que celle de son homologue américaine l’EPA.
A moins d’une mobilisation rapide et massive, le scénario américain laisse présumer de ce qu’il va se passer dans les deux prochaines années : le sulfoxaflor sera utilisé massivement sur les cultures, causant des dégâts irréparables sur les abeilles et autres pollinisateurs essentiels pour l’agriculture, les apiculteurs vont tirer la sonnette d’alarme, suivis par les citoyens, les scientifiques, les associations concernées… Il faudra se battre pour obtenir le retrait de ces pesticides, l’industrie agrochimique, qui aura engrangé des bénéfices sur un pesticide reconnu comme dangereux dès le départ, résistera avec la force qu’on lui connait et en 2017, lorsque l’EFSA demandera des comptes, s’engagera une bataille scientifique comme celle qui est actuellement en cours concernant les trois autres néonicotinoïdes en passe d’être interdits.
POLLINIS prépare d’ores et déjà la riposte avec une grande campagne de mobilisation dans les semaines à venir.
Auteur : Pollinis
Publié le 28 septembre 2015
THE sulfoxaflor, PESTICIDES AUTHORIZED IN EUROPE SINCE JULY FORBIDDEN IN JUST BEEN MUCH OF THE UNITED STATES AFTER A COMPLAINT OF ASSOCIATIONS OF ENVIRONMENTAL PROTECTION AND POLLINATORS, BECAUSE OF ITS DAMAGE ON BEES alarming. EUROPEAN HEALTH AUTHORITIES BUT LEAVE TWO YEARS TO PROVE THE CONTRARY TO AGROCHEMICALS: TWO YEARS DURING WHICH WILL BE MARKETED THE PRODUCT, AND THE BEES DÉCIMÉES._
Last July, the European Commission authorized the use of a new pesticide on crops in Europe, the sulfoxaflor. This new active substance is a neurotoxic insecticide very similar to the action of neonicotinoid pesticides. An amazing authorization given the current moratorium on three neonicotinoids (clothianidin, Thiametoxame and Imidacloprid), notoriously responsible for the massive disappearance of bees in Europe and worldwide.
Permission even more surprising in view of the EFSA report, the European health authority responsible for assessing the toxicity of substances to decide their placing on the market: the institution takes a positive view ... while recognizing "high risk for bees "...
* When the door closes, the agrochemical industry goes out the window *
Little reminder. In 2013, three substances have been responsible for hundreds of independent scientific studies decimating bee populations. Given this situation, and pushed by the associations and citizens, the European Commission decided to partially and temporarily prohibit these substances: a moratorium, which expires in December.
Once again, the industry one step ahead. She gets the marketing of new substances of very close neonicotinoids, still under-studied by the scientific community, but even the health authorities recognize the danger to bees.
EFSA announced it was giving two years to Dow AgroSciences, the company which markets the sulfoxaflor to prove its safety on bees. This is therefore to authorize a product, let it do irreparable damage on pollinators and the environment, and to make this observation in two years and withdraw from the market ...
* Bees decimated in the United States, sulfoxaflor prohibited *
Two years is the time it took to American beekeeping and civic organizations to recognize the dangers of sulfoxaflor, and to cancel the authorization to market.
In 2013, the EPA, the US health authority, authorized this substance without analyzing the impact on bees. Beekeepers, citizens, environmentalists are sounding the alarm, and organize to challenge the decision of the EPA to justice.
A lawsuit they have won since a US court of appeals has just cancel the authorization for the sulfoxaflor market, considering that the EPA had violated federal law by allowing this substance without having to studies on the impact on bees.
* Let's win two years for our bees *
Obviously, the procedure followed by the EFSA in Europe is just as uneven as that of its American counterpart EPA.
Unless rapid and massive mobilization, the US scenario lets assume what will happen in the next two years: the sulfoxaflor will be massively used on crops, causing irreparable damage to bees and other pollinators essential to Agriculture, beekeepers will pull the alarm, followed by citizens, scientists, associations concerned ... He will fight for the withdrawal of these pesticides, agrochemical industry, which will have earned profits on a pesticide regarded as dangerous from the start, resist with the strength that he knows and in 2017, when asked EFSA accounts, will undertake a scientific battle like the one currently under way concerning the other three neonicotinoids on track to be prohibited.
Pollinis of already preparing the response with a large mobilization campaign in the coming weeks.
Author Pollinis
Published September 28, 2015
Références :
EFSA (European Food Safety Authority), 2014. Conclusion on the peer review of the pesticide risk assessment of the active substance sulfoxaflor. EFSA Journal 2014;12(5):3692, 170 pp. doi:10.2903/j.efsa.2014.3692
« Data gaps were identified in the Section on ecotoxicology. With the available assessments a high risk to bees was not excluded for field uses. A high long-term risk was indicated for the small herbivorous mammal scenario for field uses in vegetables and in cotton.«
Décision de la cour d’appel américaine :http://earthjustice.org/sites/default/files/files/sulfoxaflor-opinion.pdf
Fiche technique du sulfoxaflor :http://www.mda.state.mn.us/chemicals/pesticides/regs/~/media/Files/chemicals/reviews/nair-sulfoxaflor.pd
EUROPE AUTHORIZES A NEW PESTICIDE TOXIC FOR BEES
LE SULFOXAFLOR, PESTICIDE AUTORISÉ EN EUROPE DEPUIS JUILLET, VIENT D’ÊTRE INTERDIT DANS UNE GRANDE PARTIE DES ETATS-UNIS SUITE À UNE PLAINTE DES ASSOCIATIONS DE PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT ET DES POLLINISATEURS, À CAUSE DE SES DÉGÂTS ALARMANTS SUR LES ABEILLES. LES AUTORITÉS SANITAIRES EUROPÉENNES LAISSENT POURTANT DEUX ANS À L’AGROCHIMIE POUR PROUVER LE CONTRAIRE : DEUX ANS PENDANT LESQUELS LE PRODUIT SERA COMMERCIALISÉ, ET LES ABEILLES DÉCIMÉES.
En juillet dernier, la Commission européenne autorisait l’utilisation d’un nouveau pesticide sur les cultures en Europe, le sulfoxaflor. Cette nouvelle substance active est un insecticide neurotoxique très similaire à l’action des pesticides néonicotinoïdes. Une autorisation étonnante compte tenu du moratoire en cours sur trois néonicotinoïdes (Clothianidine, Thiametoxame, et Imidaclopride), notoirement responsables de la disparition massive des abeilles en Europe et dans le monde.
Autorisation encore plus surprenante au regard du rapport de l’EFSA, l’autorité sanitaire européenne chargée d’évaluer la toxicité des substances pour décider de leur mise sur le marché : l’institution émet un avis positif… tout en reconnaissant « un risque élevé pour les abeilles »…
Quand la porte se ferme, l’industrie agrochimique passe par la fenêtre
Petit rappel. En 2013, trois substances sont rendues coupables par des centaines d’études scientifiques indépendantes de décimer les populations d’abeilles. Face à ce constat, et poussée par les associations et les citoyens, la Commission Européenne décide d’interdire partiellement et provisoirement ces substances : un moratoire qui prend fin en décembre prochain.
Une fois encore, l’industrie a un coup d’avance. Elle obtient la mise sur le marché de nouvelles substances très proches des néonicotinoïdes, encore sous-étudiées par la communauté scientifique, mais dont même les autorités sanitaires reconnaissent la dangerosité pour les abeilles.
L’EFSA a annoncé qu’elle donnait deux ans à Dow AgroSciences, l’entreprise qui commercialise le sulfoxaflor, pour prouver son innocuité sur les abeilles. Il s’agit donc d’autoriser un produit, de le laisser faire des dégâts irréparables sur les pollinisateurs et l’environnement, et faire ce constat dans deux ans et le retirer du marché…
Abeilles décimées aux Etats-Unis, le sulfoxaflor interdit
Deux ans, c’est le temps qu’il a fallu aux organisations apicoles et citoyennes américaines pour faire reconnaître la dangerosité du sulfoxaflor, et faire annuler son autorisation de mise sur le marché.
En 2013, l’EPA, l’autorité sanitaire américaine, autorisait cette substance sans en analyser l’impact sur les abeilles. Apiculteurs, citoyens, et défenseurs de l’environnement tirent la sonnette d’alarme, et s’organisent pour attaquer la décision de l’EPA en justice.
Un procès qu’ils viennent de remporter, puisqu’une cour d’appel américaine vient de faire annuler l’autorisation de mise sur le marché du sulfoxaflor, en estimant que l’EPA avait violé la loi fédérale en autorisant cette substance sans disposer d’études sur son impact sur les abeilles.
Gagnons deux ans pour nos abeilles
De toute évidence, la procédure suivie par l’EFSA en Europe est tout aussi irrégulière que celle de son homologue américaine l’EPA.
A moins d’une mobilisation rapide et massive, le scénario américain laisse présumer de ce qu’il va se passer dans les deux prochaines années : le sulfoxaflor sera utilisé massivement sur les cultures, causant des dégâts irréparables sur les abeilles et autres pollinisateurs essentiels pour l’agriculture, les apiculteurs vont tirer la sonnette d’alarme, suivis par les citoyens, les scientifiques, les associations concernées… Il faudra se battre pour obtenir le retrait de ces pesticides, l’industrie agrochimique, qui aura engrangé des bénéfices sur un pesticide reconnu comme dangereux dès le départ, résistera avec la force qu’on lui connait et en 2017, lorsque l’EFSA demandera des comptes, s’engagera une bataille scientifique comme celle qui est actuellement en cours concernant les trois autres néonicotinoïdes en passe d’être interdits.
POLLINIS prépare d’ores et déjà la riposte avec une grande campagne de mobilisation dans les semaines à venir.
Auteur : Pollinis
Publié le 28 septembre 2015
THE sulfoxaflor, PESTICIDES AUTHORIZED IN EUROPE SINCE JULY FORBIDDEN IN JUST BEEN MUCH OF THE UNITED STATES AFTER A COMPLAINT OF ASSOCIATIONS OF ENVIRONMENTAL PROTECTION AND POLLINATORS, BECAUSE OF ITS DAMAGE ON BEES alarming. EUROPEAN HEALTH AUTHORITIES BUT LEAVE TWO YEARS TO PROVE THE CONTRARY TO AGROCHEMICALS: TWO YEARS DURING WHICH WILL BE MARKETED THE PRODUCT, AND THE BEES DÉCIMÉES._
Last July, the European Commission authorized the use of a new pesticide on crops in Europe, the sulfoxaflor. This new active substance is a neurotoxic insecticide very similar to the action of neonicotinoid pesticides. An amazing authorization given the current moratorium on three neonicotinoids (clothianidin, Thiametoxame and Imidacloprid), notoriously responsible for the massive disappearance of bees in Europe and worldwide.
Permission even more surprising in view of the EFSA report, the European health authority responsible for assessing the toxicity of substances to decide their placing on the market: the institution takes a positive view ... while recognizing "high risk for bees "...
* When the door closes, the agrochemical industry goes out the window *
Little reminder. In 2013, three substances have been responsible for hundreds of independent scientific studies decimating bee populations. Given this situation, and pushed by the associations and citizens, the European Commission decided to partially and temporarily prohibit these substances: a moratorium, which expires in December.
Once again, the industry one step ahead. She gets the marketing of new substances of very close neonicotinoids, still under-studied by the scientific community, but even the health authorities recognize the danger to bees.
EFSA announced it was giving two years to Dow AgroSciences, the company which markets the sulfoxaflor to prove its safety on bees. This is therefore to authorize a product, let it do irreparable damage on pollinators and the environment, and to make this observation in two years and withdraw from the market ...
* Bees decimated in the United States, sulfoxaflor prohibited *
Two years is the time it took to American beekeeping and civic organizations to recognize the dangers of sulfoxaflor, and to cancel the authorization to market.
In 2013, the EPA, the US health authority, authorized this substance without analyzing the impact on bees. Beekeepers, citizens, environmentalists are sounding the alarm, and organize to challenge the decision of the EPA to justice.
A lawsuit they have won since a US court of appeals has just cancel the authorization for the sulfoxaflor market, considering that the EPA had violated federal law by allowing this substance without having to studies on the impact on bees.
* Let's win two years for our bees *
Obviously, the procedure followed by the EFSA in Europe is just as uneven as that of its American counterpart EPA.
Unless rapid and massive mobilization, the US scenario lets assume what will happen in the next two years: the sulfoxaflor will be massively used on crops, causing irreparable damage to bees and other pollinators essential to Agriculture, beekeepers will pull the alarm, followed by citizens, scientists, associations concerned ... He will fight for the withdrawal of these pesticides, agrochemical industry, which will have earned profits on a pesticide regarded as dangerous from the start, resist with the strength that he knows and in 2017, when asked EFSA accounts, will undertake a scientific battle like the one currently under way concerning the other three neonicotinoids on track to be prohibited.
Pollinis of already preparing the response with a large mobilization campaign in the coming weeks.
Author Pollinis
Published September 28, 2015
Références :
EFSA (European Food Safety Authority), 2014. Conclusion on the peer review of the pesticide risk assessment of the active substance sulfoxaflor. EFSA Journal 2014;12(5):3692, 170 pp. doi:10.2903/j.efsa.2014.3692
« Data gaps were identified in the Section on ecotoxicology. With the available assessments a high risk to bees was not excluded for field uses. A high long-term risk was indicated for the small herbivorous mammal scenario for field uses in vegetables and in cotton.«
Décision de la cour d’appel américaine :http://earthjustice.org/sites/default/files/files/sulfoxaflor-opinion.pdf
Fiche technique du sulfoxaflor :http://www.mda.state.mn.us/chemicals/pesticides/regs/~/media/Files/chemicals/reviews/nair-sulfoxaflor.pd